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fumiste

fumiste [ fymist ] n.
• 1735; de 1. fumer
1 N. m. Personne dont le métier est d'installer ou de réparer les cheminées et appareils de chauffage.
2(1852; d'apr. un vaudeville de 1840, dont le héros, un fumiste enrichi, se vante de ses bons tours en répétant « C'est une farce de fumiste ») Fam. Personne qui se moque du monde, farceur. mystificateur, plaisantin. « pour beaucoup de nos grands hommes, ce poète [Rimbaud] est un fou ou un fumiste » (Maupassant) . Personne qui ne fait rien sérieusement, sur qui on ne peut compter. amateur, fantaisiste, plaisantin. Il n'a rien fait de ce qu'il a promis, quel fumiste ! Adj. Un élève fumiste.
⊗ CONTR. Sérieux.

fumiste nom masculin (de fumer 1) Ouvrier sachant travailler la tôle, garnir un poêle à l'aide de matières réfractaires et procéder au montage des conduits de fumée ou de cheminée. Ouvrier qui procède à la construction d'ouvrages en terre réfractaire (fours, hauts-fourneaux, etc.). ● fumiste adjectif et nom Familier. Qui est peu sérieux, sur qui on ne peut pas compter. ● fumiste adjectif Familier. Qui dénote de la fumisterie, de l'amateurisme : Travail fumiste.

fumiste
n. et adj.
d1./d n. m. Celui qui entretient les appareils de chauffage et ramone les conduits de fumée.
d2./d n. et adj. Fam. Personne peu sérieuse, qui se moque du monde.
d3./d n. (Afr. subsah.) Personne méprisable. C'est un fumiste, un usurier!

⇒FUMISTE, subst. masc.
A.— Ouvrier spécialisé dans la construction et l'entretien des cheminées, ainsi que dans l'installation et l'entretien des appareils de chauffage. Mais cette cheminée fume, cela est fort incommode. — Que ne m'en avez-vous prévenu? J'aurais fait appeler le fumiste, dit le propriétaire (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 241). Le tuyau destiné à conduire la fumée au dehors donna quelque travail aux fumistes improvisés (VERNE, Île myst., 1874, p. 179). Le fumiste vint installer le poêle à bois (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 379).
B.— Fam., cf. infra hist. Farceur, personnage qui manque de sérieux et sur lequel on ne peut compter. Synon. mystificateur, plaisantin. C'était un imaginatif sans culture et un fumiste sans détour, par l'effet d'un obscur besoin de justice. Il mystifiait des propriétaires ou des négociants comme on accomplit un acte religieux (BLOY, Journal, 1901, p. 73). Ces admirables propos me semblent faire justice, une fois pour toutes, de la prétention des quelques fumistes et des quelques roublards qui se donnent aujourd'hui en France (...) pour des écrivains et des artistes prolétariens (BRETON, Manif. Surréal., 2e Manif., 1930, p. 139).
Emploi adj. [En parlant d'une pers. ou d'une réalisation] Un air fumiste. Quant à l'article de « Thome » (...) il est plutôt fumiste qu'autre chose (VERLAINE, Corresp., t. 3, 1869-96, p. 175).
Prononc. et Orth. :[fymist]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1735 « celui qui construit et entretient les cheminées » (VOLTAIRE, Corresp., I, 559, Gallimard ds QUEM. DDL t. 12); 2. 1885 « personne fantaisiste » (LEMAÎTRE, Contemp., p. 196 : en traitant M. Renan de « fumiste », de fumiste transcendant et supérieur). Dér. du rad. de fumée; suff. -iste; 2. de l'expression C'est une farce de fumiste répétée à tout propos par un fumiste facétieux, personnage d'un vaudeville de Varner, Duvert et Lauzanne, intitulé La famille du fumiste, représenté pour la première fois au Palais-Royal le 5 février 1840 (LARCH. Suppl. 1883, 72; R. Philol. fr. t. 29, p. 230-31). Fréq. abs. littér. :81. Bbg. PAULI 1921, p. 88.

fumiste [fymist] n.
ÉTYM. 1735, → ci-dessous, cit. 1; de 1. fumer (I., 1.).
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I (Attesté comme n. m.). Personne dont le métier est d'installer ou de réparer les cheminées et tous appareils de chauffage. || Appeler le fumiste pour un ramonage. || Poêlier fumiste. || Fumiste industriel.
1 Pourriez-vous acheter le livre de la mécanique du feu des cheminées ? Je crois qu'il se vend rue de la Harpe, ou chez le libraire d'Houri, rue Saint-Jacques. Il serait aussi bien nécessaire que vous nous apportassiez le secret des fumistes du roy.
Voltaire, Correspondance, 1735, t. I, p. 559, in D. D. L., II, 12.
2 Une cheminée fut établie dans la première chambre, qui servait de cuisine. Le tuyau destiné à conduire la fumée au-dehors donna quelque travail aux fumistes improvisés.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 256.
tableau Noms de métiers.
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II (1852; d'après un vaudeville de 1840, la Famille du fumiste, dont le héros, un fumiste enrichi, se vante de ses bons tours en répétant : « C'est une farce de fumiste »; d'après Guiraud, l'évolution de sens réelle serait « celui qui produit de la fumée »). Fam. Farceur, personnage peu sérieux. Mystificateur, plaisant (mauvais), plaisantin. || Un joyeux fumiste. || Cette fille est une petite fumiste !
3 (…) pour beaucoup de nos grands hommes, ce poète (Rimbaud) est un fou ou un fumiste !
Maupassant, la Vie errante, La nuit.
Personne qui ne fait rien sérieusement, sur qui on ne peut compter. Amateur, fantaisiste. || Il n'a encore rien fait de ce qu'il a promis, quel fumiste ! || Ce gars-là, mais c'est le roi des fumistes !Adj. || Elle est un peu fumiste. || C'est un élève fumiste.
CONTR. Sérieux.
DÉR. Fumisterie.

Encyclopédie Universelle. 2012.