filandre [ filɑ̃dr ] n. f.
• XVIe; « filet de pêche » 1392; altér. de °filande, bas lat. filanda → filandière
2 ♦ Vx Fil d'araignée qui vole dans l'air (cf. Fil de la Vierge).
● filandre nom féminin (altération de filande, de filer) Veine de matière plus tendre qui divise un marbre. Partie de la séreuse enveloppant les boyaux, constituée de gras et d'aponévroses, qui se détache sous forme de filaments.
filandre
n. f.
d1./d TECH Veine du marbre.
d2./d Rare Fibre longue de certaines viandes ou de certains légumes coriaces.
⇒FILANDRE, subst. fém.
Gén. au plur.
A.— Fibre longue, coriace, qui se trouve dans certains légumes, certaines viandes. Les légumes à production foliacée, demandant une fumure abondante, languissaient faute d'une nourriture suffisante et donnaient, trois mois plus tard, un quart de récolte, et quelle récolte! ... des filandres partout et dans tout (GRESSENT, Potager mod., 1863, p. 18).
— Au fig. [En parlant d'une œuvre littér.] Discours confus, obscur, surchargé à l'excès. Une maîtresse avec laquelle nous avons supprimé tout ce qu'on met de « machine » autour de la chose, poésie, tirades, filandres épistolaires (GONCOURT, Journal, 1860, p. 819). Sainte-Beuve, lamentable auteur des filandres mornes de Joseph Delorme (L. DAUDET, Rech. beau, 1932, p. 27).
B.— Fil blanc très léger voltigeant dans l'air en automne. Synon. fil de la Vierge. Toute la campagne était pleine de filandres (Ac. 1798-1932). Déjà l'été laisse après lui paraître un grand nombre de signes Tels que parmi les joncs le rayon de la filandre d'argent Ou la dépouille d'un mulot près d'un amas de brindilles (P. OSTER, Les Dieux, Paris, Gallimard, 1970, p. 23).
— Au masc. [P. anal. d'aspect] Raie longue et fine. Un rayon pâle du soleil de décembre traversait la croisée du galetas et traînait sur le plafond de longs filandres d'ombre et de lumière (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 523).
C.— MÉD. VÉTÉR.
1. ,,Filets blancs qui se forment sur les plaies des chevaux et qui s'opposent à la cicatrisation`` (Ac. 1835-1932).
2. ,,Petits vers intestinaux des oiseaux de proie`` (Ac. 1932).
D.— TECHNOLOGIE
1. Défaut de vitrification d'une glace. Les filandres sont dues au manque d'homogénéité de la masse vitreuse au moment du travail (A. WURTZ, Dict. chim., t. 3, 1878, p. 664).
2. ,,Veine de matière plus tendre qui divise le marbre`` (Ac. 1932).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1878 au plur.; ds Ac. 1932 au sing. Étymol. et Hist. 1. Ca 1290 filaundre « fil de la Vierge » (G. DE BIBBESWORTH, Traité, éd. A. Owen, 124); 2. ca 1375 fauconn. (Livre du Roi Modus et de la reine Ratio, éd. G. Tilander, 107, 2 et 3); 3. XVIe s. « fibre longue et coriace de certaines viandes, de certains légumes » (d'apr. Lar. Lang. fr.). Altération par épenthèse de -r- de filande, dér. de filer; suff. -ande. Fréq. abs. littér. :5. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 316.
filandre [filɑ̃dʀ] n. f.
ÉTYM. 1392, « filet de pêche »; forme altérée de filande; bas lat. filanda. → Filandière.
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1 (XVIe). Rare. Fibre longue et coriace (de certaines viandes, de certains légumes). || Filandres de la bavette, des bas morceaux de viande bouillie. || Filandres de carotte, de navet, de betterave.
2 (1680). Vx. Fil léger qui vole dans l'air. Syn. : fil de la vierge.
3 Fig. et rare. Discours filandreux.
4 Techn. Veine tendre et filiforme du marbre. — Fil de verre dû à un défaut de vitrification. — Vétér. Filet blanc sur une plaie (du cheval).
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DÉR. Filandreux.
Encyclopédie Universelle. 2012.