épuisement [ epɥizmɑ̃ ] n. m.
• 1585 espuisement; ezpuchementXIIIe; de épuiser
1 ♦ Action d'épuiser, de vider (⇒ épuisette, 2o ). Pompe d'épuisement. ⇒ exhaure. Canal d'épuisement.
2 ♦ (1679) État de ce qui s'est épuisé, est épuisé. Épuisement du sol. ⇒ appauvrissement. Épuisement des provisions. ⇒ pénurie, raréfaction. L'épuisement des eaux d'une source. ⇒ assèchement, tarissement. Exploiter un filon, une mine jusqu'à épuisement. Épuisement des ressources. ⇒ tarissement. « L'épuisement des forces n'épuise pas la volonté » (Hugo).
3 ♦ Absolt Absence de forces, grande faiblesse physique ou morale. ⇒ abattement, faiblesse, fatigue. Tomber d'épuisement. Il est dans un état d'épuisement extrême. Courir jusqu'à (l')épuisement.
⊗ CONTR. Remplissage. Enrichissement, multiplication.
● épuisement nom masculin Action d'épuiser, de mettre à sec, de stériliser, d'user jusqu'au bout ou de s'épuiser ; fait d'être épuisé, tari : Vendre la marchandise jusqu'à épuisement du stock. État de quelqu'un dont les réserves nutritives ont été consommées ou dont le tonus nerveux est très réduit ; faiblesse extrême : Les naufragés sont dans un état d'épuisement total. ● épuisement (synonymes) nom masculin Action d'épuiser, de mettre à sec, de stériliser, d'user jusqu'au...
Synonymes :
- assèchement
État de quelqu'un dont les réserves nutritives ont été consommées...
Synonymes :
- anéantissement
- débilitation
- exténuation
épuisement
n. m.
d1./d Action de mettre à sec. L'épuisement d'une mine inondée.
d2./d état de qqch qu'on a épuisé. épuisement d'un sol, baisse de sa fertilité. (L'épuisement des sols peut être causé par divers facteurs: diminution du taux d'humus due aux cultures sur brûlis, à la non-restitution au sol des résidus de récolte, au manque de fumure organique; monoculture; utilisation trop faible ou excessive des engrais chimiques; érosion hydrique et éolienne, etc.).
d3./d Perte des forces, faiblesse physique ou morale. épuisement dû à la malnutrition.
⇒ÉPUISEMENT, subst. masc.
A.— Technique
1. [Le compl. désigne un liquide] Action de vider à force de puiser. Pompe, collecteur d'épuisement. Synon. exhaure, exhaustion (vx); anton. remplissage. L'épuisement (...) peut s'effectuer suivant deux types (...) en un seul jet ou en répétitions (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 344). Les moyens d'épuisement doivent attirer spécialement l'attention, car il est désastreux de laisser envahir une mine par l'eau (BRESSON, Manuel prospect., 1923, p. 73) :
• 1. ... on marchait dans l'eau qui, filtrant par les fenêtres du roc, se réunit en ruisseau au milieu du chemin et coule ainsi jusqu'à des puisards où des machines d'épuisement la prennent pour la verser au dehors [dans une mine].
MALOT, Sans fam., 1878, p. 51.
2. P. anal. Action de vider quelque chose de son contenu ou de sa substance. Filtre-presse de laboratoire permettant d'effectuer tous essais méthodiques (...) d'épuisements par liquides, gaz, vapeur, etc. (Catal. instrum. lab. [Prolabo], 1932, p. 103) :
• 2. Le serpentin rotatif (...) permet d'entretenir l'ébullition par utilisation de vapeur vive, tout en assurant par l'agitation un meilleur épuisement du houblon.
BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p. 254.
B.— État de ce qui est épuisé. L'épuisement des réserves; l'épuisement des sols, d'un filon. Synon. appauvrissement, tarissement; anton. enrichissement. La cadette, la sœur de Jos-Mari, bien après l'épuisement de la provision de chocolats, resta à lui tenir la main (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 83) :
• 3. Je me sentirais m'enliser les yeux fermés dans cette bourgade évacuée comme une ville des déserts d'Amérique après l'épuisement de la mine.
GRACQ, Beau tén., 1945, p. 130.
— P. anal. Ces gratte-ciel (...) se prolongent jusqu'à l'épuisement des perspectives (MORAND, New-York, 1930, p. 35).
