engeance [ ɑ̃ʒɑ̃s ] n. f.
• 1539; « race d'animaux » 1538; de l'a. fr. engier (XIIe) « accroître, faire pulluler », probablt du lat. indicare
♦ Catégorie de personnes méprisables ou détestables. Quelle sale engeance ! Quelle engeance !
● engeance nom féminin (ancien français engier, pulluler, du latin indicare, avec l'influence de ovum index, œuf incitant les poules à pondre) Catégorie de personnes jugées méprisables : Une sale engeance.
engeance
n. f. Péjor. Catégorie de personnes méprisables. Quelle sotte engeance!
⇒ENGEANCE, subst. fém.
A.— Vx. [En parlant d'animaux] Race, espèce. Ces canes sont d'une belle engeance (Ac. 1798-1878).
B.— P. anal. et péj. [En parlant d'êtres humains] Vile, sale, maudite engeance; engeance du diable. Je citerai (...) l'engeance maudite des noirs et des demi-noirs (MARAT, Pamphlets, 1792, p. 215). Je promulgue la nécessité d'en finir avec l'abominable engeance de cette salope [la reine Victoria] (BLOY, Journal, 1899, p. 375) :
• Les habitants avaient vite fait de distinguer parmi eux l'engeance des marchandeurs pour qui ils haussaient les prix avant de leur accorder un rabais.
GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 111.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1538 « race d'animaux domestiques » (EST., p. 363b); 2. 1560 « ensemble de gens de peu de valeur » (Bible, impr. A. Rebul, Mat. 3, 7 ds FEW t. 4, p. 642, s.v. indicare). Prob. dér. avec le suff. -ance du rad. de l'a. fr. engier « accroître la puissance de quelqu'un » (ca 1190, Aspremont, 7060 ds T.-L.); surtout représenté sous la forme préfixée (a-1) a. fr. aengier trans. « remplir, pourvoir », intrans. « croître, prospérer, pulluler » (cf. T.-L., GDF.); d'orig. obsc., peut-être du lat. indicare « indiquer, révéler » (indiquer), dans un sens modifié d'apr. [ovum] index, puis index, qui aurait désigné l'œuf ou l'objet en forme d'œuf que l'on plaçait dans un nid pour encourager les poules à pondre (cf. C. Michaëlis de Vasconcellos ds Z. rom. Philol., t. 29, pp. 607-617 et FEW, loc. cit.). Fréq. abs. littér. :80. Bbg. BRUNEL (C.). Encore enge, engeance, enger. Romania. 1962, t. 83, pp. 520-522.
engeance [ɑ̃ʒɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1539; de enger.
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1 Vx. Race (d'animaux). || Poules d'une belle engeance. — Par anal. || L'engeance humaine.
1 Du temps que les bêtes parlaient,
Les lions, entre autres, voulaient
Être admis dans notre alliance,
Pourquoi non, puisque leur engeance
Valait la nôtre en ce temps-là (…)
La Fontaine, Fables, IV, 1.
2 (XVIIe). Catégorie d'hommes méprisables ou détestables. || Ce sont tous des hypocrites ! c'est une engeance que je ne peux pas supporter. || Quelle sale engeance ! ⇒ Graine (mauvaise graine).
2 (…) cette canaille (les crieurs d'eau-de-vie), qui est à mon avis la plus importune engeance qui soit dans la république humaine (…)
Scarron, le Roman comique, III, 2, p. 308.
3 Mais je hais les pleurards, les rêveurs à nacelles,
Les amants de la nuit, des lacs, des cascatelles,
Cette engeance sans nom, qui ne peut faire un pas
Sans s'inonder de vers, de pleurs et d'agendas.
A. de Musset, Premières poésies, « La coupe et les lèvres », Dédic. M. Alfred T.
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DÉR. Engeancer.
Encyclopédie Universelle. 2012.