édit [ edi ] n. m.
• esdit XIVe; lat. edictum, de edicere « déclarer, ordonner »
1 ♦ Hist. Acte législatif émanant des rois francs. ⇒ capitulaire.
♢ Sous l'Ancien Régime, Disposition législative statuant sur une matière spéciale (alors que l'ordonnance avait un caractère général). L'édit de Nantes (1598),par lequel Henri IV reconnaissait aux protestants la liberté de conscience.
2 ♦ Antiq. rom. Règlement fait par un magistrat pour être observé durant sa magistrature. Les édits du préteur (en matière juridique).— Constitution impériale. L'édit de Dioclétien (contre les chrétiens).
● édit nom masculin (latin edictum, de edicere, proclamer) Dans la Rome antique, règlement qui émanait d'un magistrat et qui demeurait en vigueur durant toute sa magistrature. Sous l'Ancien Régime, acte législatif émanant du roi et concernant une seule matière, ou une catégorie particulière de personnes, ou une partie seulement du royaume.
édit
n. m. HIST Sous l'Ancien Régime, loi promulguée par un roi ou un gouverneur. édit de Nantes.
⇒ÉDIT, subst. masc.
A.— ANTIQ. ROMAINE. Règlement, ordonnance émanant d'un empereur ou d'un magistrat ayant qualité à cet effet (édile, préteur, consul, tribun du peuple, etc.) et valable durant tout son règne ou toute sa magistrature. Un édit de Justinien (Ac. 1932). La publication d'un édit consistait en sa transcription sur une table de bois blanchi (...); on en donnait lecture au peuple et on l'exposait au forum (Archéol. chrét. t. 4 1921) :
• 1. Les édits du préteur (...) ont constitué peu à peu le droit prétorien, par opposition au droit civil traditionnel; sous l'empereur Hadrien la collection des édits du préteur urbain fut réunie (...) et forma l'Édit perpétuel.
LAVEDAN 1964.
B.— [Sous l'Ancien Régime] Acte législatif, émanant généralement du souverain, relatif à un objet particulier ou valable pour une seule région. Enregistrer, révoquer un édit. Le Parlement enhardi rend un édit promulgant l'expulsion de Mazarin (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 264) :
• 2. L'édit de Nantes qui, (...) fut, dans l'histoire de la liberté de conscience, une date inoubliable. Le Pape ne s'y trompa pas, écrivant à Henri IV : cet édit me crucifie, cet édit le plus maudit par lequel est permis la liberté de conscience à tout chacun, qui est la pire des choses du monde.
CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, p. 398.
— P. ext. Toute ordonnance rendue par un souverain. Tu avais entendu proclamer l'édit aux carrefours, tu avais lu l'affiche sur tous les murs de la ville? (ANOUILH, Antig., 1946, p. 174).
Rem. En dr. canonique, un édit est un ,,écrit notifiant en public une prescription quelconque`` (Foi t. 1 1968).
SYNT. Publier, proclamer, promulguer, signer un édit; violer, enfreindre un édit; édit royal, impérial, ecclésiastique; édit du roi; un édit impose, interdit, ordonne, prescrit, réglemente.
Prononc. et Orth. :[edi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. XIVe s. [ms.] esdit (Hist. de Appolon., ms. Chartres 411, f° 50 r° ds GDF. Compl.). Empr. au lat. class. edictum « édit, ordonnance », part. passé neutre substantivé de edicere « proclamer ». Fréq. abs. littér. :275. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 632, b) 547; XXe s. : a) 219, b) 204.
édit [edi] n. m.
ÉTYM. XIVe, esdit; empr. lat. edictum, supin de edicere, de e- (ex-) intensif, et dicere « dire ». → Édicter.
❖
1 Hist. Règlement fait par un magistrat (édile, préteur, consul…) pour être observé durant sa magistrature. || Édit du préteur : proclamation par laquelle le préteur faisait connaître les principes qui devaient régler sa conduite en matière juridique. || Codification de l'Édit perpétuel, par Julien sous l'empereur Hadrien.
♦ Constitution impériale relative surtout au droit public. || L'édit de Dioclétien.
1 Galérius (…) le contraignit (Dioclétien) à faire ce sanglant édit qui ordonnait de persécuter les chrétiens plus violemment que jamais (…)
2 Hist. Acte législatif émanant des rois francs. ⇒ Capitulaire. || L'édit de Clotaire II, relatif aux maires du palais; l'édit de Théodoric.
♦ En France, sous l'Ancien Régime, Disposition législative statuant sur une matière spéciale (alors que l'ordonnance avait un caractère général). ⇒ Loi, règlement. || Édit de Moulins (1566), proclamant le domaine royal inaliénable. || Édit de Nantes (1598), par lequel Henri IV reconnaissait aux protestants la liberté de conscience. || Révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV : édit de Fontainebleau (1685). || Porter, faire, renouveler; enregistrer un édit. ⇒ Enregistrement, jussion; lit (de justice). || Établir par un édit. ⇒ Édicter.
2 (…) c'est là (…) ce combat singulier
(…) pour qui les édits n'ont point fait de défense.
Molière, le Dépit amoureux, V, 8.
3 Ordonnance rendue par un souverain. || Édit du tsar. ⇒ Ukase.
3 Et le Roi, trop crédule, a signé cet édit.
Racine, Esther, I, 3.
❖
COMP. Contre-édit.
Encyclopédie Universelle. 2012.