évaporé, ée [ evapɔre ] adj.
• déb. XVIIe; de évaporer
♦ Qui a un caractère étourdi, léger; qui se dissipe en choses vaines. ⇒ écervelé, étourdi, folâtre, léger (cf. Sans cervelle). Un jeune homme évaporé. Air évaporé. « les folles, évaporées et merveilleuses créatures que nous a laissées Watteau fils dans ses gravures de mode » (Baudelaire). — Subst. « je n'étais au bout du compte qu'une petite évaporée » (Gautier).
⊗ CONTR. Grave, posé, sérieux.
● évaporé, évaporée adjectif et nom Se dit de quelqu'un qui a un caractère léger, qui se disperse en choses vaines. ● évaporé, évaporée (synonymes) adjectif et nom Se dit de quelqu'un qui a un caractère léger, qui...
Synonymes :
- écervelé
- étourneau
- farfelu
- frivole
- léger
évaporé, ée
adj. (et n.)
d1./d Qui est transformé en vapeur.
d2./d Fig. Qui se dissipe en futilités; qui a un caractère vain et léger. Un esprit évaporé.
⇒ÉVAPORÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de évaporer.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant des propos d'une pers., d'une œuvre d'art, etc.] Qui disparaît, qui manque de consistance, de force. Van Goyen est par trop incertain, volatil, évaporé, cotonneux (FROMENTIN, Maîtres d'autrefois, 1876, p. 233).
Rem. La docum. atteste un emploi subst. fém. C'est un nouvel ami qui parle, cher André : l'autre âme est quasi morte. Gardez le souvenir de cette évaporée (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1891, p. 107).
B.— [En parlant d'une pers., de ses manières, de sa façon d'être] Qui manque de rigueur, de sérieux, qui fait preuve de beaucoup de légèreté. Esprit, tête évaporé(e). Un jeune homme évaporé (Ac.). La population [de Strasbourg] n'a pas cet air évaporé et impertinent de notre race. (...) C'est dans des contrées comme celle-ci qu'il faut vivre quand on est vieux (DELACROIX, Journal, 1857, p. 112). Sa femme m'a paru fort jolie, mais un peu évaporée, un peu folle (AUGIER, Lionnes, 1858, IV, p. 69). Vous êtes une Parisienne exceptionnelle et rayonnante (...) c'est incroyable : vous auriez le droit d'être frivole, évaporée, aérienne, et vous avez du bon sens, du gros bon sens (RENARD, Comédies, Pain Mén., 1899, p. 70) :
• Ce sont des danses de morts, sur papier de riz, plus épouvantables que celle d'Holbein, des squelettes qui jouent de la guitare, d'autres qui gambadent, s'éventent, folâtrent, lèvent les jambes avec des airs très évaporés.
LOTI, Japoneries, 1889, p. 285.
— Emploi subst. Cette Rachel m'a parlé de vous, je la vois comme ça en passant le matin aux Champs-Élysées, c'est une espèce d'évaporée comme vous dites, ce que vous appelez une dégrafée (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 509). Je suis exactement le contraire d'un acrobate, d'un évaporé. Je suis ce que l'on appelle un fils de famille (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 2e tabl., p. 66).
Fréq. abs. littér. :147.
Encyclopédie Universelle. 2012.