escapade [ ɛskapad ] n. f.
• 1570; it. scappata, ou esp. escapada « échappée » → échapper
1 ♦ Vx Action de s'échapper d'un lieu. ⇒ évasion. — Fig. Digression, écart.
2 ♦ Mod. Fait d'échapper aux obligations, aux habitudes de la vie quotidienne (fuite, absence physique ou écart de conduite). Faire une escapade. ⇒ bordée, échappée, équipée, fredaine, fugue. « on le mit chez un autre maître, d'où il faisait des escapades comme il en avait fait de la maison paternelle » (Rousseau).
● escapade nom féminin (espagnol escapada, de escapar, échapper) Action de s'échapper d'un lieu en trompant la surveillance de quelqu'un. Action de partir quelque part pour échapper aux obligations, aux habitudes de la vie quotidienne ; fugue : Faire une escapade à la campagne. ● escapade (synonymes) nom féminin (espagnol escapada, de escapar, échapper) Action de partir quelque part pour échapper aux obligations, aux habitudes...
Synonymes :
- échappée
- équipée
- fugue
escapade
n. f. Action de s'échapper d'un lieu pour se dérober à ses obligations, pour se divertir. Collégien qui fait des escapades. Homme marié qui fait une escapade.
⇒ESCAPADE, subst. fém.
A.— Action de s'échapper d'une dépendance, de se dispenser d'une obligation, de se dérober à son devoir soit par un départ, soit par une rupture du train normal de la vie, en vue d'un plaisir, de la satisfaction d'un caprice. Faire une escapade; escapade d'écolier. (Quasi-) synon. échappée, évasion, frasque, fugue. Mais s'il savait vos escapades avec Don José (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 4, 1859, p. 220) :
• 1. Moins novice qu'Hyacinthe et plus tourmenté par le sang, il était aussi moins vertueux, et les mauvaises langues prétendaient qu'il se permettait de temps à autre quelques escapades à Cythère; mais il se montrait sur ce point fort secret et réservé, et il y a lieu de croire que ses aventures galantes se bornaient à de brèves et brusques amourettes de chasseur.
THEURIET, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 10.
— Spéc., ÉQUIT. Action d'un cheval qui s'emporte subitement, pointe et refuse d'obéir à son cavalier. (Quasi-) synon. écart. Ce cheval est sujet à faire des escapades (Ac. Compl. 1842).
Rem. Attesté aussi ds BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG et QUILLET 1965.
B.— Au fig. Action de s'échapper des règles de la bienséance, de la morale, du bon sens, du devoir. Vous que je prenais pour un lion, vous fuyez comme un lièvre. Après une pareille escapade, quelle foi puis-je ajouter à vos paroles? (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 60). Il faut choisir (...) fût-ce au prix de quelque entorse aux principes établis dont on vous a soigneusement gavé, de quelque escapade hors (...) des parcours intransgressibles (ARNOUX, Solde, 1958, p. 130) :
• 2. Dans toutes les sociétés, il se trouve des individus qui s'écartent de la norme sexuelle admise. Certaines de ces déviations sont sévèrement condamnées et parfois même punies de mort; d'autres sont excusées et finissent par être considérées non plus comme de simples escapades mais comme de vrais mariages.
LOWIE, Anthropol. cult., 1936, p. 265.
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : /eskapad/. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1575 « action de s'échapper » (BRANTÔME, Couronnels françois, VI, 99-100 ds HUG.). Empr., malgré le léger décalage chronol., à l'esp. escapada « id. » (dep. 1630, H. Paravicino ds AL.) plutôt qu'à l'ital. scappata dont le sens au XVIe s. était « erreur » (B. Davanzati ds TOMM.-BELL.). Escapada et scappata sont réciproquement part. passés fém. substantivés de escapar et scappare (échapper). Fréq. abs. littér. :157. Bbg. HOPE 1971, p. 188.
escapade [ɛskapad] n. f.
ÉTYM. V. 1570; ital. scappata ou esp. escapada « échappée ». → Échapper.
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1 Vx. Action de s'échapper, de fuir. ⇒ Évasion, sortie. — Fig. Digression, écart.
1 J'aime l'allure poétique, à sauts et à gambades (…) Il est des ouvrages en Plutarque où il oublie son thème, où le propos de son argument ne se trouve que par incident (…) ô Dieu, que ces gaillardes escapades, que cette variation a de beauté (…)
Montaigne, Essais, III, IX.
2 Mod. Action d'échapper aux obligations, aux habitudes de la vie ordinaire (fuite, absence physique ou écart de conduite). || Être sujet aux escapades. || Une innocente escapade. — Cour. || Faire une escapade. ⇒ Bordée, échappée (vx), équipée, escampativos (vx), frasque, fugue.
2 (…) il la retira au bout de six semaines du Port-Royal, où elle faisait de temps en temps des escapades plutôt que des retraites.
Cardinal de Retz, Mémoires, I.
3 (…) je veux qu'ils vous trouvent dehors à la belle heure qu'il est. En attendant qu'ils viennent, songez (…) à inventer quelque moyen de rhabiller votre escapade (…)
Molière, George Dandin, III, 6.
4 (Mon frère) prit le train du libertinage (…) on le mit chez un autre maître, d'où il faisait des escapades comme il en avait fait de la maison paternelle (…) Enfin mon frère tourna si mal, qu'il s'enfuit et disparut tout à fait.
Rousseau, les Confessions, I.
5 Trois ans avant sa mort (écrit la duchesse d'Orléans, mère du Régent, honnête et terrible femme qui dit crûment toute chose), la Dauphine s'était entièrement changée à son avantage; elle ne faisait plus d'escapade, et ne buvait plus à l'excès. Au lieu de se comporter comme un être indomptable, elle était devenue raisonnable et polie, se tenait selon son rang, et ne souffrait plus que les jeunes dames se familiarisassent avec elle, en trempant les mains dans le plat (…)
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. II, p. 97.
3 Équit. Action d'un cheval qui refuse d'obéir. ⇒ Écart. || Jument qui fait une escapade.
Encyclopédie Universelle. 2012.