féminin, ine [ feminɛ̃, in ] adj.
• XIIe; lat. femininus, de femina → femme
1 ♦ Qui est propre à la femme. — Le sexe féminin : les femmes. — Charme féminin. ⇒ féminité. L'intuition féminine. L'intelligence féminine.
♢ N. m. Loc. L'ÉTERNEL FÉMININ : les traits, considérés traditionnellement comme permanents, de la psychologie des femmes.
2 ♦ Qui appartient au sexe féminin. Les personnages féminins d'un roman. — La population féminine d'un quartier.
3 ♦ Qui a les caractères de la femme, tient de la femme, ressemble à la femme. (En parlant d'une femme) Elle est très féminine : elle correspond à l'image stéréotypée de la femme, de la féminité. « Cette femme si peu féminine redevient femme, comme on les aime » (Henriot). (En parlant d'un homme) Il a un beau visage, des traits un peu féminins. ⇒ efféminé.
4 ♦ (XXe) Des femmes, qui a rapport aux femmes. L'électorat féminin. Les revendications féminines. ⇒ féministe. Les succès féminins d'un homme, ses conquêtes amoureuses.
5 ♦ (XXe) Qui est composé de femmes. Une équipe féminine. Une profession majoritairement féminine.
7 ♦ Gramm. Qui appartient au genre marqué (quand il y a deux genres). Genre féminin. Nom, adjectif, article, pronom féminin. — Subst. Le féminin. Ce nom est du féminin. Adjectif au féminin. Féminin syntaxique (ex. une élève). ⇒ épicène. Féminin lexical (ex. une institutrice).— Versif. Rime féminine, terminée par un e muet.
⊗ CONTR. Masculin, viril.
● féminin nom masculin Genre grammatical qui s'oppose au masculin dans une classification à deux genres ou au masculin et au neutre dans une classification à trois genres. (En français, le féminin comprend une partie des noms désignant des choses [maison, table] et certains noms des êtres animés femelles : il correspond alors au genre naturel[marchande, chatte].) ● féminin (synonymes) nom masculin Genre grammatical qui s'oppose au masculin dans une classification à...
Contraires :
- masculin
● féminin, féminine
adjectif
(latin femininus, de femina, femme)
Qui est propre à la femme : Le charme féminin.
Se dit d'un groupe composé de femmes : Équipe féminine.
Qui a rapport aux femmes : Vêtements féminins.
Qui est destiné, réservé aux femmes : Épreuve féminine d'athlétisme.
Qui a les caractères reconnus traditionnellement à la femme : Il a une sensibilité féminine.
Linguistique
Se dit des noms qui appartiennent au féminin, des adjectifs et des déterminants qui se rapportent à ces noms.
● féminin, féminine (citations)
adjectif
(latin femininus, de femina, femme)
Auguste Comte
Montpellier 1798-Paris 1857
La révolution féminine doit maintenant compléter la révolution prolétaire, comme celle-ci consolida la révolution bourgeoise, émanée d'abord de la révolution philosophique.
Catéchisme positiviste
Clément Marot
Cahors 1496-Turin 1544
Bref, nul ne peut (soit par feu, sang ou mine)
Gagner profit en guerre féminine.
Épîtres, Pour le capitaine Raisin audit seigneur de la Rocque
● féminin, féminine (expressions)
adjectif
(latin femininus, de femina, femme)
Corps féminin des armées, ensemble des corps où sert le personnel féminin des armées.
Position féminine, identification précoce à la mère et qui a des effets différents selon qu'elle affecte la fille ou le garçon.
Rime féminine, rime que termine une syllabe muette.
● féminin, féminine (synonymes)
adjectif
(latin femininus, de femina, femme)
Qui est propre à la femme
Contraires :
- masculin
féminin, ine
adj. et n. m.
d1./d Qui est propre à la femme ou considéré comme tel. Intuition féminine. Ant. masculin.
|| n. m. Loc. L'éternel féminin: ce qui est traditionnellement considéré comme permanent dans la psychologie de la femme.
d2./d Des femmes, qui a rapport aux femmes. Revendications féminines.
d3./d Qui est caractéristique de la femme. Une allure très féminine.
d4./d GRAM Genre féminin: celui des deux genres grammaticaux qui est le genre marqué (présence d'un e final dans l'écriture, d'une consonne finale dans la prononciation, par ex.) (par oppos. au genre masculin). Article, pronom, adjectif, nom féminin, du genre féminin.
|| Rime féminine, terminée par une syllabe comportant un e muet.
⇒FÉMININ, INE, adj.
