CARCASSONNE
CARCASSONNE
Le site de Carcassonne est une colline dominant le carrefour formé par le passage naturel entre la région méditerranéenne et l’Aquitaine et qui, par l’Aude supérieure, raccorde ces deux régions au Sud pyrénéen. La ville est double et forme un incomparable témoignage médiéval: la ville haute, ou cité, avec sa cathédrale édifiée du XIe au XIVe siècle et sa double enceinte renforcée à l’ouest par le château (dont la construction fut entreprise à partir du Ve siècle et continua jusqu’au XIIIe siècle); la ville basse, ou bourg, bastide du XIIIe siècle, au plan en damier, prolongée au-delà de ses murailles (milieu du XIXe siècle) par les quartiers modernes.
Oppidum volque puis colonie latine au Ier siècle, Carcassonne surveillait la voie d’Aquitaine. Les éléments les plus anciens de l’enceinte de la cité sont attribués aux Wisigoths sous la domination desquels s’établit un évêché (av. 589); peut-être même datent-ils du Bas-Empire. Après l’occupation arabe (725-759), Carcassonne devint le centre d’un comté (819 à 1082 environ), puis d’une vicomté appartenant à la famille Trencavel jusqu’en 1247. Sur cette position stratégique, la cité était une ville de garnison. L’épisode décisif de la croisade contre les albigeois fut le siège de Carcassonne (1209), et Simon de Montfort l’utilisa pendant les années suivantes comme base d’opérations, puis la monarchie et l’Église comme point d’appui (siège de sénéchaussée, tribunal d’inquisition) au sein d’un pays en grande partie hostile. Pour que la cité conserve mieux cette fonction, on expulsa ses habitants révoltés en 1262 et on leur permit d’édifier le bourg sur la rive basse et opposée de l’Aude. Ce bourg accueillit le marché, une draperie très florissante et les ordres mendiants. Dès la fin du XIIIe siècle, il l’emportait sur la cité par la population et l’animation. La proximité de la cité lui attira maint orage pendant la guerre de Cent Ans, comme la destruction du bourg en 1355 par le Prince Noir. Quant à la cité, elle ne se départit pas de son rôle de place forte monarchique et cléricale, même au XVIe siècle où elle résista aux protestants.
En 1990, Carcassonne comptait environ 43 497 habitants. Son influence s’étend sur la campagne viticole environnante et s’exerce par les relais sous-régionaux de Castelnaudary, de Quillan et de Limoux; elle remplit surtout des fonctions tertiaires et administratives (82,1 p. 100 de la population active en 1990); l’industrialisation est faible, avec seulement 16,4 p. 100 des actifs: biens d’équipement, fabrique de textiles dans le quartier de la Trivalle. Ville préfectorale, Carcassonne souffre du handicap de l’éloignement des centres de décision, Toulouse et Montpellier.
Carcassonne
v. de France, ch.-l. du dép. de l'Aude; 44 991 hab. Marché du vin. Industr.
— Dans la Cité: la plus remarquable enceinte fortifiée du Moyen âge européen; égl. St-Nazaire, romano-gothique.
— La v. fut prise et ravagée en 1209 par Simon de Montfort, et cédée au roi de France en 1247.
Encyclopédie Universelle. 2012.