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foulon

foulon [ fulɔ̃ ] n. m.
XIIe; lat. fullo
Vx Ouvrier qui effectue l'opération du foulage du drap, du feutre. fouleur.
Mod. Terre à foulon : argile servant au dégraissage du drap destiné au foulage. — Moulin à foulon, ou ellipt un foulon : machine servant au foulage (des étoffes de laine, des cuirs).

foulon nom masculin (latin fullo, -onis) Ouvrier conduisant une machine à fouler continue pour la fabrication du feutre. Insecte voisin du hanneton. (Nom scientifique polyphylle.) ● foulon (expressions) nom masculin (latin fullo, -onis) Foulon de chamoiserie, de mégisserie, auge de bois dans laquelle les cuirs sont battus par des maillets mus mécaniquement. Foulon de tannerie, grand tonneau tournant sur son axe, dans lequel sont réalisées diverses opérations du tannage des peaux. (Au foulon de tannerie classique, en bois, tendent à se substituer les foulons mixers, en acier ou polyester, inclinés, à aménagement intérieur hélicoïdal, et les foulons en Y, munis de trois compartiments séparés par des cloisons perforées.) Moulin à foulon, ou foulon, machine utilisée pour le foulage des tissus de laine. ● foulon (homonymes) nom masculin (latin fullo, -onis) foulons forme conjuguée du verbe fouler

⇒FOULON, subst. masc.
A.— Vx. Artisan qui foule, apprête les étoffes de drap ou de laine. Synon. fouleur. Les différents locaux du rez-de-chaussée contenaient les peigneurs, cardans, fileurs, tondeurs, foulons, teinturiers, etc. (MICHELET, Journal, 1840, p. 335).
Spécialement
Chardon à foulon/herbe à foulon. Plante dont les têtes, armées de petits crochets servaient à carder les étoffes lors du foulage. — Ma robe blanche que mes frères de Paris et de Rouen ont souillée d'une telle souillure que ni la soude, ni l'herbe à foulon, ne suffiront à l'effacer (CLAUDEL, J. d'Arc, 1939, 2, p. 1202).
Moulin à foulon. Moulin qui sert à fouler les étoffes. Un bruit auprès duquel celui des moulins à foulon, qui effraya tant Sancho Pança, passerait pour un doux murmure (FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 299) :
... la construction de la machine destinée à fouler la laine, car il [Cyrus Smith] sut habilement profiter de la force mécanique, inutilisée jusqu'alors, que possédait la chute d'eau de la grève, pour mouvoir un moulin à foulon. Rien ne fut plus rudimentaire. Un arbre, muni de cames qui soulevaient et laissaient retomber tour à tour des pilons verticaux, des auges destinées à recevoir la laine, à l'intérieur desquelles retombaient ces pilons, un fort bâtis en charpente contenant et reliant tout le système : telle fut la machine en question...
VERNE, Île myst., 1874, p. 312.
P. ell. foulon. Machine servant au foulage des étoffes; p. méton., atelier où est installée cette machine. Peut-être renverrait-elle [cette réforme] trop de marchands de draps à leurs foulons (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 452).
Terre à foulon. Argile qui sert à dégraisser les étoffes. L'argile smectique ou terre à foulon qui a la propriété d'absorber les matières grasses et qu'on emploie au dégraissage ou foulonnage des laines (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 88).
B.— MÉGISSERIE. Grand tonneau de bois employé pour tanner ou travailler certains cuirs. — Au sortir de la basserie, le cuir est tanné, mais il est maigre et plat (...); le rôle du tonneau est de le rendre lourd et épais. Le tonneau ou foulon de tannage est analogue au foulon de rivière (...); cependant sa largeur est plus grande et sa vitesse de rotation sensiblement plus lente (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 76).
REM. 1. Foulonnage, subst. masc. a) Foulage des étoffes (à la machine) (supra BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 88). b) Foulage des cuirs. Mise en suif. — Se pratique sur ce cuir sec : (...) par foulonnage au tonneau en présence des matières grasses jusqu'à leur absorption complète (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947 p. 109). 2. Foulonner, verbe trans., vx. Fouler les étoffes ou les cuirs. On peut tanner au foulon ou en cuve; dans le cas du foulon ou tonneau à foulonner, les cuirs sont foulés à une vitesse de 10 tours par minute dans une solution (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947 p. 88). 3. Foulonnier, subst. masc. Ouvrier qui conduit un moulin à foulon ou une machine à fouler les étoffes. Synon. foulon, fouleur. P. ext. Propriétaire d'un moulin à foulon. Jean-Bon (...) était d'une bonne famille de foulonniers ou fabricants de draps (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 8, 1863-69, p. 141). De tous temps, les foulonniers se chargeaient du lavage des vêtements (JOLLY, Blanchiment, teint., text., 1900, p. 24).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1160-74 « ouvrier qui foule les étoffes » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1020); 1360 « machine servant au foulage » (Ord. des Rois de France, éd. Secousse, t. III, p. 417). Du lat. class. fullonem, acc. de fullo « celui qui presse les étoffes, dégraisseur ». Fréq. abs. littér. :18.

foulon [fulɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1268; lat. fullo, -onis.
Technique.
1 Vx. Ouvrier qui effectue l'opération du foulage du drap, du feutre. Fouleur. || La corporation des foulons.
2 (1690). Mod. || Terre à foulon : argile servant au dégraissage du drap destiné au foulage. || Chardon à foulon : chardon dont les têtes servaient à carder les tissus avant foulage. Cardère.Moulin à foulon et, absolt, foulon : machine servant au foulage (des étoffes de laine, des cuirs).
Appareil employé pour le battage des peaux.
0 Des tanneries aux tuiles grises se gonflaient dans l'entassement blond des écorces de chênes moulues. Le battement sourd des foulons ébranlait les profondeurs sombres de la terre avec le bruit d'un gros cœur chargé de sang.
J. Giono, le Chant du monde, I, VIII.
DÉR. Foulonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.