épure [ epyr ] n. f.
• 1676; de épurer
1 ♦ Dessin à grande échelle ou grandeur nature tracé pour aider à la construction d'un édifice, au montage d'une machine.
2 ♦ Représentation linéaire d'une figure à trois dimensions, qui en donne l'élévation, le plan et le profil. ⇒ 3. plan. Épure d'une voûte, d'une charpente.
3 ♦ Fig. Grands traits, projet (d'une œuvre). L'épure d'un roman. ⇒ ébauche. Loc. Sortir de l'épure : ne pas respecter le cadre fixé pour une activité, une discussion.
● épure nom féminin (de épurer) Représentation plane de parties de l'espace affine de dimension 3, consistant en une ou plusieurs projections sur un ou plusieurs plans choisis de manière à permettre une figuration univoque. Dessin fini, par opposition à croquis.
épure
n. f.
d1./d Représentation d'un objet par sa projection sur trois plans perpendiculaires.
d2./d Fig. ébauche (d'une oeuvre).
⇒ÉPURE, subst. fém.
A.— CONSTRUCTION. Dessin ou trait exécuté sur un mur ou sur une surface horizontale, en grandeur réelle, pour guider la construction d'une partie d'un édifice ou l'assemblage d'une machine; p. ext. ce même dessin à échelle réduite. Épure d'une charpente, d'une colonne, d'une église, d'une voûte (Ac. 1835-1932). Cette machine avait été forgée en France (...) Mess Lethierry l'avait un peu imaginée; le mécanicien qui l'avait construite sur son épure était mort (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 103). Procédés pour tracer les épures nécessaires à la construction des arcs (MÉRIMÉE, Ét. arts Moy. Âge, 1870, p. 357) :
• Des épures et autres tracés géométriques nécessaires pour l'exécution sont gravés en grand sur les dalles de couverture des églises de Limoges, de Clermont-Ferrand et de Narbonne.
LENOIR, Archit. monast., 1852, p. 33.
— P. métaph. Il faisait des plans pour des drames imaginaires, traçait des épures de scènes, ajustait des charpentes (GAUTIER, Hist. romant., 1872, p. 16).
B.— P. anal., GÉOM. (descriptive et dessin industriel). Représentation linéaire à une échelle donnée, d'une figure à trois dimensions par ses projections (en élévation, en plan, de profil ou en coupe), permettant de situer dans l'espace la figure ainsi représentée. Le capitaine mit sous mes yeux, une épure qui donnait les plans, coupe et élévation du Nautilus (VERNE, Vingt mille lieues, 1870, p. 123). Ce manuel (...) contenait non seulement les plans, mais encore toutes les épures au deux cent millième! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 442).
C.— Au fig. Grandes lignes d'une œuvre ou d'un système de pensée. Le jugement porté sur les gens littéraires changerait extraordinairement si on apercevait toujours sous le produit la vraie épure psychologique de sa construction (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1897, p. 301). Il faut les considérer [ces pièces] comme des épures singulièrement précises que Pierre Corneille dessine pour les architectures de son avenir (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 124).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1676 archit. (FÉLIBIEN Dict., p. 580); 2. 1859 géom. descriptive (BOUILLET). Déverbal de épurer, épuré au sens de « clair », « libéré de ». L'épure étant ce qui guide les ouvriers dans leurs travaux. Fréq. abs. littér. :83. Bbg. Archit. 1972, p. 19.
épure [epyʀ] n. f.
ÉTYM. 1676; déverbal de épurer.
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1 Dessin à grande échelle ou en grandeur nature tracé pour aider à la construction d'un édifice, au montage d'une machine.
1 Il dirigeait un personnel chargé des épures de moteurs pour l'atelier d'Études qui en exécutait les prototypes.
Pierre Hamp, la Peine des hommes (Moteurs), p. 7.
2 Dessin au trait qui donne l'élévation, le plan et le profil d'une figure, projetée avec les cotes précisant ses dimensions. ⇒ Croquis, plan. || Épure d'une voûte, d'une charpente, d'un comble (⇒ Herse), d'un châssis.
2 Je disais, un jour, à un architecte, qui me voulait convaincre de la beauté supérieure d'édifices tout modernes (…) que j'admirais ces constructions surhumaines (…) ce n'était point là les aimer. Une épure, lui dis-je encore, une épure en épuise la connaissance, mais je ne vois personne qui les considère avec une tendresse croissante, qui s'attarde en un point, et tire un carnet de sa poche pour croquer tel détail (…)
Valéry, Regards sur le monde actuel, p. 185.
3 Fig. Grands traits (d'une œuvre). || L'épure de son roman. ⇒ Ébauche. || Son plan est très synthétique, presque une épure.
Encyclopédie Universelle. 2012.