elfe [ ɛlf ] n. m.
• les Elves 1561; repris 1822 elf, d'apr. l'angl. elf; a. suéd. älf, de l'a. nord. alfr
♦ Génie de l'air, dans la mythologie scandinave. ⇒ sylphe. Les trolls et les elfes. « S'évanouir dans les airs comme un Elfe » (Maurois).
● elfe nom masculin (anglais elf, de l'ancien suédois älf) Génie du folklore scandinave, symbolisant les phénomènes atmosphériques.
elfe
n. m. Génie qui, dans la mythologie scandinave, symbolisait les forces de la nature.
⇒ELFE, subst. masc.
MYTH. Esprit de taille infime mais d'une puissance redoutable, symbolisant les forces de l'air, du feu, tantôt vivant dans l'air et bienfaisants, tantôt vivant au centre de la terre et malveillants. Elfe adroit, léger. Couronnés de thym et de marjolaine, Les elfes joyeux dansent sur la plaine (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 100). Le langage saxon atteste l'existence dans les plus antiques légendes septentrionales des génies de toute sorte. Il y avait les « duns-elfen » ou elfes des plaines, les « berg-elfen » ou elfes des collines (BOURGET, Ét. angl., 1888, p. 101) :
• ... des esprits, appelés elfes, figures légères et charmantes, voltigent en cercle autour de lui [Faust]. (...)
Le grand esprit des petits Elfes
Porte son aide partout où il peut;
Et que ce soit un saint ou un méchant,
L'homme de malheur excite toujours sa pitié.
Vous qui flottez autour de cette tête en cercle aérien,
Montrez ici la noble nature des Elfes...
NERVAL, Le Second Faust, 1840, p. 193.
— P. compar. Les lames sautaient sans se presser, folâtres, alanguies, à peine bruyantes (...) comme une danse d'elfes au clair de lune (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 185).
— P. anal. Un petit elfe de fumée qui se dandinait, dans le ciel sans couleur (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 838). Je me sentais invisible et douée d'ubiquité : un elfe (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 241).
Rem. Elfine est qqf. donné comme fém. de elfe. Attesté ds BESCH. 1845, BOUILLET 1859, GUÉRIN 1892, Lar. 19e-20e et QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1561 (Hist. des pays septentrionaux, écrite par Olaus le Grand, fol. 52 r° [traduc. de l'Historia de gentibus septentrionalibus, Rome, 1555, chap. XI], Arveiller ds Fr. mod., t. 18, p. 234 : Les habitants de la [la Scandinavie] appellent ce jeu la de ces farfadets ou lutins la dance des Elves [choream Elvarum]); 1595 (même syntagme en référence à ce même texte de 1561, cité par Barbier ds Rom. Philol., t. 1, 1947-48, p. 291), ex. isolés; 2. 1605 (P. LE LOYER, Hist. des Spectres, p. 201, ibid., p. 290 : Les Escossois Albins ... ont esté diffamez ... d'avoir eu des nymphes ... appelees elfes ou fairs, foles qui aiment les hommes); à nouv. 1822 elf (NODIER, Trilby, p. 115). 1 empr. à l'a. suéd. älf (par l'intermédiaire de sa forme latinisée en 1555 par Olaus le Grand), de l'a. nord. alfr auquel correspond l'ags. aelf (FALK-TORP, s.v. Alv), d'où l'angl. elf (dep. Beowulf ds NED), empr. par 2. Fréq. abs. littér. :49. Bbg. BARBIER (P.). Nouv. ét. de lexicol. fr. Rom. Philol. 1947/48, t. 1, pp. 287-296.
elfe [ɛlf] n. m.
ÉTYM. 1561, les Elves; repris 1822, Nodier, elf, d'après l'angl. elf; anc. scandinave älf, de l'anc. nordique alfr, mot répandu dans les langues germaniques.
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♦ Génie qui symbolise les forces de l'air, du feu, dans certaines mythologies (scandinaves, gaéliques). ⇒ Génie, lutin, sylphe. || Les Elfes, poème de Leconte de Lisle (→ Couronner, cit. 18).
1 C'est la nuit que les Elfes sortent
Avec leur robe humide au bord,
Et sous les nénuphars emportent
Leur valseur de fatigue mort (…)
Th. Gautier, Émaux et Camées, « Vieux de la vieille ».
2 Il avait toujours eu l'étonnant pouvoir de s'évanouir dans les airs comme un Elfe.
A. Maurois, Ariel, p. 82.
Encyclopédie Universelle. 2012.