C.— [En parlant d'un animé] Fait d'être réduit à un affaiblissement complet. Courir jusqu'à l'épuisement; tomber d'épuisement; épuisement physique, moral, cérébral. Synon. abattement, affaiblissement, anémie, fatigue, prostration; anton. dynamisme. Un médecin me dirait sans doute que je souffre d'un simple épuisement nerveux (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1130). Elle en pouvait plus d'épuisement (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 348). Je sentais des larmes d'épuisement, de maladresse, de plaisir s'en échapper (SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, p. 124) :
• 4. Un autre encore, Pierre Malissen, évadé en février 1941, fut retrouvé mort dans un bois, de froid, de faim, d'épuisement.
AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 225.
— P. anal. Herder (...) dénonce l'épuisement de l'art français (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 103).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. ezpuchement « action de puiser, de vider » (A. NECKAM, De nominibus utensilium, 165 ds T.-L. : haustum); 2. 1585 espuisement (de l'humeur) (P. DE DAMPMARTIN, De la Connaissance et merveilles du monde de l'homme, f° 72 ds GDF. Compl.); 3. 1679 épuisement « perte considérable des forces et de l'énergie vitale » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. L. Monmerqué, 1862, t. VI, p. 85). Dér. du rad. de épuiser; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :500. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 538, b) 627; XXe s. : a) 735, b) 889. Bbg. Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 135.
épuisement [epɥizmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1585, espuisement; ezpuchement, XIIIe; de épuiser.
❖
1 Action d'épuiser (1.). ⇒ Assèchement, exhaustion. || L'épuisement d'une galerie de mine, d'une fouille, le fait d'en enlever toute l'eau. ⇒ Exhaure. || Pompe d'épuisement. — Mar. || L'épuisement d'un compartiment envahi par la mer.
2 (1690). État de ce qui est épuisé. || L'épuisement du sol. ⇒ Appauvrissement. || L'épuisement d'un filon. || Exploiter un filon jusqu'à épuisement. || L'épuisement des provisions. ⇒ Pénurie, raréfaction. || Épuisement des finances, des ressources, du Trésor. ⇒ Assèchement, tarissement.
3 (1679). Absence, diminution de force, grande faiblesse (physique ou morale). ⇒ Abattement, accablement, affaiblissement, anéantissement, anémie, consomption, débilitation, débilité, délabrement, déperdition, dépérissement, étiolement, exténuation, fatigue, langueur, prostration. || Épuisement qui suit l'effort. || Poursuivre sa course jusqu'à complet épuisement. || Tomber dans l'épuisement. || Il est dans un état d'épuisement extrême. || Épuisement physique, nerveux, cérébral. || L'épuisement de la vieillesse, de la maladie. → Cachexie. || Mourir d'épuisement.
1 (…) elle est dans un épuisement qui fait pitié (…)
Mme de Sévigné, 752, 10 nov. 1679.
2 L'épuisement des forces n'épuise pas la volonté.
Hugo, les Travailleurs de la mer, II, II, IV.
3 Les petites vaches, attelées par le poitrail et tirant des épaules (…) soufflaient d'épuisement.
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 103.
4 Mais le plus dangereux effet de l'épuisement qui gagnait, peu à peu, tous ceux qui continuaient cette lutte contre le fléau, n'était pas dans cette indifférence aux événements extérieurs et aux émotions des autres, mais dans la négligence où ils se laissaient aller.
Camus, la Peste, p. 211.
♦ Par ext. || L'épuisement d'un pays.
5 Je sais, Sire, l'épuisement de vos peuples et de vos provinces; je n'ignore pas le dépeuplement de la campagne et le besoin général où est votre royaume de se trouver soulagé des impôts dont il est surchargé depuis longtemps.
6 Considérons la consommation d'hommes, d'argent, de forces de toute espèce, l'épuisement où la plus heureuse guerre jette un État quelconque.
4 Chim. État d'une substance dont on a extrait tout ce qu'on se proposait d'extraire.
7 De la pommade ainsi obtenue, on extrait l'essence par épuisement à l'alcool (…) Par épuisement au moyen de solvants volatils (…)
Charles Bourgeois, Chimie de la beauté, p. 12.
❖
CONTR. Remplissage. — Enrichissement, fertilisation. — Abondance, richesse. — Prospérité; épanouissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.