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ensabler

ensabler [ ɑ̃sable ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1585 intr. « s'ensabler »; de en- et sable
1Engager dans le sable (un bateau). Pronom. Le bateau s'est ensablé, s'est échoué dans le sable. ⇒ s'engraver. P. p. adj. Une barque ensablée. Par ext. Notre voiture s'est ensablée.
2(1611) Remplir de sable. Inondations qui ensablent la campagne. Pronom. « Nos ports s'ensablent et s'empierrent » (Hugo).
⊗ CONTR. Désensabler.

ensabler verbe transitif Engorger un lieu de sable. Enliser un véhicule dans le sable.

ensabler
v.
rI./r v. tr. Couvrir, remplir de sable. Le vent a ensablé la route côtière.
Pp. adj. Une voie ensablée.
rII./r v. Pron.
d1./d Se recouvrir, se remplir de sable. Le chenal s'ensable.
d2./d S'enfoncer dans le sable. Véhicule qui s'est ensablé.

⇒ENSABLER, verbe trans.
A.— 1. [Le compl. d'obj. désigne une formation naturelle ou une installation portuaire] Combler, engorger avec du sable. Tandis qu'elle [la mer] s'est retirée de Ravenne et d'Adria, elle ensable chaque jour le port de Livourne, et refuse de recevoir les fleuves (MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 7).
P. ext. Recouvrir de sable. Ces crues de la Loire qui ensablent à jamais une terre (BALZAC, Lys, 1836, p. 236).
Spéc. Recouvrir de sable (sans que cela constitue une gêne). Synon. sabler. Ensabler une allée (Lar. Lang. fr.).
2. Emploi pronom. Se remplir de sable; être peu à peu obstrué par du sable. Au Xe siècle de notre ère, un golfe profond, le Zwin, endentait la côte flamande. Puis, il s'ensabla (M. BLOCH, Apol. pour hist., 1944, p. 3) :
... ce canal [la Nieuwe Waterweg] s'est rapidement ensablé. Ce n'est qu'après 1880, avec l'aide de puissantes dragues, que l'on a pu assurer le passage dans le chenal à 4 mètres...
LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., XIXe et XXe s., 1968, p. 281.
P. métaph. Les yeux s'ensablent. Avoir sommeil. Demeurez-vous longtemps à dialoguer? interrogea le romancier dont les yeux s'ensablaient déjà (ARNOUX, Gentilsh. ceinture, 1928, p. 66).
B.— 1. Vx [Le compl. d'obj. désigne un navire ou une pers.] Faire échouer sur un banc de sable. Le batelier nous a ensablés (Ac. 1932).
Au passif. Être ensablé. Les bateaux attendent le vent de mer pour remonter [la Loire], et plus on monte, plus on est ensablé aux basses eaux (MICHELET, Journal, 1831, p. 100).
P. anal. [En parlant d'un véhicule terrestre] Mes fourgons, ensablés à quelque distance d'ici, contiennent mes provisions de bouche (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 464).
2. Emploi pronom. S'échouer sur un banc de sable. Le Nil est au plus bas, aussi chaque jour et plusieurs fois souvent ma barque s'ensablait; alors les hommes (...) avec de grands efforts soulevaient la quille engagée dans le lit du fleuve (DU CAMP, Nil, 1854, p. 138).
Au fig. S'enliser. Vous avez eu raison de me renvoyer parmi les hommes. J'étais en train de m'ensabler dans ma solitude (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1471).
C.— Rare et vx. Ensevelir dans le sable. Les graines qu'il sera nécessaire d'ensabler ou de mettre en terre, pour conserver leur propriété germinative (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 207).
Emploi pronom. [Le suj. désigne un poisson] S'ensevelir dans le sable. Chacun n'a qu'une pensée : se faire le plus plat possible, s'enfouir dans la terre, comme s'ensablent les soles à marée basse (MARTIN DU G., Thib., Été 1914, 1936, p. 753).
Prononc. et Orth. :[] ou [], (j')ensable [] ou []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1585 « (s')engager dans le sable » (DE LA GRISE, Xe lett. de Marc Aurèle, p. 429 ds GDF. Compl.). Dér. de sable; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :12.

ensabler [ɑ̃sɑble] v. tr.
ÉTYM. 1585, v. intr., « s'ensabler »; de en-, sable, et suff. verbal.
1 (1636). Engager dans le sable (un bateau). || Ensabler une barque. || Le batelier nous a ensablés.Pron. || Notre bateau s'est ensablé. Assabler (s'), échouer (s'), engraver (s'), enliser (s').Par métaphore :
1 Croyant avoir par cette manœuvre délivré le bateau de ma fortune du péril de s'ensabler, je ne craignis plus rien.
A. R. Lesage, Gil Blas, VIII, XII.
Fig. S'enliser.
1.1 Nous le verrons, chaque fois que Bossuet se lasse, ranimer son ardeur, le piquer au vif, de crainte que le conflit ne s'ensable, ce qui risque plusieurs fois d'arriver.
F. Mallet-Joris, Jeanne Guyon, p. 396.
(XXe). || Notre véhicule s'est ensablé jusqu'aux essieux. Enliser (s').
2 (1585). Recouvrir, remplir, combler de sable. Assabler. || Les inondations ont ensablé la campagne.Pron. || Le port s'ensable graduellement.
2 La Loire se déborda, inonda et ensabla beaucoup de pays.
Saint-Simon, Mémoires, 183, 202, in Littré.
3 Ensabler une allée, la couvrir de sable. Sabler.
——————
ensablé, ée p. p. adj.
|| Bateau ensablé.Port, estuaire ensablé.Allée ensablée.
Fig. || Yeux ensablés de sommeil.
CONTR. et COMP. Désensabler.
DÉR. Ensablement.

Encyclopédie Universelle. 2012.