A.— [En parlant d'un être humain] Qui appartient au sexe apte à produire des ovules. L'espèce, la gent féminine. Synon. femelle; anton. mâle, masculin. Une suite dans les idées que bien peu d'êtres féminins possèdent (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 227). Il constate que la ville abonde en élément féminin : — mon vieux, il y a d'la fesse! (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 323). Tout le peuple féminin des environs accourait aux emplettes (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 109).
B.— Qui appartient en propre à la femme, qui est considéré comme spécifique de la femme, que l'on rencontre habituellement chez la femme.
1. [Sur le plan des caractères physiques, de l'aspect extérieur] Organisme féminin; chair, odeur, voix féminine; costume, toilette féminin(e); charme, grâce féminin(e). Les traits du visage féminin vieillissent plus vite que la peau du corps (, Aphrodite, 1896, p. 79). Ce qu'on appelle la beauté féminine, c'est-à-dire tout ce dont l'amour et la tendresse sentimentale parent l'animal humain (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p. 95). La science donne au corps féminin un levain et une densité qui affole hommes et dieux (GIRAUDOUX, Amphitr. 38, 1929, II, 6, p. 142) :
• 1. ... elles [statuettes féminines préhistoriques] tendent à donner une image fidèle de l'anatomie féminine, en y soulignant des détails très concrets et qui tous se relient alors à l'attirance sexuelle : l'adiposité surtout des hanches et des seins, le triangle pubien.
HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 114.
— Sexe féminin :
• 2. Les brachmanes de l'Inde exprimaient la même idée cosmogonique par une statue imitative du monde, et qui réunissait les deux sexes. Le sexe mâle portait l'image du soleil, centre du principe actif; le sexe féminin celle de la lune, qui fixe le commencement et les premières couches de la nature passive...
DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p. 82.
♦ P. méton. Le sexe féminin. Les femmes. C'est l'antiquité profane qui a fourni aux gens d'étude les pièces principales de leur réquisitoire contre le sexe féminin (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 130).
— [En parlant d'une femme] Être féminine. Correspondre à l'image physique, sexuelle, psychologique... que l'homme ou la société se fait de la femme et de la féminité. La Française, ignorée sous sa voilette, lointaine et silencieuse dans les salons lointains et fermés — et si féminine enveloppée dans ses robes sombres (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1905, p. 17). Ces femmes qui ne sont ni tout à fait femmes ni tout à fait nonnes, trop peu féminines pour s'être données à l'amour, trop irrésolues pour s'être données au cloître (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 739) :
• 3. Est-elle jolie? elle a une certaine perfection de l'espèce qui donne le même plaisir, qui donne le même bonheur qu'à rencontrer un chien parfait, un cheval parfait : elle est parfaitement féminine.
MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 444.
♦ [P. méton.] :
• 4. ... la mollesse, la suavité et la gracieuse langueur des femmes de l'Asie, beauté bien plus féminine, bien plus amoureuse, bien plus fascinante pour le cœur que la beauté sévère et mâle des statues grecques...
LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 50.
Rem. Dans le domaine de la psychol., de la psychanal., et p. oppos. à phallique : emploi de l'adj. féminin pour signifier « qui symbolise le sexe féminin ». Quand le névrosé arrive chez son médecin, il sait déjà que les objets longs sont phalliques et les boîtes féminines (CHOISY, Psychanal., 1950, p. 174).
2. [Sur le plan psychol.] Esprit, intelligence, intuition féminin(e); nature, caractère, âme, cœur, sensibilité, sentiment, douceur, tendresse, délicatesse féminin(e); faiblesse, duplicité, perfidie féminine. Le sentiment féminin, le passif, l'ondoyant (GEVAERT, Harm., 1885, p. 3). C'est un défaut très féminin d'aller d'une exagération à l'autre (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 224) :
• 5. ... Je crois aussi qu'il peut entrer beaucoup de valeur et de vertu dans la soumission. — C'est précisément contre cette soumission que je proteste. Dans la soumission cette valeur reste sous le boisseau. Les qualités féminines peuvent être différentes de celles des hommes sans être pour cela intérieures.
GIDE, Geneviève, 1936, p. 1398.
— En emploi subst. masc. Le féminin. L'ensemble des éléments considérés comme spécifiques ou caractéristiques, de la femme, de la féminité. L'éternel féminin. L'ensemble des traits dominants et permanents considérés comme caractérisant la femme. L'éternel humain (y compris l'éternel féminin) m'amuse de moins en moins (FLAUB., Corresp., 1872, p. 373). L'éternel féminin a toujours exercé sans doute une force exaltante sur les meilleurs (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 725) :
• 6. Ce qui est extraordinaire c'est que les écrivains femmes, les femmes médecins, ou les intellectuelles, n'aient pas tiré une vision d'ensemble du féminin à partir de leur propre expérience.
