Akademik

égyptien

égyptien, ienne [ eʒipsjɛ̃, jɛn ] adj. et n.
• déb. XIIIe n. m. pl.; de Égypte
1De l'Égypte (ancienne ou moderne). La civilisation égyptienne antique. pharaonique. L'art égyptien. Les écritures égyptiennes (hiéroglyphique, hiératique, démotique).
N. Un Égyptien, une Égyptienne. N. m. L'égyptien ancien : langue chamito-sémitique des anciens Égyptiens. ⇒ copte. L'égyptien (moderne) : arabe parlé en Égypte et au Soudan.
2Vx bohémien, gitan.
3 N. f. (1835) Typogr. ÉGYPTIENNE. Caractère gras d'imprimerie, à empattements carrés.

égyptien nom masculin Langue chamito-sémitique parlée dans l'Égypte antique jusqu'à l'hellénisation. Arabe dialectal parlé en Égypte et au Soudan. ● égyptien, égyptienne adjectif et nom D'Égypte.

égyptien, enne
adj. et n.
d1./d adj. Qui appartient à l'égypte; qui concerne l'égypte.
|| Subst. Habitant ou personne originaire de ce pays. Un(e) égyptien(ne).
HIST Les égyptiens: à l'époque napoléonienne, vétérans de l'expédition d'égypte.
d2./d n. m. L'égyptien: la langue de l'ancienne égypte.
d3./d n. f. TYPO Caractère à empattement rectiligne et de même épaisseur que les jambages des lettres.

⇒ÉGYPTIEN, IENNE, subst. et adj.
A.— [En parlant d'une pers.]
1. (Celui, celle) qui est originaire de l'Égypte ancienne ou moderne, qui y habite. Prêtre égyptien; les anciens Égyptiens. Pour commémorer la mort des Égyptiens tués au cours des batailles de samedi (Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 3, col. 4).
2. Vieilli. (Celui, celle) qui est membre de tribus nomades qu'on croyait originaires d'Égypte. Synon. Bohémien, ienne. J'avais su qui tu étais, égyptienne, bohémienne, gitane, zingara, comment douter de la magie? (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 377).
3. Subst. masc., fam. Soldat ayant participé à l'expédition d'Égypte avec Bonaparte :
1. ... le père de ces trois gamins est un vieux égyptien...
— Comment, un égyptien?
— Nous appelons ainsi les troupiers qui sont revenus de l'expédition d'Égypte...
BALZAC, Le Colonel Chabert, 1832, p. 71.
B.— [En parlant d'un être déifié, d'une collectivité, d'un inanimé concr. ou abstr.]
1. Propre à l'Égypte ancienne ou moderne, à ses habitants, à leurs caractéristiques. Art, gouvernement, temple égyptien; dieux, hiéroglyphes, tombeaux égyptiens; momie égyptienne. La végétation égyptienne est abondante, plantureuse (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 141). Les monuments égyptiens de la dix-neuvième dynastie (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 128) :
2. ... Évariste montra à Élodie des statues égyptiennes dessinées par David (...). Ils entendirent alors un vieux Parisien poudré s'écrier : — On se croirait sur les bords du Nil!...
FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, p. 100.
P. ell. du subst. manière. À l'égyptienne. L'épaule à l'égyptienne (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 54).
2. Spécialement
a) Adjectif
Année égyptienne (cf. année ex. 1).
Franc-maçonnerie égyptienne. Franc-maçonnerie fondée par Cagliostro à la fin du XVIIIe siècle. La franc-maçonnerie hermétique ou égyptienne (...) se rapporte aux sciences, à celles qui s'occupent des secrets de la nature (STAËL, Allemagne, t. 5, 1810, p. 148)
b) Substantif
Subst. masc., LING. Langue de l'ancienne Égypte; dialecte arabe actuel utilisé en Égypte et au Soudan. La contrée que dominent ces deux colosses s'appelait, en égyptien, Memnonia (DU CAMP, Nil, 1854, p. 244).
Subst. fém.
TEXT. Étoffe de soie à rayures en vogue dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Rem. Attesté ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., QUILLET 1965.
TYPOGR. Caractère romain gras utilisé essentiellement pour les titres, les sous-titres, les divisions de chapitres (cf. antique ex. 13).
Rem. On rencontre a) Égypto en compos. avec un autre élément ethnique. Égypto-araméen, enne (Lar. 19e Suppl. 1890). Tous les monstres égypto-gréco-romains (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 136). b) Ds la docum. le verbe trans. égyptianiser. Rendre égyptien, conforme aux Égyptiens, à leurs caractéristiques (cf. MAURIAC, Bloc-notes, 1958, p. 287). Emploi pronom. réfl. subjectif. Adopter les façons de vivre des Égyptiens. Comme il arrive toujours quand des barbares entrent dans une ancienne et forte civilisation, les Hyksos ne tardèrent pas à s'égyptianiser (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 1, 1887, p. 134).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1740-1878. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIIe s. li Egyptien (Barlaam et Josaphat, éd. L. R. Mills, p. 108, 19). Dér. de Égypte nom de pays; suff. -ien. Fréq. abs. littér. :1 198. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 755, b) 1 857; XXe s. : a) 720, b) 1 314. Bbg. CAGNON (M.), SMITH (S.). Le Vocab. de l'archit. en France de 1500 à 1550. Cah. Lexicol. 1971, t. 18, p. 107.

