dramatisation [ dramatizasjɔ̃ ] n. f.
• 1889; de dramatiser
♦ Action de dramatiser (1o); son résultat. La dramatisation d'un récit. — Exagération de la gravité d'une chose. Dramatisation d'un incident.
♢ (1907) Psychan. Transformation d'une idée censurée en image, dans le rêve. ⇒ symbolisation. — Par ext. Transformation du concept en image, dans l'univers onirique ou mythique.
● dramatisation nom féminin Action de dramatiser quelque chose : Dramatisation excessive d'un discours improvisé. Exagération du caractère tragique, dangereux de quelque chose : Dramatisation d'un incident. Dans le travail du rêve, processus de travestissement qui utilise un mode d'expression par symboles rendant méconnaissable le contenu latent et assurant une configuration concrète au rêve.
dramatisation
n. f. Fait, action de dramatiser.
⇒DRAMATISATION, subst. fém.
A.— CRIT., vx, emploi métaph. Fait de mettre dans une forme propre au drame. La dramatisation de la vie, d'un conte. Les esquisses les plus impérieuses de Delacroix étaient encore des dramatisations; ce que Manet entreprend dans certaines toiles est une picturalisation du monde (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 115) :
• 1. Les caractères principaux de la maturité artistique de Beethoven (...) sont : l'importance et la dramatisation de l'idée musicale; l'organisation du développement.
MARLIAVE, Les Quatuors de Beethoven, 1925, p. 60.
B.— P. ext., usuel. Fait de présenter sous une forme dramatique, exagérément pathétique. Douleur sans dramatisation. Ce goût de la dramatisation devient un goût de l'horrible, du macabre, de l'anormal, du défendu (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 252) :
• 2. ... mon esprit mis en mouvement sur un sujet donné, il y a en lui un besoin brusque de foncer sur ce qu'il voit, besoin que je surveille au maximum, mais qui ne m'en donne pas moins fort à faire : ceci ayant pour résultat une tendance, chez moi quasi invincible, à la dramatisation spirituelle.
DU BOS, Journal, 1923, p. 310.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1857 théâtre (Ch. D'HÉRICAULT, Œuvres de Coquillart, Paris, P. Jannet, t. I, p. CXL [préface] : caractères de la littérature plus particulièrement bourgeoise, le goût de la dramatisation, un art naturel de mise en scène et l'observation des alentours); 1889 fig. « action de dramatiser » (GONCOURT, Journal, p. 933). Dér. du rad. de dramatiser; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér. :24.
dramatisation [dʀamatizɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1889; de dramatiser.
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A Didact. ou littér. Le fait de donner la forme théâtrale à (un récit, un contenu pédagogique). || Dramatisation en pédagogie (méthodes actives), en psychothérapie (⇒ Psychodrame).
1 Action de dramatiser; son résultat; exagération de la gravité (d'une chose). || Les deux gouvernements veulent éviter toute dramatisation de l'incident.
2 Psychan. Transformation d'une idée censurée en image, dans le rêve. ⇒ Symbolisation. — Par ext. Transformation du concept en image, dans l'univers onirique ou mythique.
0 On pourrait dire que les œuvres littéraires sont comme des mythes séculaires chargés de passé, de présent et de futur, qu'ils véhiculent les désirs archaïques, infantiles (…) comme réalisés dans l'avenir par la force même de la dramatisation de l'écriture (…)
Encyclopédie Universelle. 2012.