eugénique [ øʒenik ] n. f. et adj. ♦ Didact.
1 ♦ Science qui étudie et met en œuvre les moyens d'améliorer l'espèce humaine, en cherchant soit à favoriser l'apparition de certains caractères (eugénique positive), soit à éliminer les maladies héréditaires (eugénique négative), fondée sur les progrès de la génétique. « Vers 1870, le cousin de Darwin, Francis Galton, fonde l'Eugénique scientifique, dont l'objet, selon lui, doit être double : entraver la multiplication des inaptes [...] et améliorer la race en favorisant la reproduction des plus aptes » (J. Rostand). L'eugénique est un problème de bioéthique. ⇒ eugénisme.
2 ♦ Adj. Qui a rapport à l'eugénique. « la stérilisation eugénique » (J. Rostand).
⊗ CONTR. Dysgénique.
● eugénique adjectif Relatif à l'eugénisme.
I.
⇒EUGÉNIQUE1, adj.
Qui a rapport à l'eugénie (cf. eugénie2) ou à l'eugénisme. Arguments eugéniques. Congrès eugénique (Ac. 1932). Mise en pratique de la science eugénique (SUAVET 1970). Campanella, moine calabrais, qui verse dans l'utopie eugénique (Hist. sc., 1957, p. 1606).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. Cf. eugénique2.
II.
⇒EUGÉNIQUE2, subst. fém., EUGÉNISME, subst. masc.
Ensemble des recherches (biologiques, génétiques) et des pratiques (morales, sociales) qui ont pour but de déterminer les conditions les plus favorables à la procréation de sujets sains et, par là même, d'améliorer la race humaine. Eugénique positive, négative; eugénisme volontaire. Synon. vieilli eugénie2. D'autres disent que c'est un gouvernement de francs-maçons qui par anticléricalisme tolère le Malthusianisme; Drumont doit dire que la Révolution et Napoléon ont privé la France d'eugénique (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907-08, p. 300). Des thèses et des institutions qui veulent faire passer dans nos mœurs les procédés de l'eugénisme raciste, avec la stérilisation des anormaux (BIOT, Pol. santé publ., 1933, p. 47) :
• La doctrine officielle réprouve l'eugénisme comme l'euthanasie, ne connaît que l'euh! des hésitations devant le problème des mesures à prendre pour étouffer dans l'œuf la plus terrible atteinte à la dignité humaine.
H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 401.
Prononc. :[], []. Étymol. et Hist. I. 1896 eugénisme (BARRÈS, Cahiers, t. 1, p. 94). II. 1907-08 subst. eugénique « eugénisme » (ID., loc. cit.); 1932 adj. « qui a rapport à l'eugénisme » (Ac.). I empr. à l'angl. eugenism « id. » (1887 ds NED). II empr. à l'angl. eugenics, subst., et eugenic, adj., mots formés en 1883 par le savant angl. F. Galton (1822-1911), fondateur de cette science, du gr. - (élément préf. eu-), « naissance » et du suff. -ic (-ique), v. NED. Fréq. abs. littér. Eugénique :5. Eugénisme :17. Bbg. FABRE-LUCE (A.). Les Mots qui bougent. Paris, 1970, p. 91.
eugénique [øʒenik] n. f. et adj.
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♦ Didactique.
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I N. f. Science qui étudie et met en œuvre les méthodes susceptibles d'améliorer les caractères propres des populations humaines, essentiellement fondée sur les connaissances acquises en hérédité. ⇒ Génétique.
1 En tant qu'étude méthodique des moyens propres à sauvegarder la qualité génétique des générations futures, l'Eugénique est de création relativement récente (…) vers 1870, le cousin de Darwin, Francis Galton, fonde l'Eugénique scientifique, dont l'objet, selon lui, doit être double : entraver la multiplication des inaptes, au lieu de les laisser venir au monde pour mourir ensuite prématurément (eugénique négative), et améliorer la race en favorisant la reproduction des plus aptes par des mariages précoces, et l'intérêt témoigné à leur progéniture (eugénique positive). En 1904, Galton inaugure à l'Université de Londres un enseignement national d'Eugénique (…)
Jean Rostand, l'Hérédité humaine, p. 116-118.
2 Conscients du péril génétique qui menace l'espèce, les partisans de l'Eugénique souhaitent de substituer à la sélection mécanique d'autrefois une sélection artificielle, volontaire, et qui, celle-là, porterait non pas sur les individus, mais sur leurs germes.
Jean Rostand, l'Homme, X, p. 137.
2.1 (…) c'est en partie à la lueur des recherches généalogiques que s'est faite l'individualisation des cycloïdes et des schizoïdes. On a cherché à vérifier ici encore les lois de Mendel, de certaines constatations on a tiré parfois sous prétexte de mettre la législation en rapport avec les données les plus récentes de l'Eugénique, des conclusions prématurées.
Jean Delay, la Psycho-physiologie humaine, p. 93.
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II Adj. Qui a rapport à l'eugénique. || Congrès eugénique. || « Un comité spécial composé de six femmes et six hommes choisit, selon des critères eugéniques, le géniteur et la génitrice parmi les volontaires (sans apparier les couples) » (le Nouvel Obs., 19 juin 1978).
3 Par l'application de la stérilisation eugénique, on pourrait évidemment, et en assez peu de temps, raréfier considérablement les tares dominantes auxquelles on déclarerait l'offensive (…)
Jean Rostand, l'Hérédité humaine, p. 120.
Encyclopédie Universelle. 2012.