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dément

dément, ente [ demɑ̃, ɑ̃t ] adj. et n.
XVe, rare av. XIXe (1863); lat. demens, rac. mens « esprit »
1Qui est dans un état de démence. aliéné, fou. N. Un dément. « D'un sensible, elle [l'automobile] fait un nerveux et d'un nerveux un dément » (Duhamel). Les déments sont pénalement irresponsables.
2(rare av. XIXe; h. fin XVe) Déraisonnable, extravagant, insensé. « n'importe quel motif généreux, crapuleux, utopique ou dément » (Abellio). Fam. (intensif) Extraordinaire. délirant, fou. Quel monde ! C'est dément. Elle a une mémoire, c'est dément.
3(1863) Psychiatr. Atteint de démence (3o). N. Les déments.

dément, démente adjectif et nom (latin demens, -entis) Atteint de démence. ● dément, démente (homonymes) adjectif et nom (latin demens, -entis) démens forme conjuguée du verbe démentir dément forme conjuguée du verbe démentir démente forme conjuguée du verbe démentir démentent forme conjuguée du verbe démentir démentes forme conjuguée du verbe démentirdément, démente (synonymes) adjectif et nom (latin demens, -entis) Atteint de démence.
Synonymes :
- aliéné
- fou
dément, démente adjectif Familier Extravagant, déraisonnable, fou : Des prix déments. Formidable, extraordinaire : Un film dément.dément, démente (synonymes) adjectif Familier Extravagant, déraisonnable, fou
Synonymes :
- absurde
- déraisonnable
- extravagant
- inconscient
- saugrenu
Contraires :
- équilibré
- raisonnable
- réfléchi
- sage
- sensé

dément, ente
adj. et n.
d1./d Qui est atteint de démence.
d2./d adj. Fam. Extraordinaire, sensationnel. C'est dément!
Déraisonnable. Des prix déments.

⇒DÉMENT, ENTE, adj.
A.— Qui est atteint de démence ou est un signe de démence. Ce visage effondré où les gros yeux à demi déments saillaient comme deux plantes saxifrages (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 342) :
1. ... mais, voyons, tu ne juges point que décidément les êtres qui, pieusement, ignoblement, suivent ces offices sont un peu fous? — Fous! et pourquoi? — le culte du Démon n'est pas plus insane que celui de Dieu; l'un purule et l'autre resplendit, voilà tout; à ce compte-là, tous les gens qui implorent une divinité quelconque seraient déments!
HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 149.
SYNT. Un besoin, un esprit, un plaisir dément; une foule, une peur, une vie démente; des cris, des gestes, des propos déments; il est dément de + inf.
Emploi subst. Un dément sénile, des déments précoces. Cet étrange goût moderne de l'artificiel, du compliqué, du dément (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 220) :
2. Tandis qu'il parlait ainsi, les yeux des vieux déments demeuraient tous orientés vers lui, et dans le même silence. Et lui-même, portant sa grosse tête carrée avec majesté, regardait sans cesse dans la direction des cages.
DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 244.
B.— P. exagér.
1. Extravagant. Entre les hautes murailles tantôt fermées sur leur nudité médiévale, tantôt drapées dans les guipures démentes que les siècles d'opulence et de joyeuse curée avaient jetées au travers des façades comme la parure d'une nuit de folie (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 322).
2. Extrême :
3. ... aujourd'hui, me voilà encore plus libre qu'il y a des années, libéré que je suis du souvenir et de l'illusion... Je sais que rien ne dure! Savoir cela! Nous sommes deux ou trois dans l'histoire à en avoir fait vraiment l'expérience, accompli ce bonheur dément.
CAMUS, Caligula, 1944, IV, 13, p. 106.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1490 desment(e) adj. « atteint de démence » (GUILLAUME TARDIF, Facéties de Poge ds R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 481) — 1592, ibid.; de nouv. 1832 adj. et subst. (RAYMOND); 2. 1883 adj. « excessif, déraisonnable (d'un objet) » (HUYSMANS, Art mod., p. 70). Empr. au lat. class. demens, dementis, de de- privatif et mens « esprit, intelligence ». Fréq. abs. littér. :40. Bbg. QUEM. 2e s. t. 2 1971.

dément, ente [demɑ̃, ɑ̃t] adj. et n.
ÉTYM. XVe; rare jusqu'au XIXe (1863); du lat. demens, de de-, et mens « esprit ».
1 Dr. et cour. Qui est dans un état de démence. Aliéné, fou.N. || Un dément, une démente.
1 Et on croit sentir pénétrer en son âme un souffle de déraison, une émanation contagieuse et terrifiante de ce dément malfaisant (un homme devenu fou).
Maupassant, la Vie errante, « Tunis ».
2 D'un sensible, elle (l'automobile) fait un nerveux et d'un nerveux un dément.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, VI, p. 98.
Les déments sont juridiquement des incapables majeurs.Qui est un signe de démence. || Tenir des propos déments.
2 (Fin XVe, attestation isolée; rare av. XIXe). Déraisonnable, extravagant, insensé.
3 L'idée qu'il pouvait s'assouplir, plier, changer dans une mesure quelconque, cette idée me paraissait démente.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VIII, IV, p. 322.
Quel monde ! c'est dément. Fou.
Par ext. (intensif). Excessif ou extrême. Dingue, formidable, terrible. || Un film complètement dément, bizarre mais remarquable. || Une soirée démente.REM. Emploi à la mode, très courant dans la langue parlée, souvent commenté avec ironie; s'inscrit dans la série des termes désignant la folie et utilisés en intensifs (fou, dingue…).
3 (1863). Psychiatrie. Atteint de démence (3.).N. || Un dément, une démente. || Les déments.
DÉR. Démentiel.

Encyclopédie Universelle. 2012.