fouine [ fwin ] n. f.
• foïne 1160; altér. de faïne; lat. pop. °fagina (mustela) « (martre) du hêtre », avec infl. de l'a. fr. fou, foe « hêtre » → fouet
♦ Petit mammifère (carnivores) au corps mince et au museau allongé, proche de la martre. La fouine saigne les volailles, les pigeons. — Par compar. Tête, nez de fouine. ⇒ chafouin. « L'abbé Dubois était un petit homme maigre, effilé, chafouin [...] à mine de fouine » (Saint-Simon).
● fouine nom féminin (ancien français faïne, du latin populaire mustela fagina, martre des hêtres, du latin classique fagus, hêtre) Petit mammifère carnivore mustélidé d'Eurasie, hôte des campagnes boisées. (La fouine mesure 70 cm pour moins de 2 kg. Nocturne, elle s'attaque aux rongeurs, aux reptiles et même aux oiseaux.) Familier. Personne curieuse, indiscrète, maligne, rusée. ● fouine (expressions) nom féminin (ancien français faïne, du latin populaire mustela fagina, martre des hêtres, du latin classique fagus, hêtre) Visage de fouine, visage chafouin. ● fouine nom féminin Familier. Action de fouiner à la recherche d'objets dans les marchés aux puces, chez les brocanteurs, etc.
fouine
n. f. (Maurice) Harpon. (V. foëne.)
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fouine
n. f. Martre d'Europe et d'Asie centrale (Fam. mustélidés), petit carnivore bas sur pattes au corps très allongé, au pelage brun et blanc.
I.
⇒FOUINE1, subst. fém.
A.— Petit mammifère carnassier particulièrement sanguinaire, du genre des Martres et de la famille des Mustélidés, à corps mince, museau allongé et pelage grisâtre marqué d'une tache blanche sous la gorge. Synon. martre des hêtres. Une fouine qui sort d'un poulailler, enivrée de carnage et se pourléchant les babines (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 226) :
• ... la fouine. C'est un carnassier digitigrade. Elle est du poids d'un chat moyen. Elle donne l'impression d'un animal tout en longueur : tête effilée, flancs évidés, queue plate, et qui, monté sur des pattes courtes à cinq doigts, semble épouser le sol.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 213.
— P. méton. Peau de cet animal. Qu'il [le marchand] ne vende pas de l'eau pour le vin, de la peau de lièvre pour de la peau de lapin, de la fouine pour de la zibeline (FARAL, Vie st Louis, 1942, p. 74).
B.— P. anal. et au fig. [En parlant d'une pers.]
1. [P. anal. avec le physique de la fouine] Un profil, un regard, une tête, de petits yeux de fouine. Le notaire, petit homme sec, mince et noir, à figure de fouine et de bedeau mêlés (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 333).
2. [P. anal. avec le caractère qu'on prête à la fouine]
— [L'accent est mis sur la cruauté] Personne qui attaque lâchement les autres. L'Iroquois n'est pas une fouine; il ne suce pas le sang de l'oiseau qui dort (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 424).
— [L'accent est mis sur la dissimulation et la curiosité] Personne qui s'insinue quelque part par la ruse pour chercher à nuire aux dépens des autres. Il était entré aussi dans le bureau [de poste], en se dissimulant adroitement parmi la foule, en fouine (RICHEPIN, Aimé, 1893, p. 218). — Dis donc la vérité une fois dans ta vie! réplique M. Le Genil; tu viens chercher une mitre, vieille fouine! (FRANCE, Mannequin, 1897, p. 48). Romain était au courant, c'était un coup monté entre lui et cette fouine de Sidobre (VIALAR, Rose mer, 1939, p. 96).
Rem. Fouine, en emploi adj. Synon. de fourbe. On devine que ce type [Charles VII] dégraissé et recuit, moins salace, plus prudemment cruel, plus opiniâtre et plus fouine, donnera celui de son fils et successeur, le Roi Louis XI (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 70).
Prononc. et Orth. :[fwin]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1174-78 foïne [ms. fin XIIIe s.] (E. DE FOUGÈRES, Manieres, éd. J. Kremer, 819); 1237 fouine (doc. ds GDF. Compl.); 1260 faïne [ms. fin XIIIe s.] (E. BOILEAU, Métiers, 326 ds T.-L.). L'a. fr. faïne est issu du lat. vulg. [mustela] fagina proprement « martre des hêtres », dér. du class. fagus « hêtre »; la forme foïne, fouine, d'apr. l'a. fr. fou, v. fouet. Bbg. LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, p. 32, 33, 38, 40, 42.
