fornication [ fɔrnikasjɔ̃ ] n. f.
• déb. XIIe; lat. ecclés. fornicatio; de fornix « voûte », parce que les prostituées habitaient à Rome des chambres voûtées
♦ Relig. (t. bibl.) Péché de la chair (relations charnelles entre deux personnes qui ne sont ni mariées ni liées par des vœux). — Plaisant Relations sexuelles. ⇒ copulation.
● fornication nom féminin (latin ecclésiastique fornicatio, -onis) Relations sexuelles hors mariage, péché de chair. Familier. Relations sexuelles en général ; coït.
fornication
n. f. RELIG Péché de la chair. (V. chair, sens II, 2.)
⇒FORNICATION, subst. fém.
A.— 1. Domaine de la (théol.) morale. Relations charnelles entre deux personnes qui ne sont ni mariées ni liées par aucun vœu; péché simple de la chair. Simple fornication; péché de fornication. Le diable n'est donc pas puni pour adultère, ivrognerie, fornication ou rapine, mais pour son orgueil seulement (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 369). Tel neveu du pape Alexandre VI, (...) non content de la fornication, de l'adultère et de l'inceste, tourne enfin ses désirs vers les personnes de son propre sexe (GREEN, Journal, 1949, p. 271) :
• Ah! Il y a dix espèces de luxure, six selon le cours de la nature et trois contre nature. Ce sont : la fornication, l'adultère, l'inceste, le stupre, le ravissement, le sacrilège, la pollution volontaire, la sodomie, la bestialité et l'excès des gens mariés.
PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 237.
2. P. ext. et p. plaisant. Relations charnelles en général, pratique des plaisirs sexuels. Synon. coït, copulation. Il retrouvait (...) la chaleur, l'odeur de la fornication, l'adultère vivant, dans les pots qui traînaient, dans les cuvettes encore pleines, dans le désordre des linges (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1432). Il n'est (...) qu'à demi vrai de dire que la débauche — j'entends la fornication sans amour — conduit à la démence (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 162). Je n'ai plus grand désir de forniquer (...) mais j'ai besoin de savoir que, si je voulais, je pourrais (...) je veux dire qu'un pays ne me plaît que si de multiples occasions de fornication se présentent (GIDE, Carnets Égypte, 1939, p. 1052).
B.— Au fig., HIST. D'ISRAÊL. Infidélité du peuple juif qui abandonne le vrai Dieu pour adorer des dieux étrangers. Je pensais à Isaïe, à la « fornication des hauts lieux » et je remontais la rue de La Harpe, en me répétant cette fin de verset :« Et son gosier est plus doux que de l'huile » (FLAUB., Corresp., 1853, p. 217). La fornication est, dans le langage prophétique, toujours inséparable de l'idée d'idolâtrie (RENAN, Antéchrist, 1873, p. 423). La grande Oolla ou Samarie, la petite Ooliba ou Jérusalem, se sont livrées à la fornication en adorant les idoles de l'Assyrie, de l'Égypte et de la Chaldée (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 999).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. fornicatiun (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, LXXII, 26). Empr. au lat. chrét. fornicatio de même sens, déjà en lat. imp. au sens de « action de cintrer, voûte, cintre » (de fornix « chambre voûtée [comme en habitait le bas peuple, notamment les prostituées] »). Fréq. abs. littér. : 39.
fornication [fɔʀnikɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIe; lat. ecclés. fornicatio du supin de fornicare « forniquer »; de fornix « voûte », et par métonymie « prostituée », les prostituées se tenant à Rome dans les chambres voûtées pratiquées dans les murs des maisons.
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1 Relig. (t. biblique). Péché de la chair (constitué par les relations charnelles entre deux personnes qui ne sont ni mariées ni liées par des vœux). ⇒ Accouplement, coït, copulation.
1 (…) les œuvres de la chair, qui sont la fornication, l'impureté, l'impudicité, la dissolution.
Bible (Sacy), Épître de saint Paul aux Galates, V, 19.
2 (…) pour éviter la fornication, que chaque homme vive avec sa femme, et chaque femme avec son mari.
Bible (Sacy), 1re Épître aux Corinthiens, VII, 2.
♦ Plais. Relations sexuelles.
2 Fig. et hist. Infidélité du peuple juif abandonnant le vrai Dieu pour les dieux étrangers.
3 On a traduit par le mot de fornication les infidélités du peuple juif pour des dieux étrangers, parce que chez les prophètes ces infidélités sont appelées impuretés, souillures. C'est par la même extension qu'on a dit que les Juifs avaient rendu aux faux dieux un hommage adultère.
Voltaire, Dict. philosophique, Fornication.
Encyclopédie Universelle. 2012.