égyptien, ienne [eʒipsjɛ̃, jɛn] adj. et n.
ÉTYM. Déb. XIIIe, n. m. pl.; de Égypte.
1 De l'Égypte (ancienne ou moderne). || Le Nil fertilise le delta égyptien. || Les déserts égyptiens, refuge des anciens anachorètes ( Thébaïde). || Le fellah, paysan égyptien. || La sakièh, noria égyptienne. || Le sultanin, ancienne monnaie égyptienne. || Livre égyptienne, monnaie actuelle de l'Égypte.L'arabe égyptien, parlé en Égypte. || La civilisation égyptienne antique ( Pharaonique), les dynasties égyptiennes. || Symboles de l'ancienne civilisation égyptienne ( Ansé [croix ansée], bœuf [Apis], ibis, lotus, scarabée). || Dieux égyptiens. || Momie égyptienne. || Prêtres, scribes égyptiens ( Hiérogrammate). || Écriture hiératique ( Hiéroglyphe), écriture démotique égyptiennes. || Monuments, tombeaux ( Mastaba, pyramide), statues colossales ( Sphinx), temples ( Hypostyle [salle], obélisque, pylône), bijoux, objets d'art ( Canope, pectoral) égyptiens. || Étude des antiquités égyptiennes. Égyptologie, égyptologue.
N. || Un Égyptien, une Égyptienne : celui, celle qui est originaire de l'Égypte. || Égyptien de religion chrétienne, jacobite. Copte. || Gouverneurs, commandants militaires des Égyptiens. Soudan, khédive, sirdar. || Un Égyptien du Caire ( Cairote), d'Alexandrie, de Nubie (Nubien).
1 Une des choses qu'on imprimait le plus fortement dans l'esprit des Égyptiens, était l'estime et l'amour de leur patrie. Elle était, disaient-ils, le séjour des dieux : ils y avaient régné durant des milliers infinis d'années. Elle était la mère des hommes et des animaux, que la terre d'Égypte arrosée du Nil avait enfantée pendant que le reste de la nature était stérile.
Bossuet, Disc. sur l'hist. universelle, III, III.
N. m. || L'égyptien ancien : la langue des anciens Égyptiens.
1.1 Le savant Jean-François Champollion, armé de la connaissance du copte et de tous les documents possibles — en particulier d'un texte en trois versions (incomplètes) en égyptien hiéroglyphique, égyptien démotique, grec, qui permettait d'identifier des noms propres, — doué de persévérance et d'ingéniosité, a réussi (moment essentiel, 1822) à percer le mystère du système orthographique complexe de l'égyptien avec son mélange d'idéogrammes et de phonogrammes. Il a pu lire les textes et reconstituer les grandes lignes de la grammaire.
Marcel Cohen, l'Écriture, p. 31.
tableau Classification des langues.
L'Égyptien (moderne) : l'arabe parlé en Égypte.
2 N. Vx. Bohémien, gipsy.
2 (…) une bande de ces personnes qu'on appelle Égyptiens, et qui, rôdant de province en province, se mêlent de dire la bonne fortune (…)
Molière, les Fourberies de Scapin, III, 3.
3 N. f. Nom donné à un caractère d'imprimerie (→ Caractère, cit. 6), à empattements acérés.
4 N. f. Étoffe de soie à rayures, à la mode dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
DÉR. Égyptianiser.

Encyclopédie Universelle. 2012.