II.
⇒FOUINE2, subst. fém.
A.— ,,Instrument de fer à deux ou trois fourchons, qu'on met au bout d'une perche et qui sert à élever les gerbes sur le tas`` (Ac. 1835-1932).
B.— PÊCHE. Instrument en forme de trident ,,propre à percer de gros poissons`` (Ac. 1932). Synon. foëne, foène :
• Trémoulin, debout à l'avant, le corps penché, tenant aux mains le long trident aux pointes aiguës qu'on nomme la fouine, guettait les rochers, les herbes, le fond changeant de la mer, avec un œil ardent de bête qui chasse.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Soir, 1889, p. 1132.
Prononc. et Orth. :[fwin]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. foisne « fourche, trident servant aux pêcheurs » (Oustillement au villain, éd. V. Nyström, p. 57, 76); 2. 1374 fuyne « fourche pour charger les gerbes » (Arch. JJ 176, pièce 241 ds GDF.). Du lat. class. fuscina « trident »; d'après les relevés du FEW (t. 3, p. 912b), l'acception 2 demeure en wallon, lorrain, champenois.
STAT. — Fouine1 et 2. Fréq. abs. littér. :108.
foëne, foène [fwɛn] ou fouine [fwin] n. f.
ÉTYM. XIIe, foine; du lat. fuscina « trident », la divergence des formes s'expliquant à partir de foene, var. graphique de foine, foisne, en anc. français.
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1 Techn. Gros harpon à long manche et à dents en nombre variable servant à harponner les gros poissons et les poissons plats. || Pêcher la sole à la foëne. ⇒ Foëner.
0 Quelquefois, au beau temps, les deux hommes se mettaient de compagnie pour aller à l'esturgeon ou prendre du brochet à la foëne la nuit sur les frayères.
Jean-Yves Soucy, Un dieu chasseur, p. 18.
REM. On rencontre aussi les formes fouëne, foesne [fwɛn] et fouanne, foine [fwan].
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DÉR. Foëner.
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1. fouine [fwin] n. f.
ÉTYM. 1160, foïne; altér. de faïne; du lat. pop. fagina (mustela) « martre du hêtre », l'o est dû à l'anc. franç. fo, fou « hêtre ». → Fouet.
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♦ Mammifère carnassier du genre des martres qui a le corps mince et le museau allongé (famille des Mustélidés) [→ Caractère, cit. 39] || La fouine saigne les volailles, les pigeons. || La fouine fournit une fourrure estimée.
1 La fouine a la physionomie très fine, l'œil vif, le saut léger, les membres souples, le corps flexible, tous les mouvements très prestes (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, La fouine, Œ., t. II, p. 592.
2 Fuseline, la petite fouine à la robe gris-brun, au jabot de neige, était, ce jour-là, comme à l'ordinaire, venue de la lisière du bois de hêtres et de charmes où, dans la fourche par le temps creusée d'un vieux poirier moussu, elle avait pris ses quartiers d'hiver.
L. Pergaud, De Goupil à Margot, L'horrible délivrance.
➪ tableau Noms de mammifères.
♦ Par compar. ☑ Tête, mine, nez de fouine. ⇒ Chafouin.
3 L'abbé Dubois était un petit homme maigre, effilé, chafouin, à perruque blonde, à mine de fouine (…)
Saint-Simon, Mémoires, t. IV, XL.
4 Cet avoué (…) à visage de fouine qui se lèche les lèvres du sang des poulets (…)
Balzac, la Rabouilleuse, Pl., t. III, p. 932.
5 Il jeta un coup d'œil derrière lui, ce type à tête de fouine, avec des yeux trop fixes et un nez rongé les écoutait.
Sartre, le Sursis, p. 161.
♦ ☑ (XXe). Par compar. (à cause du caractère qu'on prête à la fouine et du sens du verbe fouiner). Curieux, indiscret, malin, rusé, comme une fouine. — Fig. || C'est une vraie fouine. ⇒ Fureteur.
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DÉR. Fouiner.
Encyclopédie Universelle. 2012.