Figaro, 16 avr. 1970 ds COLIN 1971.
— En partic.
♦ Pour lequel la femme est particulièrement douée. Le pastel est un genre bien féminin (HUGUES, Expr. atelier).
♦ Qui est destiné aux femmes, conçu pour les femmes. Développement de l'enseignement féminin (Gds cour. pensée math., 1948, p. 258). Organisation des jeux féminins mondiaux (Jeux et sp., 1967, p. 1299).
C.— Qui tient de la femme, qui évoque la femme par un ou plusieurs de ses caractères. Une même élégance très féminine se retrouve souvent dans la sculpture grecque mais avec moins de préciosité (GILLES DE LA TOURETTE, L. de Vinci, 1932, p. 28). Ce timbre féminin des clarinettes (BERLIOZ, Instrument., 1844, p. 138). Mgr Rousselot, le charme tout féminin de sa bénédiction pastorale (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1152).
— [En parlant d'un homme] Efféminé. Cet homme a un visage féminin, une voix féminine, des manières féminines (Ac. 1932). Le dernier d'une grande race, féminin et spirituel, il mangeait alors une fortune avec une rage d'appétits que rien n'apaisait (ZOLA, Nana, 1880, p. 1146).
D.— Qui se rapporte aux femmes. Revendications féminines. L'apport nouveau de l'athlétisme féminin n'est pas technique. Il est esthétique et moral (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 278). Égalité des salaires féminins et masculins (REYNAUD, Syndic. Fr., 1963, p. 271).
— Aventures, conquêtes, succès féminins (d'un homme). Aventures, conquêtes, succès amoureux. Il essaya des distractions diverses qui n'arrivaient point à compenser le besoin de conquêtes féminines qu'il avait au cœur (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Bombard, 1884, p. 973).
— En partic. [En parlant d'un groupe de pers.] Qui se compose de femmes, qui rassemble des femmes. Associations féminines. Quand Paul Morand eut le talent de nous présenter le haut personnel féminin d'après-guerre, il n'aperçut point de parisiennes sur la carte du tendre du XXe siècle (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 183) :
• 7. D'après cela on se fera quelque idée du pouvoir des femmes. Dès que la culture humaine l'éclaire, le tribunal féminin est le plus redoutable et le plus redouté de tous; les cours d'amour et les règles de la chevalerie en témoignent assez. Pouvoir spirituel, à bien regarder.
ALAIN, Propos, 1921, p. 309.
II.— [P. oppos. à masculin] LING.
A.— GRAMMAIRE
1. Genre féminin. ,,Genre grammatical qui, dans une classification en deux genres, s'oppose au masculin, et qui, dans une classification en trois genres, s'oppose au masculin et au neutre (...)`` (Ling. 1972). Mot qui est du genre féminin, qui appartient au genre féminin; indiquer le genre féminin. Quoi de plus ridicule que de donner le genre féminin ou masculin au nom d'une chose qui n'est susceptible ni de l'un ni de l'autre (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p. 185) :
• 8. L'opposition du genre masculin et du genre féminin correspond en général, pour les êtres humains et les animaux, à une opposition de sexe : le fermier, la fermière; le chien, la chienne. On prendra garde toutefois à certaines ambiguïtés propres aux suffixes -teur/trice et -ier/ière, entre autres, qui servent à désigner tantôt des objets, tantôt des personnes : c'est le cas de indicateur, indicatrice; cuisinier, cuisinière; jardinier, jardinière...
COLIN 1971.
— Emploi subst. masc. Le féminin. « Mais, » s'écria la marquise, « je suis une viveuse, le féminin de viveur (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 71) :
• 9. Le féminin représente souvent, mais non constamment, le terme « femelle » dans le genre naturel qui repose sur l'opposition de sexe entre « mâle » et « femelle ». Le mot vendeuse est noté [-masculin], [-mâle], ce qui signifie qu'il est féminin et désigne une femme; mais le mot sentinelle est noté [-masculin], [+mâle], ce qui signifie qu'il est féminin et désigne un « mâle ». Les noms non-animés féminins ont seulement le trait grammatical [—masculin] (c'est-à-dire féminin), comme table, roche, etc.
Ling. 1972.
SYNT. Formation, forme, signe grammatical du féminin; nom de personne sans féminin; exprimer le féminin, user du féminin, mettre un mot au féminin, former le féminin d'un nom; nom qui a une forme de féminin, nom qui s'emploie seulement au féminin, nom qui ne prend pas une marque de féminin.
