ferrage [ feraʒ ] n. m.
• 1338; de ferrer
1 ♦ Action de ferrer (un objet, un animal). Ferrage d'un cheval. ⇒ 2. ferrement, ferrure. — Spécialt Pose des ferrures nécessaires au fonctionnement d'une porte; ces éléments métalliques.
2 ♦ Anciennt Action de mettre les fers aux bagnards.
3 ♦ Action de ferrer un poisson.
● ferrage nom masculin Action de garnir ou de renforcer un objet au moyen de fers ou de pièces métalliques : Le ferrage d'une roue. Action de mettre un fer, des fers aux sabots d'un animal. Fixation d'un vantail à son bâti dormant à l'aide de ferrures permettant la rotation ; pose des ferrures elles-mêmes. Traitement consistant à déposer par électrolyse une couche de fer sur une pièce. Action de ferrer un poisson.
ferrage
n. m. Action de ferrer. Ferrage d'un cheval, d'une roue.
⇒FERRAGE, subst. masc.
A.— [Correspond à ferrer A] Action de garnir un objet de fer ou de cuivre; opération qui consiste à ferrer (un objet, un animal); résultat de cette action. Ferrage à chaud. L'enclouure résulte de la mauvaise direction imprimée à la pointe du clou au moment du ferrage (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 165).
— Spéc. Pose des ferrures nécessaires au fonctionnement d'une porte, et, p. méton., objets, garnitures de fer. Ferrage des portes. Le vent (...) renvoyait (...) les battants de ces lourdes huisseries, où les ouvriers du pays (...) n'ont épargné ni le bois de chêne, ni le ferrage (SAND, Péché de M. Antoine, 1847, p. 7) :
• Ils dînèrent dans une sorte de rotonde au fond du salon, autour d'une table très basse et ronde, faite d'une mosaïque montée sur un ferrage doré, qui gênait affreusement les genoux. Marie-Hélène Éterlin semblait s'accommoder fort bien de sa table à ras du sol...
DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 151.
B.— Action de mettre des fers à un condamné. Synon. ferrement2 (B). Avant de me mettre les fers, on me lut mon arrêt (...). Quand l'opération du ferrage fut terminée, on me força à regagner mon cachot (Ctesse DE SÉGUR, Dourakine, 1864, p. 289). Synon. ferrement.
C.— [Correspond à ferrer B] Action de ferrer le poisson. P. méton. Dispositif permettant cette action. Des sillages impétueux soulevaient l'eau (...) vers les trois mouches de mon bas-de-ligne (...) cela se renouvela (...) le ferrage se crochant sur trois mâchoires (GENEVOIX, Laframboise, 1942, p. 125).
Prononc. et Orth. :[], [fe-]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1338 « action de ferrer un cheval » (État des dettes de Robiert de Maude, chir[ographe], A. Tournai ds GDF. Compl. : fierage de kevaux); 2. a) ca 1395 « garniture de fer d'un objet » (J. BOUTILLIER, Somme rurale, I, 74, ibid. [ici, d'une roue]); b) 1847 « ferrure de porte » (SAND, supra); 1928 « action de garnir une porte de ferrures » (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, p. 87); 3. 1828-29 « action de mettre les fers à un forçat » (RABAN, MARCO SAINT-HILAIRE, Mém. forçat, t. 3, p. 262); 4. 1926 « action de ferrer le poisson » (GENEVOIX, Boîte à pêche, p. 28). Dér. de ferrer; suff. -age. Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. QUEM. DDL t. 1.
ferrage [fɛʀaʒ] n. m.
ÉTYM. 1338; de ferrer.
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1 Action de ferrer (un objet, un animal). || Ferrage d'un cheval. ⇒ Ferrure. || Le ferrage d'une roue, d'un lacet.
1 Je suis très fier d'avoir été admis, une fois ou deux, à tirer sur le soufflet du maréchal-ferrant des Parkou et d'assister au ferrage d'un cheval (…)
P. J. Hélias, le Cheval d'orgueil, p. 230.
♦ Spécialt. Pose des ferrures nécessaires au fonctionnement d'une porte, et, par métonymie, ces éléments métalliques.
2 (1829). Vx. Action de mettre les fers aux bagnards (⇒ aussi 2. Ferrement).
2 Ayant mangé, ils (les bagnards) jetèrent sur le pavé ce qui restait de leur soupe et de leur pain bis, et se remuèrent à danser et à chanter. Il paraît qu'on leur laisse cette liberté le jour du ferrage et la nuit qui le suit.
Hugo, le Dernier Jour d'un condamné, p. 73.
3 — Condamne sa complice, dite Mère Ubu, au ferrage à un boulet et à la réclusion à vie dans sa prison.
A. Jarry, Ubu enchaîné, Pl., p. 446.
3 Pêche. Action de ferrer (I., 3.) le poisson. || « La touche des vieilles est toujours très franche, c'est une espèce gloutonne… Il ne faudrait pourtant pas en déduire la promesse d'un ferrage facile » (Au bord de l'eau, no 366, p. 20).
4 Quand sa maladresse (…) rate un ferrage.
Hervé Bazin, Au nom du fils, p. 60.
Encyclopédie Universelle. 2012.