écheveler [ eʃəv(ə)le ] v. tr. <conjug. : 4>
• v. 1185; de échevelé
♦ Littér. Dépeigner. ⇒ ébouriffer. — Par anal. « un grand vent de mer échevelait les nuages » (A. Gide).
⊗ CONTR. Peigner.
● écheveler verbe transitif (ancien français chevel, cheveu) Littéraire. Mettre les cheveux en désordre ; dépeigner : Le vent l'a échevelée. ● écheveler (difficultés) verbe transitif (ancien français chevel, cheveu) Conjugaison Attention à l'alternance -ll-/-l- : il échevelle, nous échevelons ; il échevelait ; il échevela ; il échevellera. ● écheveler (synonymes) verbe transitif (ancien français chevel, cheveu) Littéraire. Mettre les cheveux en désordre ; dépeigner
Synonymes :
- dépeigner
- ébouriffer
⇒ÉCHEVELER, verbe trans.
Mettre la chevelure en désordre. Gilliatt subitement sentit qu'un souffle l'échevelait. Trois ou quatre larges araignées de pluie s'écrasèrent autour de lui sur la roche (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 352) :
• Les faces effarées se tournaient en arrière, les mains hagardes faisaient de grands gestes, comme pour fermer l'horizon, dans ce vent de panique qui échevelait les têtes et fouettait les vêtements attachés à la hâte.
ZOLA, Débâcle, 1892, p. 40.
— P. anal. L'énorme écume échevelait toutes les roches (HUGO, Travaill. mer, 1866 p. 354). Un grand vent de mer échevelait les nuages (GIDE, Journal, 1917, p. 641).
Rem. On peut se demander si dans le passage cité des Travailleurs de la mer, Victor Hugo n'a pas pris le verbe au sens de « priver de ses cheveux » (cf. échevellement rem.).
— Emploi pronom. Miette arrivait tout essoufflée, traversant les chaumes; dans sa course, les petits cheveux de son front et de ses tempes s'échevelaient (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 182).
— P. métaph. Prendre l'aspect d'une chevelure en désordre. Les herbes d'une prairie qui s'entremêlent et s'échevèlent (ROMAINS, Vie unan., 1908, p. 128). Les hauts murs des jardins s'échevelèrent de lilas sombres (MAURIAC, Baiser lépreux, 1922, p. 197).
Prononc. et Orth. :[], (j')échevelle []. Cf. échevelé. Fait partie des verbes qui, devant syll. muette, changent [] muet du rad. en [] ouvert suivi de consonne double dans la graph. Cf. échevelé. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 adj. eschevelede « échevelée » (Alexis, éd. Chr. Storey, 424); 2. 1181-90 verbe trans. (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 5346). Dér. de chevel, anc. forme de cheveu; préf. é-; suff. -é et dés. -er. Fréq. abs. littér. :30.
ÉTYM. V. 1185; de échevelé.
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♦ Littér. Mettre les cheveux en désordre. ⇒ Dépeigner, ébouriffer.
1 Gilliatt subitement sentit qu'un souffle l'échevelait. Trois ou quatre larges araignées de pluie s'écrasèrent autour de lui sur la roche. Puis il y eut un second coup de foudre. Le vent se leva.
Hugo, les Travailleurs de la mer, II, III, 6.
♦ Par analogie :
2 Course à Criquetot. Le ciel était bas, très sombre, chargé d'averses; un grand vent de mer échevelait les nuages.
Gide, Journal, 15 déc. 1917, p. 641.
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s'écheveler v. pron.
♦ Se mettre en désordre (en parlant des cheveux).
2.1 Miette arrivait tout essouflée, traversant les chaumes; dans sa course, les petits cheveux de son front et de ses tempes s'échevelaient.
Zola, la Fortune des Rougon, p. 182, in T. L. F.
♦ Par métaphore :
3 (…) et, la nuit, nous voyons les forêts,
D'où cherchent à s'enfuir les larves enfermées,
S'écheveler dans l'ombre en lugubres fumées.
Hugo, les Contemplations, VI, XXVI.
4 Là-haut de grands nuages tors
S'échevèlent avec furie.
Verlaine, Poèmes saturniens, « Sub urbe ».
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échevelé, ée p. p. ⇒ Échevelé.
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DÉR. Échevellement.
Encyclopédie Universelle. 2012.