dépérissement [ deperismɑ̃ ] n. m.
• déb. XVIe; de dépérir
1 ♦ Didact. État de ce qui dépérit. État de dépérissement d'une personne. ⇒ affaiblissement, amaigrissement, anémie, épuisement, langueur. Dépérissement d'une plante. ⇒ étiolement.
2 ♦ Fig. Fait d'aller vers la destruction, la ruine. ⇒ décadence, diminution, ruine. « le système d'instruction publique [...] responsable du dépérissement de l'esprit scientifique » (Renan ).
⊗ CONTR. Accroissement, développement, épanouissement. Essor.
● dépérissement nom masculin État d'un être vivant qui dépérit ; affaiblissement. État de ce qui périclite, s'affaiblit peu à peu : Le dépérissement d'une entreprise. ● dépérissement (expressions) nom masculin Dépérissement de l'État, selon les marxistes, phénomène représentatif de la phase ultime de l'évolution historique, postérieur à la dictature du prolétariat. Dépérissement de preuves, altération ou perte de ce qui permet de constater un fait juridique. ● dépérissement (synonymes) nom masculin État d'un être vivant qui dépérit ; affaiblissement.
Synonymes :
- atrophie
- étiolement
État de ce qui périclite, s'affaiblit peu à peu
Synonymes :
- déclin
- délabrement
dépérissement
n. m. état de ce qui dépérit. Le dépérissement de la végétation.
|| Fig. Le dépérissement d'une industrie, son déclin.
⇒DÉPÉRISSEMENT, subst. masc.
Fait de dépérir, état qui en résulte.
A.— [En parlant d'êtres vivants, surtout humains] État maladif qui se manifeste par un affaiblissement, un amaigrissement progressif. État de dépérissement. P. méton. dépérissement de la santé. Mme Talma a eu aujourd'hui un nouveau symptôme de dépérissement qui m'inquiète (CONSTANT, Journaux, 1805, p. 223). Sa forte constitution [d'Eugène Hugo] s'affaiblit. Le dépérissement fut long; il traîna jusqu'en février 1837 (Mme V. HUGO, Hugo, 1863, p. 203) :
• 1. Qu'elle est amaigrie et défaite! Son existence, depuis ces six mois, explique trop ce dépérissement. Elle a vécu, oui, et elle vit, mais dans l'usure quotidienne.
BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, p. 315.
— P. ext.
♦ Dépérissement des organes. Atrophie. Antoine mesurait sous ses doigts le dépérissement des organes (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1062).
♦ Dépérissement d'un troupeau. Diminution du nombre de bêtes. Le recensement printanier accusa un dépérissement important du troupeau (AYMÉ, Puits, 1932, p. 143).
B.— [En parlant de choses concr. ou abstr.] Détérioration, dégradation, fait d'aller à sa ruine ou de disparaître Dépérissement des institutions. Un ancien château, construit par les rois maures, devenu inaccessible par le dépérissement des rampes et des marches qu'on avoit taillées dans le roc. (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 289) :
• 2. J'ai pu le bien voir, ce grave dépérissement de la Lorraine annexée, parce que le beau-frère de mon hôte avait l'obligeance de me promener sur toutes les routes.
BARRÈS, Au service de l'Allemagne, 1905, p. 7.
— En partic.
♦ DR. Dépérissement des preuves. ,,Des preuves dépérissent par la longueur du temps`` (Ac.). ,,avec le temps les preuves deviennent plus faibles`` (Ac.).
♦ Dépérissement de l'État. Dans la doctrine marxiste, phénomène dû à la disparition des classes sociales. Cf. dépérir ex. 2 :
• 3. ... bien des affirmations de Lénine, amant passionné de la justice, peuvent encore être opposées au régime stalinien; principalement, la notion de dépérissement. Même si l'on admet que l'état prolétarien ne puisse avant longtemps disparaître, il faut encore, selon la doctrine, pour qu'il puisse se dire prolétarien, qu'il tende à disparaître.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 286.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. [1521 d'apr. BL.-W3-5.]; 1600 (Cl. DURET, Flux et refl. ds DG). Dér. du rad. du part. prés. de dépérir; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :79.
dépérissement [depeʀismɑ̃] n. m.
ÉTYM. Déb. XVIe; de dépérir.
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1 Didact. État de ce qui dépérit. || État de dépérissement d'une personne. ⇒ Affaiblissement, amaigrissement, anémie, épuisement, langueur. || Dépérissement de la santé (⇒ Délabrement, ruine), d'un organe (⇒ Atrophie). || Dépérissement d'une plante. ⇒ Étiolement, marcescence.
1 (…) je m'accoutumais à languir, à ne pas dormir, à penser au lieu d'agir, et enfin à regarder le dépérissement successif et lent de ma machine comme un progrès inévitable que la mort seule pouvait arrêter.
Rousseau, les Confessions, VI.
2 Le dépérissement d'esprit et de corps qu'entraîne le chagrin joint à la vieillesse.
♦ Dépérissement d'un troupeau, diminution en nombre.
2 Fig. Le fait d'aller vers la destruction, la ruine. ⇒ Asphyxie, décadence, déperdition, diminution, perte, ruine.
3 Hiéroclès, aux yeux de la foule, paraissait encore tout-puissant; mais un œil exercé voyait en lui des signes de dépérissement et de décadence.
Chateaubriand, les Martyrs, XX.
4 Il n'entre pas dans mon plan de rechercher jusqu'à quel point le système d'instruction publique adopté en France est responsable du dépérissement de l'esprit scientifique.
Renan, l'Avenir de la science, Œ. compl., t. III, p. 816.
♦ Spécialt. Dr. || Dépérissement des preuves, diminution, altération de leur valeur par la perte de ce qui pouvait les constater. || Dépérissement des preuves par la longueur du temps.
♦ Dépérissement de l'État : selon la doctrine de Marx, Phénomène qui est la conséquence de la disparition des classes, et qui doit succéder au socialisme d'État.
5 (…) bien des affirmations de Lénine, amant passionné de la justice, peuvent encore être opposées au régime stalinien; principalement, la notion de dépérissement. Même si l'on admet que l'État prolétarien ne puisse avant longtemps disparaître, il faut encore, selon la doctrine, pour qu'il puisse se dire prolétarien, qu'il tende à disparaître (…)
Camus, l'Homme révolté, 1951, p. 286, in T. L. F.
6 Contre la pensée marxiste et souvent en se réclamant abusivement d'elle, ils ont rejeté la thèse fameuse entre toutes du « dépérissement de l'État ».
Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 111.
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CONTR. Accroissement, croissance, développement, épanouissement, vigueur. — Essor, floraison.
Encyclopédie Universelle. 2012.