éloquent, ente [ elɔkɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1213; lat. eloquens
1 ♦ Qui a, montre de l'éloquence. ⇒ disert. Un orateur éloquent. « La nature rend les hommes éloquents dans les grands intérêts et dans les grandes passions » (Voltaire). — Par ext. « Toute passion est éloquente, tout homme persuadé persuade » (Hugo).
♢ Dit avec éloquence. Discours éloquent. ⇒ convaincant, entraînant, persuasif. S'exprimer en termes éloquents.
2 ♦ Qui, sans discours, est expressif, révélateur. ⇒ parlant. Un silence éloquent (cf. Qui en dit long). « de muettes étreintes, plus éloquentes que les cris » (Rousseau). — Par anal. Qui est probant, parle de lui-même. Ces chiffres sont éloquents.
● éloquent, éloquente adjectif (latin eloquens, -entis) Qui émeut ou convainc par la qualité de sa parole ; se dit des propos eux-mêmes : Un orateur éloquent. Qui impressionne vivement, qui est expressif, significatif ; parlant, probant : Un regard éloquent. ● éloquent, éloquente (synonymes) adjectif (latin eloquens, -entis) Qui émeut ou convainc par la qualité de sa parole ;...
Synonymes :
Qui impressionne vivement, qui est expressif, significatif ; parlant, probant
Synonymes :
- parlant
- probant
- révélateur
éloquent, ente
adj.
d1./d Qui a de l'éloquence. Orateur éloquent.
d2./d Qui est exprimé avec éloquence. Plaidoirie éloquente.
d3./d Qui touche, convainc, suscite l'émotion ou l'intérêt. Des larmes éloquentes.
|| Qui est significatif, expressif. Un silence éloquent.
⇒ÉLOQUENT, ENTE, adj.
A.— [En parlant d'une pers.] Qui a de l'éloquence, s'exprime avec éloquence. Avocat, orateur, parlementaire éloquent. Synon. disert. Raymon fut éloquent; Indiana avait tant besoin de croire, que la moitié de son éloquence fut de trop (SAND, Romans et nouvelles, Lavinia, 1834, p. 217) :
• 1. Trois ans après, le vieux général de Custine était traduit devant le tribunal révolutionnaire. Sa belle-fille... l'assista devant les juges et fut... son plus éloquent défenseur.
FRANCE, La Vie littér., t. 2, 1890, p. 164.
SYNT. Confrère, défenseur, interprète, esprit, jésuite éloquent.
— P. anal. Le hautbois est un des organes les plus éloquents de l'instrumentation dramatique (GEVAERT, Instrument., 1885, p. 142). La main du directeur [du chant] doit être éloquente, elle doit représenter les nuances les plus fines de la mélodie (MOCQUEREAU, Nombre mus. grégor., t. 2, 1927, p. 467).
B.— P. ext. [En parlant de discours] Qui est dit ou écrit avec éloquence. Discours, ton, raisonnement éloquent. Synon. émouvant, entraînant, touchant. Une éloquente préface d'Élie Faure, d'une jeunesse rare, servait d'introduction à cette féerie (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 112) :
• 2. Je remarque qu'il a pris un ton inaccoutumé, solennel éloquent, persuasif; il emploie des formules d'un tour oratoire : ...
MARTIN DU GARD, Notes sur A. Gide, 1951, p. 1395.
SYNT. Plaidoirie, page, strophe éloquente; éloquent pamphlet.
— Avec une valeur péj. Qui relève de l'éloquence apprise, de la rhétorique. Le dialogue de Jane Eyre (...) il est livresque, éloquent, aussi peu naturel que possible (GREEN, Journal, 1936, p. 70).
C.— Rare. Qui rend éloquent. Une douleur éloquente et profonde qui saisissoit l'âme (BALZAC, Annette, t. 2, 1824, p. 169). Là, [il] avait partagé les défaites et les éloquentes colères (DE VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 340).
