dévorant, ante [ devɔrɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• XIVe; de dévorer
1 ♦ Vx Qui dévore (une proie). ⇒ vorace. Bêtes dévorantes. — Mod. Par ext. Une faim dévorante, qui pousse à manger beaucoup. ⇒ avide. — Par métaph. « La curiosité des jeunes âmes est dévorante et réclame sans cesse de nouveaux aliments » (Duhamel). ⇒ insatiable.
2 ♦ Littér. Qui consume, détruit. Un feu dévorant.
♢ Fig. Passion dévorante. ⇒ ardent, brûlant, dévastateur, dévorateur, ravageur. « les dévorantes douleurs de la jalousie » (Balzac).
● devoirant ou dévorant nom masculin (de devoir 3) Compagnon du Devoir. ● dévorant, dévorante adjectif Littéraire. Qui épuise, consume par son intensité, son côté exclusif : Un amour dévorant. ● dévorant, dévorante (expressions) adjectif Littéraire. Feu dévorant, qui brûle tout. ● dévorant, dévorante (synonymes) adjectif Littéraire. Qui épuise, consume par son intensité, son côté exclusif
Synonymes :
- ardent
- brûlant
- déchaîné
- effréné
- enragé
- frénétique
dévorant, ante
adj.
d1./d Qui dévore. Loups dévorants. Syn. vorace.
|| Fig. Une soif dévorante de connaître.
d2./d Qui consume, détruit. Un feu dévorant.
|| Fig. Une passion dévorante.
⇒DÉVORANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de dévorer.
II.— Emploi adj.
A.— Qui dévore, mange avec voracité et rapidité.
1. [Appliqué à un animal] Les requins dévorants et les vastes baleines (CHÉNIER, Élégies, 1794, p. 100).
2. [Appliqué à une pers.] Orcus est l'enfer, le dieu dévorant, qui se repaît de chair et préfère celle des enfants au berceau (FRANCE, Livre ami, 1885, p. 285).
— P. méton. Appétit dévorant, faim dévorante. Qui pousse à manger beaucoup. Boulimie singulière qui, sous l'apparence d'un appétit dévorant, cache une satiété, un dégoût, une absence de toute faim généreuse (BLONDEL, Action, 1893, p. 392).
B.— Au fig.
1. Qui absorbe, consomme rapidement une grande quantité de choses.
a) [En parlant d'une pers. ou d'une collectivité] Monarchie prodigue et dévorante (SAINTE-BEUVE, Prem. lundis, t. 1, 1869, p. 364).
b) [Appliqué à un obj. concr. ou abstr.] Activité, vie dévorante. Cette mousse dévorante, envahissante (A. DAUDET, Port Tarascon, 1890, p. 115). Les progrès dévorants du machinisme (Civilis. écr., 1939, p. 1404).
2. Qui consume, détruit rapidement.
a) [En parlant d'un agent physique] Air, climat, dévorant; flamme dévorante; mal dévorant. Des feuilles d'arbres consumées par la saison dévorante (DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 231) :
• ... mais le vice, mille fois plus actif et plus funeste à la beauté, la consume et la détruit avec la rapidité d'un feu dévorant.
GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, t. 3, 1795, p. 225.
b) [En parlant d'un phénomène psychique] Jamais je n'ai ressenti une anxiété aussi poignante, aussi dévorante, aussi effroyable (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 64).
Rem. On rencontre ds la docum. dévorant, employé comme subst. Animal qui dévore. Là-bas comme ici, destin pareil, celui d'être livré en proie à tous les dévorants (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 31). Au fig. Les réactionnaires les considéraient comme des dévorants, des frénétiques de la bagatelle (AYMÉ, Jument, 1933, p. 241).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 16941932. Fréq. abs. littér. :716. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 420, b) 936; XXe s. : a) 996, b) 731.
dévorant, ante [devɔʀɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. V. 1340; p. prés. de dévorer.
❖
1 Vx. Qui dévore (une proie). ⇒ Vorace. || Monstres dévorants (→ Creux, cit. 19). || Bêtes dévorantes.
1 Des lambeaux pleins de sang, et des membres affreux
Que des chiens dévorants se disputaient entre eux.
Racine, Athalie, II, 5.
♦ Par métaphore. ⇒ Avide, insatiable.
2 La curiosité des jeunes âmes est dévorante et réclame sans cesse de nouveaux aliments.
G. Duhamel, Défense des lettres, II, I, p. 112.
2 (1690). Littér. Qui consume, détruit (⇒ Dévorer, B., 1.; destructeur). || Un feu dévorant.
3 Portant partout le glaive et les feux dévorants.
Voltaire, l'Orphelin de la Chine, I, 2.
3.1 La consommation ne crée rien, même pas des rapports entre les consommateurs. Elle n'est que dévorante.
Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 217.
♦ Cour. || Chaleur dévorante. || Fièvre dévorante. || Soif dévorante (→ Ardeur, cit. 5).
4 Jacques Collin, dont le cerveau fut comme incendié par la folie, ressentit une soif si dévorante, qu'il épuisa, sans s'en apercevoir, toute la provision d'eau (…)
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V, p. 1031.
5 Oph (c'est le nom égyptien de la ville que l'antiquité appelait Thèbes aux cent portes ou Diospolis Magna) semblait endormie sous l'action dévorante d'un soleil de plomb.
Th. Gautier, le Roman de la momie, I, p. 48.
♦ (1685). Par métaphore ou fig. || Passion dévorante. ⇒ Ardent, brûlant. || L'amour est un feu dévorant (→ Ardeur, cit. 24). || Ardeur, zèle dévorant. || Mal dévorant. || Soucis dévorants.
6 Tout à coup, par un de ces mouvements impossibles à prévoir et qui fut suggéré par les dévorantes douleurs de la jalousie (…)
Balzac, Une fille d'Ève, Pl., t. II, p. 161.
7 Je continue, moi, en cette ville de bruit et d'activité dévorante mon existence assez vigilante de spectateur (…)
Sainte-Beuve, Correspondance, I, p. 334.
8 Ils (les eunuques) ressemblent à de vieilles femmes méchantes. Cela vous irrite les nerfs et vous tourmente l'esprit. On se sent pris de curiosités dévorantes (…)
Flaubert, Lettres à Louis Bouilhet, 19 déc. 1850, Pl., t. I, p. 728.
9 Beauvivier se précipita. — Mon cher monsieur Marchenoir, dit-il, vous étiez attendu avec la plus dévorante impatience. Messieurs, voici notre nouveau leader.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 191.
❖
CONTR. Faible. — Doux, inoffensif. — Calme, modéré.
Encyclopédie Universelle. 2012.