fourmillant, ante [ furmijɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1608; de fourmiller
♦ Qui s'agite, qui grouille à la façon des fourmis. ⇒ grouillant. « Fourmillante cité, cité pleine de rêves » (Baudelaire). Une place fourmillante de monde.
● fourmillant, fourmillante adjectif Où l'activité, l'agitation se manifestent pleinement ; grouillant : Ville fourmillante. Qui fourmille, qui est plein de : Les quais fourmillants de promeneurs.
fourmillant, ante
adj. Qui grouille; qui s'agite en tous sens. Des eaux fourmillantes de poissons.
⇒FOURMILLANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de fourmiller.
II.— Emploi adj.
A.— [Correspond à fourmiller A]
1. Fourmillant
a) Qui s'agite en grand nombre comme font les fourmis. Synon. grouillant. Foule fourmillante :
• 1. Parmi ses cheveux blancs où luisent des tons roux,
Sous son linge bordé de dentelle jaunie,
Avides, empressés, fourmillants, et jaloux
De pomper tout le sang malsain du mourant fauve.
En bataillons serrés vont et viennent les poux.
VERLAINE, Poèmes saturn., 1866, p. 90.
b) Qui est le siège d'un fourmillement; où vont et viennent un grand nombre de personnes. Ville fourmillante. La mare de sang caillé où les pêcheurs et les marchands d'asticots (...) vont s'approvisionner. Cette fourmillante denrée se vend au litre comme les petits pois (GAUTIER, Caprices et zigzags, Voyage hors barrières, Lecou, 1852 [1838], p. 279).
2. Fourmillant de. Qui contient un grand nombre de, abondant en.
a) [Avec une idée de mouvement] Sur les quais accidentés de la Seine, dans les promenades fourmillantes d'enfants (BAUDEL., Art romant., 1867, p. 518). Il aimait aussi l'avenue des Champs-Élysées, fourmillante de voitures, à cause de son contraste avec le provincial silence de la montée de la rue de Balzac (BOURGET, 2e amour, 1884, p. 181). Déjà j'étais tout à mes soucis, comme une prune gâtée, fourmillante de guêpes (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 121). :
• 2. Otto s'était levé aussi, et considérait, par la vitre, l'immense rue fourmillante de monde, les boutiques parées et remplies, et les voitures innombrables, rapides, continuelles, roulant sous ce ciel pluvieux, qui redoublait sa tristesse.
BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 218.
b) [Sans idée de mouvement] Ciel fourmillant d'étoiles. Avoir l'esprit fourmillant d'idées (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 425).
B.— [Correspond à fourmiller B]
1. Qui est le siège d'une sensation de fourmillement, de picotement. Comme elle dégageait avec précaution son bras gauche fourmillant et douloureux et son épaule que l'immobilité ankylosait, elle regarda le visage détourné de Chéri (COLETTE, Chéri, 1920, p. 222). Les tempes gelées, fourmillantes (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 147).
— P. métaph. Il y a de tout dans Wagner et en tout il est admirable (...). Son imagination fourmillante est toujours surchauffée, toujours prête (L. DAUDET, A. Daudet, 1898, p. 258). Il rencontra, au passage, une fourmillante envie de rire (SARTRE, Sursis, 1945, p. 109).
2. Qui est à l'origine de cette sensation. Elle avança encore [dans la vague qui déferlait], et la sensation devint délicieuse sur ses mollets avivés par la cuisson fourmillante du soleil (RICHEPIN, Glu, 1881, p. 92).
Prononc. :[], fém. [-]. Fréq. abs. littér. : 84.
fourmillant, ante [fuʀmijɑ̃, ɑ̃t] adj.
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1 Fourmillante cité, cité pleine de rêves (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, Tableaux parisiens, XC.
2 C'est du régime suranné des corporations que meurt Aix-la-Chapelle et au contraire, hors des prises du système corporatif, la vie économique est puissante et fourmillante.
Jaurès, Hist. socialiste…, t. V, p. 28.
♦ Fourmillant de… : qui contient un grand nombre de… || Des « promenades fourmillantes d'enfants » (Baudelaire).
2 (1872). Littér. Qui donne une sensation de fourmillement.
3 Sous la fourmillante caresse (…)
Verlaine, Parallèlement, « Les amies », V.
4 Comme elle dégageait avec précaution son bras gauche fourmillant et douloureux, et son épaule que l'immobilité ankylosait (…)
Colette, Chéri, p. 169.
Encyclopédie Universelle. 2012.