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désintéressement

désintéressement [ dezɛ̃terɛsmɑ̃ ] n. m.
• 1649; de désintéresser
1Détachement de tout intérêt personnel. altruisme, détachement, générosité. Un entier, un parfait désintéressement. Agir avec désintéressement. « L'étude assidue de deux langues mortes est, dans un siècle sordide, preuve de désintéressement » (Duhamel).
2(1956) Action de désintéresser qqn. compensation, dédommagement, indemnisation, réparation. Le désintéressement de ses créanciers lui coûtera cher.
⊗ CONTR. Attachement, avidité, cupidité, intérêt.

désintéressement nom masculin Comportement de quelqu'un qui agit sans considérer ses propres intérêts ; générosité : Se conduire avec noblesse et désintéressement. Fait de ne porter aucun intérêt, aucune attention à quelque chose, quelqu'un ; désintérêt : Désintéressement pour la politique. Action de désintéresser un créancier ; dédommagement. ● désintéressement (citations) nom masculin Georges Duhamel Paris 1884-Valmondois, Val-d'Oise, 1966 Académie française, 1935 Nombre d'actions humaines sont commandées par une sorte d'intérêt que l'on appelle, en propre terme, le désintéressement. Positions françaises Mercure de France Paul Henri Thiry, baron d'Holbach Edesheim, Palatinat, 1723-Paris 1789 Nous appelons désintéressé tout homme à qui l'intérêt de sa gloire est plus précieux que celui de la fortune. Système de la nature François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 L'intérêt parle toutes sortes de langues et joue toutes sortes de personnages, même celui de désintéressé. Maximes désintéressement (synonymes) nom masculin Comportement de quelqu'un qui agit sans considérer ses propres intérêts ;...
Synonymes :
- abnégation
- altruisme
- charité
- détachement
- générosité
- humanité
- philanthropie
- renoncement
Fait de ne porter aucun intérêt, aucune attention à quelque chose...
Synonymes :
- désintérêt
- indifférence
Contraires :
- intérêt

désintéressement
n. m.
d1./d Détachement de tout intérêt personnel. Montrer un entier désintéressement.
d2./d Action de désintéresser (qqn).

⇒DÉSINTÉRESSEMENT, subst. masc.
A.— Gén. laud. Attitude par laquelle une personne néglige ses intérêts propres pour servir ceux d'autrui. Faire qqc. avec désintéressement. Synon. détachement, abnégation.
1. [L'absence d'intérêt est plutôt d'ordre matériel] Anton. intéressement :
1. Le thème de l'emprunt et le thème du diplôme alternaient dans les hymnes que nous chantions à l'avenir. Il y avait, dans les efforts de mon père, une part de désintéressement sincère : il désirait la science d'abord pour elle-même; l'orgueil et l'argent ne jouaient pas le premier rôle, en principe; mais l'argent, le cruel argent finissait toujours par venir à l'avant-scène.
DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 88.
2. [Plutôt d'ordre personnel, affectif ou moral; souvent en assoc. avec abnégation, noblesse, oubli de soi, sacrifice] Aimer avec désintéressement (cf. DURAS, Édouard, 1825, p. 143). Se conduire en héros, en martyr, avec noblesse, avec désintéressement (BARRÈS, Cahiers, t. 10, 1913-14, p. 311) :
2. Si, dans les occupations qui remplissent presque tout notre temps, nous ne suivons d'autre règle que celle de notre intérêt bien entendu, comment prendrions-nous goût au désintéressement, à l'oubli de soi, au sacrifice?
DURKHEIM, De la Division du travail social, 1893, p. V.
B.— Dans un cont. dépréc. Manque total d'intérêt pour quelque chose ou quelqu'un; indifférence. Synon. désintérêt. Des gens qui regardent les paysages avec le désintéressement particulier aux ruminants (DEBUSSY, M. Croche, 1926, p. 69) :
3. À son réveil, elle [la Faustin] s'était tout à coup découvert une espèce de désintéressement affadi et écœuré de tout ce qui l'intéressait le plus, les autres jours.
E. DE GONCOURT, La Faustin, 1882, p. 172.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1656 (PASCAL, Provinciales, 16e lettre, éd. L. Lafuma, p. 446). Dér. du rad. de désintéresser; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. :602. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 857, b) 738; XXe s. : a) 975, b) 846. Bbg. GOHIN 1903, p. 303.

désintéressement [dezɛ̃teʀɛsmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1649, Retz, in D. D. L.; de désintéresser.
1 Détachement de tout intérêt personnel. Abandon (de soi-même), altruisme, bonté, générosité, oubli (de soi), prodigalité, sacrifice. || Un entier, un parfait désintéressement. || Faire preuve de désintéressement. Abnégation, détachement. || Agir avec désintéressement.
1 (…) que l'étude assidue de deux langues mortes est, dans un siècle sordide, preuve de désintéressement et que le désintéressement est le principal ressort de la civilisation véritable.
G. Duhamel, Inventaire de l'abîme, XI, p. 157.
2 Un homme n'est pleinement affirmé que dans un certain désintéressement. Ce mot s'entend de façons diverses : mais il ne s'agit pas de démissionner du monde et de s'abriter dans la trop célèbre tour d'ivoire. De celui qui tend trop avidement vers les biens de ce monde des doigts crochus, la langue populaire dit qu'il est intéressé : c'est le désintéressement, le contraire de cet intérêt, qui est vraiment une haute valeur de l'homme.
Daniel-Rops, Ce qui meurt…, V, p. 183.
Spécialt, vieilli. Manque d'intérêt pour (qqch., qqn). || Vivre dans le désintéressement de toutes choses. Indifférence, scepticisme.
2 (XXe). Action de désintéresser (qqn). Compensation, dédommagement, indemnisation, réparation. || Le désintéressement des créanciers.
CONTR. Attachement, avarice, avidité, cupidité, égoïsme, intérêt, sordidité.

Encyclopédie Universelle. 2012.