D.— 1. Qui impressionne vivement. Geste, regard, œil éloquent; éloquent silence. Synon. expressif, parlant. La mimique éloquente de notre porteur nous dispense d'extraire (...) notre billet de notre porte-monnaie (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 211).
2. Qui convainc, qui manifeste clairement quelque chose. Un exemple, un témoignage éloquent; manière éloquente. La divination des pensées de la matière dont l'avait doué sa science occulte, rendait ce phénomène plus éloquent pour lui que pour tout autre (BALZAC, Enf. maudit, 1831-36, p. 386) :
• 3. Le monde... (je veux dire la société mondaine) donne chaque jour une démonstration éloquente de l'hypocrisie qui préside au maintien des conventions nécessaires à la sécurité de l'époux propriétaire.
LE DANTEC, Savoir! Considération sur la méthode sc., la guerre et la morale, 1920, p. 68.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Est du nombre des mots (,,les mots savants plus anciens ou devenus plus populaires`` BUBEN 1935, § 97) dans lesquels en correspond à []; v. par contraste ,,les mots d'emprunt plus récents ou plus littéraires`` (ibid.) que sont agenda, appendicite, bengali, benjoin, memento, pensum, etc. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. (WACE, Brut, éd. J. Arnold, 6322, leçon du ms. P); 2. 1639 p. ext. « expressif » (ROTROU, Laure persécutée, IV, 2, éd. 1820, t. 3, p. 615 ds IGLF). Empr. au lat. class. eloquens, -entis « qui parle bien ». Fréq. abs. littér. :946. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 764, b) 1 667; XXe s. : a) 1 053, b) 991.
éloquent, ente [elɔkɑ̃, ɑ̃t] adj.
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1 Qui a, qui montre de l'éloquence. ⇒ Disert. || Homme éloquent. || Avocat, parlementaire, prédicateur, orateur éloquent. || Une bouche éloquente (→ Bouche d'or; langue dorée).
1 (…) l'homme le plus simple qui a de la passion persuade mieux que le plus éloquent qui n'en a point.
La Rochefoucauld, Maximes, 8.
2 La nature rend les hommes éloquents dans les grands intérêts et dans les grandes passions. Quiconque est vivement ému voit les choses d'un autre œil que les autres hommes. Tout est pour lui objet de comparaison rapide et de métaphore : sans qu'il y prenne garde, il anime tout, et fait passer dans ceux qui l'écoutent une partie de son enthousiasme.
Voltaire, Dict. philosophique, Éloquence.
2 Qui est dit ou écrit avec éloquence. || Ton, discours éloquent. ⇒ Convaincant, émouvant, enflammé, enthousiaste, entraînant, impressionnant, pathétique, persuasif, puissant, touchant. || Parler, s'exprimer en termes éloquents. — Un raisonnement éloquent. — Une page éloquente.
3 Il ne pouvait pas être persuadé de ce qu'il disait; or ce qui n'est pas vrai n'est pas éloquent.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 50.
3 Littér. Qui rend éloquent. || La colère, la passion… sont éloquentes (→ Arracher, cit. 23).
4 De tels hommes, leur joie est toujours muette, tant elle compte peu. La douleur seule est éloquente.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », IV, p. 234.
4 (1639). Qui, sans discours, est expressif, révélateur. || Geste, regard, silence éloquent. ⇒ Expressif, parlant. || Des yeux éloquents. ⇒ Bavard. || Des larmes éloquentes. || Grâces éloquentes (→ Déployer, cit. 14).
5 (…) avec des regards éloquents, pleins d'amour (…)
Racine, Bajazet, III, 2.
6 (…) de muettes étreintes, plus éloquentes que les cris et les pleurs.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, III, Lettre XIV.
♦ Par anal. Qui est probant, parle de lui-même. || Un témoignage éloquent. || Ces chiffres sont éloquents.
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DÉR. Éloquemment.
Encyclopédie Universelle. 2012.