Akademik

ému

ému, ue [ emy ] adj.
XVe; de émouvoir
1En proie à une émotion plus ou moins vive. Il se sentait ému. « Quoique très ému lui-même, il affecta la plus grande gaieté » (A. Daudet).
2Qui témoigne d'une émotion. « Ajouté un son plus ému à ma voix » (Chateaubriand). J'en ai gardé un souvenir ému. Cuisse de nymphe émue.
⊗ CONTR. 1. Froid, indifférent.

ému Participe passé de émouvoir.

ému, ue
adj.
d1./d Qui est sous l'emprise d'une émotion. Il fut ému à ce spectacle.
d2./d Qui s'accompagne d'émotion, qui marque l'émotion. Un souvenir ému.

⇒ÉMU, UE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de émouvoir.
II.— Emploi adj.
A.— Vieilli, domaine phys. Qui remue, qui bouge. Feuillage ému; l'océan éternellement ému. Les bœufs rentraient du labour (...) les cornes basses, les flancs émus (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 320).
[Suivi de la prép. de] Les arbres émus de frissons incertains (SAMAIN, Chariot, 1900, p. 97).
B.— Au fig.
1. Secoué par une émotion (cf. émotion B 2 a). Isambard étoit trop inquiet et trop ému pour pouvoir se livrer au sommeil (GENLIS, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 41) :
1. ... deux ecclésiastiques vinrent auprès du Saint-Père, et l'emmenèrent en le soutenant sous chaque bras, atterré, ému et tremblant.
VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, p. 168.
2. Qui ressent une émotion de type affectif, sentimental ou esthétique. Le cœur ému, l'âme émue. En me sentant si ému, si vivant, si exalté (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 120). Ils partirent se donnant le bras, émus et rayonnants (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 188) :
2. La ligne du beau est dans ton style, ce qui n'empêche pas ton style d'être vivant, ému, poignant et au besoin pathétique.
HUGO, Correspondance, 1867, p. 85.
3. Qui manifeste une émotion. D'un air, d'une voix émue; éloquence, gratitude, reconnaissance émue; applaudissements, regrets, remerciements émus. En termes émus, je lui dis ma satisfaction de le revoir (FOCH, Mém., t. 1, 1929, p. 178). Alors Rose-Anna lui souhaita un bonsoir ému (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 343).
Expr. Cuisse de nymphe émue. Une certaine couleur rose. Ces roses [des toiles de Renoir], il ne nous manque que de les préciser « cuisse de nymphe émue » pour les reconnaître chez Fragonard (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1904, pp. 136-137). Elle lui donna une rose cuisse-de-nymphe-émue (COLETTE, Sido, 1929, p. 46).
Prononc. et Orth. :[emy]. Ds Ac. 1694-1835. Comparer avec mû, mue de mouvoir. Fréq. abs. littér. :3 844. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 5 461, b) 7 470; XXe s. : a) 5 993, b) 4 079.

Encyclopédie Universelle. 2012.