dépenaillé, ée [ dep(ə)naje ] adj.
• 1546; d'un dér. de pan « morceau d'étoffe »
♦ Fam. Qui est en lambeaux, en loques. « son drapeau dépenaillé tourné à la loque déteinte » (Courteline). « Une bible toute dépenaillée » (France).
♢ Qui est en haillons; dont la mise est tout à fait négligée. ⇒ déguenillé, haillonneux; débraillé. « tout dépenaillé, pieds nus, jambes nues, la chemise en lambeaux » (Loti).
● dépenaillé, dépenaillée adjectif (moyen français penaille, tas de loques) Familier Dont la mise est très négligée, vêtu de loques ; débraillé. Déchiré en plusieurs endroits, mis en lambeaux : Vêtement dépenaillé. ● dépenaillé, dépenaillée (synonymes) adjectif (moyen français penaille, tas de loques) Familier Dont la mise est très négligée, vêtu de loques ; débraillé.
Synonymes :
- débraillé
- déguenillé
- haillonneux (littéraire)
- loqueteux (littéraire)
dépenaillé, ée
adj.
d1./d Vêtu de haillons; mal habillé. Syn. déguenillé.
d2./d En lambeaux, très endommagé. Un vieux livre dépenaillé.
⇒DÉPENAILLÉ, ÉE, adj.
A.— Qui est en haillons. Synon. déguenillé.
1. [En parlant d'une pers.] Vêtu de haillons :
• 1. Il [Samuel] était tout dépenaillé, pieds nus, jambes nues, la chemise en lambeaux, mais propre comme une chatte.
LOTI, Aziyadé, 1879, p. 9.
— P. ext. Dont la mise est très négligée et désordonnée. Synon. débraillé :
• 2. ... il [Fould] a les joues pendantes, l'œil éteint, le poil plus blanc, et ce je ne sais quoi de débraillé et de dépenaillé qui annonce le vieillard.
E. DELACROIX, Journal, t. 2, 1853, p. 126.
2. P. méton. [En parlant d'une étoffe et plus partic. d'un vêtement] Déchiré en maints endroits. Étoffe, robe dépenaillée. [Un] drapeau dépenaillé, tourné à la loque déteinte (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 1er tabl., 2, p. 27).
— P. métaph. Notre bonheur ressortit de cette longue et triste aventure, mais tellement dépenaillé qu'il faisait pitié (GIDE, Journal, 1932, p. 1126).
B.— 1. Fam. ,,Visage dépenaillé, figure dépenaillée`` (Ac. 1878). ,,Visage flétri, défait`` (Ac. 1878).
2. P. ext. et au fig. [En parlant d'une chose en gén.] En très mauvais état. Synon. délabré. ,,Fortune dépenaillée, fortune délabrée`` (Ac. 1878). Une vieille maison toute dépenaillée (TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Reeve], 1838, p. 43). [Un] vieux roman dépenaillé, qu'on a lu quarante fois en cachette (RENARD, Journal, 1908, p. 1199).
Rem. On rencontre ds la docum., le verbe trans. dépenailler. Mettre en lambeaux. Attesté ds Lar. 19e-20e et QUILLET 1965. Les prés se dissociaient, dépenaillaient leur tapis de haute laine verte (J. DE LA VARENDE, La Normandie en fleurs, 1950, p. 209). Les branches [des épicéas] (...) se dépenaillent (...) en barbes, en confusions desséchées (ID., Indulgence plénière, 1951, p. 116). Gérard (...) sort de sa poche un paquet de tabac, en arrache l'enveloppe, et le dépose, petit cube se dépenaillant, au fond du pot resté ouvert (M. BUTOR, Passage de Milan, 1954, p. 40).
Prononc. et Orth. :[]. Transcrit [] ds Pt Lar. 1968 et, en ce qui concerne le lang. cour., ds WARN. 1968. Pour BARBEAU-RODHE 1930, [] muet est facultatif. On rencontre également à titre de var. du lang. cour. [], cf. Pt ROB. et WARN. 1968; à ce sujet, cf. dépecer. Admis ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1546 c[ouillon] depenaillé (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, ch. 28); 1611 « en haillons » (COTGR.); p. ext. 1798 « dont la mise est très négligée » (Ac.). Issu du croisement du m. fr. pennallye, penaille « ensemble des vêtements de quelqu'un » XVe s. [ms.] (Des estats du siècle ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 2, p. 266), dér. de l'a. fr. penne, panne « étoffe de soie » avec l'a. fr. despaner « déchirer » (XIIe s. ds T.-L.); dér. de l'a. fr. pane « chiffon » (lat. pannus, FEW t. 7, pp. 556 b-557 b). Fréq. abs. littér. :37.
dépenaillé, ée [dep(ə)nɑje] adj.
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1 Fam. Qui est en lambeaux, en loques. ⇒ Délabré, déloqueté (→ Antique, cit. 4). || Livre dépenaillé. || Vêtement dépenaillé.
0.1 En ce moment, une pauvre mendiante, tenant un enfant à la main, pieds nus dans la boue, coiffée d'un chapeau dépenaillé auquel pendait une plume lamentable, un châle en loques sur ses haillons, s'approcha de Mr Fogg et lui demanda l'aumône.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 27.
1 À la tristesse morne de la rue Vaneau, la Direction Générale des Dons et Legs ajoute la noire tristesse de sa façade sans un relief et de son drapeau dépenaillé, tourné à la loque déteinte.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1er tableau, II, p. 27.
♦ (1611). Personnes. Qui est en haillons. ⇒ Déguenillé. — (1798). Dont la mise est tout à fait négligée, en désordre. ⇒ Débraillé. || Pâle et dépenaillé.
2 Il était tout dépenaillé, pieds nus, jambes nues, la chemise en lambeaux, mais propre comme une chatte.
Loti, Aziyadé, « Salonique », VII, p. 13.
3 Il lui arrivait d'attendre ici Robert quand il avait huit ou neuf ans. C'était alors son chemin au retour de l'école. Il surgissait avec une bande de gamins comme lui dépenaillés. C'est drôle, les gosses, ils ont toujours un bout de peau dénudé, les vêtements à la guenille.
François Nourissier, la Crève, p. 65.
2 Fig. En mauvais état. || Fortune dépenaillée.
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CONTR. Luxueux, neuf, soigné.
DÉR. Dépenaillement.
Encyclopédie Universelle. 2012.