élision [ elizjɔ̃ ] n. f.
• 1548; lat. elisio
♦ Effacement d'un élément vocalique final devant un élément vocalique initial, soit dans le compte des syllabes, soit dans la langue écrite ou orale. Élision d'une voyelle devant un h muet. L'apostrophe est en français le signe graphique de l'élision (ex. l'art, l'habit, qu'on, s'il, etc.).
● élision nom féminin (latin elisio, -onis) Suppression de l'élément vocalique final d'un mot devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet. ● élision (homonymes) nom féminin (latin elisio, -onis) élisions forme conjuguée du verbe élire
élision
n. f. Suppression d'une voyelle à la fin d'un mot, quand le mot suivant commence par une voyelle ou un h muet. L'apostrophe est le signe de l'élision en français (ex.: l'amie, l'habit).
⇒ÉLISION, subst. fém.
Action d'élider ou fait de s'élider; son résultat.
A.— PHONÉT., PROSODIE. [Dans la prononc., la dernière syll. d'un mot s'effaçant devant la 1re syll. du mot suiv.] L'élision a lieu lorsque, dans le corps d'un vers, la dernière syllabe d'un mot est terminée par un e muet, et que le mot qui suit commence par une voyelle ou par un h non aspiré (BANVILLE, Pt Traité poés. fr., 1881, p. 21) :
• 1. ... il [Malherbe] a eu raison d'ordonner l'élision de l'e muet final précédé d'une voyelle, comme dans les mots « vie, joie », qu'on pouvait faire avant lui de deux syllabes.
SAINTE-BEUVE, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théatre fr. au XVIe s., 1828, p. 156.
B.— GRAMM. [Dans la prononc. et/ou l'écriture] Dans la prononciation, il se fait beaucoup d'élisions qui ne se marquent pas dans l'écriture, comme « Une heure, quatre ans » (prononcez « Un'heure, quatr'ans ») (Ac. 1798-1878). Les élisions qui caractérisent le langage parisien dans la conversation familière (ARGER, Init. art chant, 1924, p. 169). Les argots de groupe, les élisions du parler des lycéens ou des grandes écoles (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 118) :
• 2. ... j'admirai subitement ce verbiage spécial caractérisé (...) par l'ignorance des élisions ordinaires : « Il a pleuré parce que il voulait pas (h) aller à l'école, si il avait pas du chocolat. »
FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 18
Rem. ,,L'élision n'est pas toujours marquée dans l'écriture; quand elle l'est, la voyelle qui s'élide est remplacée par une apostrophe`` (GREV. 1969, § 102).
Prononc. et Orth. :[]; Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1548 gramm. (Th. SEBILLET, Art poétique, éd. F. Gaiffe, p. 18 ds IGLF). Empr. au lat. class. elisio, -onis du supin elisum de elidere. Fréq. abs. littér. :12. Bbg. NIEDERMANN (M.). Vox rom. 1953/54, t. 13, pp. 105-106.
élision [elizjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1548; lat. elisio, de elisum, supin de elidere. → Élider.
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♦ Gramm. Action d'élider; résultat de cette action. || Élision d'une voyelle devant un h muet. || Il n'y a pas d'élision devant un h aspiré (→ Aspirer, cit. 22). || Rencontre de deux voyelles sans élision. ⇒ Hiatus. || Apostrophe qui marque l'élision. || L'aphérèse, l'apocope, l'élision et la syncope constituent différents métaplasmes par suppression.
0 — Et vous n'êtes pas horripilé par cette systématique élision des e muets ? — Cette élision est naturelle et va dans le sens de notre parler. Donner une valeur métrique égale aux sons creux de notre langue et aux syllabes pleines, c'est au contraire là qu'est l'artifice.
Gide, Attendu que…, p. 59.
REM. Les noms propres ne font pas exception à la règle d'élision : il est originaire d'Amiens, une symphonie d'Hector Berlioz. Mais, quand on emploie un style juridique ou administratif, dans un souci de précision et pour les besoins de la classification, l'élision n'est pas faite et, contrairement à l'usage de la langue courante, le patronyme précède le prénom : Untel, fils de Indy (Vincent d').
Encyclopédie Universelle. 2012.