— P. méton. ,,Ensemble des noms féminins`` (DHEILLY 1964).
2. [En parlant d'un mot] Qui appartient au genre féminin. Nom, adjectif, article, pronom féminin; nom masculin qui devient féminin. Forme féminine (d'un mot) (cf. COLIN 1971).
Rem. ,,Dans le vocabulaire grammatical, « féminin » doit toujours s'employer à la forme du masculin. Il ne faut pas parler de « forme féminine », de « tournure féminine ». Il faut dire : « Cette forme est du féminin, je mets la tournure au féminin, etc... ». — En effet une « forme féminine », par exemple, ne désigne pas autre chose, en bon français, qu'une silhouette de femme.`` (DHEILLY 1964).
— Emploi subst. masc. Un féminin. Nom qui reçoit un féminin; féminin qui est difficile à former; masculin et féminin qui ont un radical différent; féminin qui sort des règles habituelles; féminins en -esse. Tout ce que le printemps ou l'été pouvaient obtenir de lui, c'était qu'il lâchât dans sa harangue des féminins pluriels (GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 35) :
• 10. Quant à la logique des féminins attribués aux mots en eur, il suffit de citer cantatrice, enchanteresse et chanteuse pour montrer que, dans cet ordre de finales, la langue se permet toutes ses fantaisies.
GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 148.
— Terminaison féminine. ,,Terminaison spéciale qui sert à marquer qu'un nom, un pronom ou un adjectif est féminin. Dans Infante, Ânesse, Bienfaitrice, e, esse, rice sont des terminaisons féminines.`` (Ac. 1932).
B.— VERSIFICATION
1. -e féminin. -e muet ou atone ou caduc.
2. Coupe féminine. Synon. coupe lyrique.
3. Rime féminine. Rime terminée par un -e caduc. J'ai rimé cette ode en rimes féminines pour que l'impression en restât plus poignante (BANVILLE, Exilés, 1874, p. 76) :
• 11. ... Guillaume Apollinaire tenta de rajeunir la rime en redéfinissant ce que classiques et romantiques appelaient rimes féminines et rimes masculines. Au lieu que la distinction entre ces deux sortes de rimes se fît par la présence ou l'absence d'un e muet à la fin du mot rimeur, pour Apollinaire étaient rimes féminines tous les mots qui se terminent à l'oreille sur une consonne prononcée (et c'est ainsi que les rimes honteuses que Mallarmé cachait dans le corps de ses vers — tristement dort une mandore — devenaient rimes riches et permises)...
ARAGON, Crève-cœur, 1941, p. 73.
♦ Pied, vers, rythme féminin. Pied, vers, rythme caractérisé par une rime féminine. Verlaine a joué avec une maîtrise supérieure de cette opposition entre pieds masculins et féminins (P. GUIRAUD, La Versification, Paris, PUF, 1970, p. 103).
REM. Féminiforme, adj. a) ,,Qui a la forme d'une femme`` (LITTRÉ; dict. XIXe et XXe s.). b) Gramm. ,,Qui a la désinence du féminin`` (LITTRÉ; dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-in]. NYROP Phonét. 1951, § 79 rappelle la vieille prononc. pop. [femenin] dans laquelle l' de la 2e syll. est affaibli en [e] sous l'influence de l'[e] initial. Étymol. et Hist. Ca 1165 [i]femenin « qui a le caractère de la femme » (B. DE STE MAURE, Troie, 5515 ds T.-L.); XIVe s. gramm. subst. (ds Thurot, p. 169, ibid.). Emprunté au lat. class. femininus « féminin, de femme », gramm. « du genre féminin ». Fréq. abs. littér. :1 448. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 046, b) 2 421; XXe s. : a) 2 516, b) 2 454.
DÉR. Fémininement, adv., rare. D'une manière féminine. Madame Zulma, si coquettement mise, si fémininement recherchée (BALZAC, Corresp., 1832, p. 155). Sentir ma vie a été surtout ma manière de vivre. J'ai donc vécu fémininement plutôt que masculinement (AMIEL, Journal, 1866, p. 39). La dégaîne n'était point garçonnière, à cause d'un corps déjà façonné fémininement (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 113). — []. — 1re attest. 1832 (BALZAC, loc. cit.); de féminine, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 5.
BBG. — LEW. 1960, p. 243, 248. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 422.
féminin, ine [feminɛ̃, in] adj.
ÉTYM. XIIIe; v. 1165, femenin; lat. femininus, de femina. → Femme.
❖
1 Relatif à la femme; de la femme. || Le corps, l'organisme féminin. || L'appareil génital féminin. || Anatomie, forme féminine. — Une voix féminine.
