dépaysé, ée [ depeize ] adj.
• despaisiéXIIIe; de dépayser
♦ Mal à l'aise, par changement de décor, de milieu, d'habitudes. ⇒ perdu. « Je me sens toujours très dépaysé dans ce Paris où tout est nouveau pour moi » (Martin du Gard).
⇒DÉPAYSÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de dépayser.
II.— Adjectif
A.— Qui a été transporté hors de son pays. Les pratiques pieuses et les mœurs des Ansariés ont fait penser à Burckhardt qu'ils étaient une tribu dépaysée de l'Indoustan (LAMARTINE, Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 120).
— P. ext. Qui n'est pas dans un cadre habituel, dans un décor familier. Une très jolie pendule de Barbedienne, singulièrement dépaysée au milieu des meubles vulgaires qui l'entouraient (VERNE, 500 millions, 1879, p. 44). La pièce se trouvait, (...) un peu dépaysée aux Bouffes, par son genre trop en désaccord avec le répertoire habituel de ce théâtre (L. SCHNEIDER, Maîtres opérette fr., Lecocq, 1924, p. 233).
B.— Au fig. Qui est déconcerté par un décor nouveau, un milieu différent, par la perte de ses habitudes. Je me trouve si isolée, si dépaysée dans le monde qui lui plaît! (GYP, Pas jalouse! 1893, p. 54) :
• ... l'aîné avait complètement perdu l'habitude de travailler seul, et se serait trouvé tout dépaysé, s'il n'avait eu le travail de son frère noué au sien.
E. DE GONCOURT, Les Frères Zemganno, 1879, p. 98.
— Emploi subst. Personne qui a été déplacée hors de son pays, de son milieu naturel, familier. Les dépaysés (COCTEAU, Poésie crit. 2, Monologues, 1960, p. 29). J'aurais juste le temps de t'installer (...) tu n'arriverais pas en dépaysé (GIDE, Correspond. [avec Valéry], 1895, p. 240). La terre cultivée par les paysans dont il parle, par les dépaysés dont je vous parlais [à Jacques Maritain], c'est le ciel (COCTEAU, Poésie crit. 2, Monologues, 1960, p. 29).
Fréq. abs. littér. :191.
Encyclopédie Universelle. 2012.