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foutu

foutu, ue [ futy ] adj.
• 1416 « parjure; méchant » 1. foutre
Fam. 2. fichu.
1(Avant le nom) Mauvais. Il a un foutu caractère. 1. sacré, sale. Pas moyen de faire démarrer cette foutue bagnole !
2(Après le nom) Perdu, ruiné ou condamné. C'est un type foutu. fini. (Choses) Sa télé est foutue. 2. nase. « La mayonnaise est ratée [...] Elle est foutue ! » (Beauvoir). « Des années perdues ! que dis-je : foutues ! » (Queneau).
3Arrangé, conçu, fait (plus ou moins bien). Une fille bien foutue, bien faite. ⇒ roulé. C'est drôlement foutu, mal foutu chez eux. Un appareil bien foutu. Scénario bien foutu. ficelé. — MAL FOUTU : (personnes) en mauvaise forme physique. ⇒ fatigué. Se sentir mal foutu, souffrant. ⇒ patraque.
4(Attribut) Capable. Il est foutu de gagner le prix; il en est foutu. Il n'est même pas foutu d'y arriver.

foutu Participe passé de foutre. ● foutu, foutue adjectif (de foutu) Populaire Qui est mauvais, détestable, fâcheux : Un foutu caractère. Foutu temps ! Qui est considérable, important : Une foutue chance.

foutu, ue
adj. Fam.
d1./d Fait, exécuté. Ouvrage mal foutu.
d2./d Perdu, ruiné; cassé. Un homme foutu. Il est foutu, votre instrument.

⇒FOUTU, UE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de foutre1.
II.— Adj., vulg.
A.— Emploi attribut ou épithète postposé
1. [L'adj. est précédé d'un adv. indiquant la manière] Arrangé, fait. C'est drôlement foutu ici. Synon. fichu (fam.). Je te cause, Folcoche, m'entends-tu? Oui, tu m'entends. Alors je vais te dire :« T'es moche! Tu as les cheveux secs, le menton mal foutu, les oreilles trop grandes. T'es moche, ma mère... » (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 80).
Bien foutu(e). [En parlant d'une pers.] Bien fait(e), mais non nécessairement joli(e).
En partic., fam. Mal foutu, pas bien foutu. En mauvaise forme physique. On est mal foutu. Synon. détraqué, patraque, égrotant (littér.); anton. en forme. Sézenac haussa les épaules avec un air d'impuissance. — Qu'est-ce qui ne vas pas? Tu es mal foutu? Tu as des emmerdements? (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 125).
2. [Sans adv. indiquant la manière] Appelé à disparaître, à cesser d'exister (en tant que tel) Un type foutu; sa carrière est foutue; tout est foutu. Synon. condamné, fini, perdu, fichu (fam.). Je viens de surprendre M. Laroche-Mathieu en flagrant délit d'adultère avec ma femme. Le commissaire de police a constaté la chose. Le ministre est foutu (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 363). Et moi, par ta faute, je suis foutu — irrémédiablement foutu! (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 295) :
1. Et cette affaire me pète dans les mains, juste au moment où elle commençait à prendre bonne tournure. Il y a de quoi devenir enragé. Cent mille dollars de foutu, sans compter le temps, les frais de toute nature et les travaux préparatoires.
DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 152.
B.— [Construit avec un inf. introduit par de] Capable. Il n'est pas foutu de venir; ils sont foutus de nous abandonner. Synon. fichu (fam.). Sa carrière, nom de Dieu, il ne serait jamais foutu de faire sa carrière (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 245). Faut être prudents. Ces saloperies-là, ce serait encore foutu de nous faire dérailler (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 483) :
2. Louis XII
Louis XIII
Louis XIV
Louis XV
Louis XVI
Louis XVIII
Et plus personne plus rien...
Qu'est-ce que c'est que ces gens-là
Qui ne sont pas foutus
De compter jusqu'à vingt?
PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 194.
C.— Emploi épithète antéposé. [S'emploie pour indiquer que le référent du nom est qqc. dont on dit « foutre! »] Quel foutu style!; un foutu toupet. Synon. bon dieu de (pop.), fichu (fam.), putain de (vulg.), vache de (pop.) Je suis emmerdé d'être retourné dans un foutu pays où l'on ne voit pas plus de soleil dans l'air que de diamants au cul des pourceaux (FLAUB., Corresp., 1840, p. 76). Ces foutus arbres ne nous obstrueront plus la vue et leurs racines ne maintiendront plus l'humidité dans nos caves (ARNOUX, Roi, 1956, p. 25).
REM. Foutûment, adv. synon. de foutrement. Qu'est-ce que je risquais, moi! (...) et dans cette tête n'être pas venue, un instant, l'idée qu'il pouvait se tuer (...). Je suis foutûment coupable! (E. DE GONCOURT, Zemganno, 1879, p. 241). Vous pouvez vous vanter d'avoir un service foutûment organisé! Je suis immobilisé à Paris depuis cinq jours à cause de ces salauds-là (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1913, p. 363).
Prononc. :[futy]. Étymol. et Hist. 1. [1416 (Arch. JJ 169, pièce 448 ds GDF. : mauvais, traitre et fuitif et foutu chevalier]; av. 1772 « perdu, irrévocablement condamné à mourir » Zaire est foutue (Peron ds Lar. 19e); 2. 1789 vulg. « très mauvais, désagréable » un f... voyage (cité ds BRUNOT t. 10, p. 164); cf. 1790 ce foutu crachat (HEB., Père Duch. Br., n° 30, fasc. V, p. 388, ibid., p. 228, note 4); 3. 1843 « fait, exécuté de telle ou telle manière » mal foutu (FLAUB., Corresp., p. 38); 4. 1888 être foutu de [faire qqc.] (COURTELINE, Train 8 h 47, p. 121 : y sont foutus de nous dévorer). Part. passé adj. de foutre1. Fréq. abs. littér. :423. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 44, b) 269; XXe s. : a) 947, b) 1 046. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 489. — CORNULIER (B. de). La Notion de dér. délocutive. R. Ling. rom. 1976, t. 40, pp. 136-139. — DUCH. Beauté. 1960, p. 155. — PAULI 1921 p. 47.

Encyclopédie Universelle. 2012.