1 Corps féminin, qui tant es tendre, Poli, souef (suave), si précieux (…)
Villon, le Testament, XLI.
♦ Le sexe féminin : les femmes. — Vx. || La gent féminine.
2 (…) deux Reines très sages et très vertueuses (…) montrant par tel acte magnanime combien le sexe féminin (…) est de nature très généreux et très digne de commander.
Ronsard, Œuvres en prose, Élég., mascar. et berger.
♦ (Caractères intellectuels, affectifs, moraux). — REM. Dans ces syntagmes les mêmes clichés culturels que pour femme sont à l'œuvre. — Grâce, douceur féminine. || L'intuition féminine. || Sensibilité, fragilité toute féminine. || Les secrets du cœur féminin. || L'intelligence (cit. 8) féminine.
♦ (N. m.). ☑ Loc. L'éternel féminin : les traits, considérés traditionnellement comme permanents, de la psychologie féminine (⇒ Femme).
2.1 (…) il n'y a d'Éternel féminin que dans le monde chrétien. Mais son expression est inséparable du domaine religieux. Agnès Sorel dévoile son sein célèbre dans un portrait de Vierge. Le moment saisissant de la peinture, c'est celui où le peintre découvre l'Éternel féminin contre la Vierge.
Malraux, les Chênes qu'on abat, p. 124-125.
2 (Avec un nom désignant un être humain). Qui appartient au sexe capable de produire les ovules. || Un être féminin : une femme. || Les personnages féminins d'un roman, d'un film (→ Étoile, cit. 28). — Collectif. || La population féminine du quartier. || L'élément féminin (→ aussi le sens 5.).
3 (…) l'élément féminin exécutant autour du mâle ses prestigieuses pirouettes.
Baudelaire, le Spleen de Paris, XXXIII.
3 Qui a les caractères de la femme, tient de la femme, ressemble à la femme. — (En parlant d'une femme). || Elle est très féminine, correspond à l'image stéréotypée de la femme, de la féminité.
4 Par là, cette femme (Mme du Châtelet) si peu féminine redevient femme, comme on les aime : en son éperdu besoin d'être heureuse, tendre, sensible (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 180.
♦ (En parlant d'un homme). || Il a des mains, des traits féminins. || Il y a en lui quelque chose de féminin. ⇒ Efféminé (cit. 5). || La partie féminine de la psyché masculine, dans la psychanalyse jungienne. ⇒ Anima.
5 La douceur de sa jolie voix, le timbre presque féminin de son accent (…)
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », III.
4 (XXe). Qui a rapport aux femmes. a Des femmes. || Revendications féminines. ⇒ Féministe (→ Étendard, cit. 8).
b Qui concerne les femmes. || Il est sottement fier de ses succès féminins, de ses conquêtes amoureuses.
6 (…) le critique (Sainte-Beuve) était peut-être jaloux, à retardement, des succès féminins de l'auteur d'Adolphe (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 294.
5 (XXe). Qui est composé de femmes. || Une chorale féminine. || Un recrutement essentiellement féminin.
6.1 (…) avec le parti radical féminin, poursuivit l'orateur, avec ce parti qui ne craint pas d'afficher des prétentions à une suprématie contre nature, sur les citoyens masculins !
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 160.
6 Rare (en parlant des animaux, des plantes). ⇒ Femelle.
7 L'étude histologique, révèle chez la (souris) femelle, à côté des organes typiquement féminins, des ébauches représentant les vestiges d'organes mâles (…)
Louis Gallien, la Sexualité, p. 54.
7 (1690). Qui appartient au genre marqué (quand il y a deux genres). — Gramm. || Genre féminin. || Nom, adjectif, article, pronom féminin. || Forme féminine d'un mot. || Terminaisons féminines. — N. m. (1865). || Le féminin : le genre féminin. || Ce nom est du féminin. || Cet adjectif ne s'emploie qu'au féminin. || Mot qui n'a pas de féminin, dont le féminin est virtuel. || Substantif dont la forme est identique au féminin et au masculin. ⇒ Épicène. || Féminin singulier, pluriel. || Marques du féminin.
♦ Versification. || Rime féminine, terminée par un e muet (terminaison féminine). || Vers féminin, à rime féminine.
8 Si de fortune tu as composé les deux premiers vers masculins, tu feras les deux autres féminins, et parachèveras de même mesure le reste de ton Élégie ou Chanson (…)
Ronsard, Œuvres en prose, Art poétique.
❖
CONTR. Masculin, viril.
DÉR. Fémininement, féminiser, féminité.
Encyclopédie Universelle. 2012.