déhancher (se) [ deɑ̃ʃe ] v. pron. <conjug. : 1>
• 1555 ; de dé- et hanche
1 ♦ Se balancer sur ses hanches en marchant. ⇒ se dandiner, se tortiller. Un diable d'homme « qui se déhanche en marchant avec des airs d'acrobate » (Fromentin).
2 ♦ Faire reposer le poids du corps sur une hanche, l'autre étant légèrement fléchie. ⇒ hancher.
déhancher (se)
v. Pron.
d1./d Balancer les hanches en marchant.
— Par ext. Avoir une démarche voluptueuse.
d2./d Faire reposer le poids du corps sur une jambe, l'autre étant légèrement fléchie.
⇒DÉHANCHER, verbe trans.
Gén. à la forme pronom.
A.— [Le suj. ou l'obj. désigne une pers. (gén. en marche)] Faire porter sur l'une et l'autre jambe le poids de son corps en accentuant la saillie de la hanche opposée. (Quasi)-synon. se dandiner. Le violoneux en tête, se déhanchant pour marquer le pas, mettant le village en branle avec son crincrin (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 26).
— En partic. [Le suj. ou l'obj. désigne une femme] La putain qui se déhanche Un passant séduit se penche (QUENEAU, Si tu t'imag., 1952, p. 305).
B.— P. ext. [Le suj. ou l'obj. désigne un animal, notamment un cheval] Le cavalier avançait lentement, soumis à ce pas de pur-sang qui se déhanche (LA VARENDE, Centaure de Dieu, 1938, p. 102).
C.— P. anal. [Le suj. ou l'obj. désigne un inanimé] Des amandiers décharnés, de vieux oliviers se déhanchent sur leurs membres infirmes (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1487).
D.— P. métaph. [Le suj. ou l'obj. désigne une poésie, une musique] Infliger un mouvement saccadé, disloquer un rythme. Éraillant les sons, déhanchant le rythme, avec des staccati canailles (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 211).
Prononc. et Orth. :[], (je me) déhanche []. h aspiré ds FÉR. 1768 (qui rejette l'orth. deshancher), ds LITTRÉ et PASSY 1914. Cf. déhanché. Admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1555 part. passé subst. « qui a les hanches disloquées » (P. DE RONSARD, Les Hymnes, éd. P. Laumonier, 8, 30, 483); 1663 se déhancher « se dandiner avec affectation » (MOLIÈRE, L'Impromptu de Versailles, éd. R. Bray, 4). Dér. de hanche; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :16.
déhancher [deɑ̃ʃe] v. tr.
ÉTYM. 1555; de 1. dé-, et hanche.
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1 Rare. Disloquer, déboîter les hanches de (qqn).
2 Porter (qqch.) en l'appuyant sur la hanche.
0.1 Une petite bonne qui déhanche une bassine pleine de linge, s'enfuit en tournant la tête quand je lui demande où se trouve une trattoria.
Michel Déon, Tout l'amour du monde, p. 259.
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se déhancher v. pron.
1 Se déboîter la hanche (le sujet désigne un cheval).
2 Cour. (Personnes). Se balancer sur ses hanches, en marchant. ⇒ Dandiner (se), tortiller (se). || Se déhancher avec affectation.
1 C'est un diable d'homme assez bizarre, grand, sec, à nez crochu, sanglé, botté, coiffé haut, qui se déhanche en marchant avec des airs d'acrobate et une certaine mine de mauvais sujet.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 92.
3 Faire reposer le poids du corps sur une jambe (l'autre étant légèrement fléchie, et la saillie de la hanche étant accentuée).
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déhanché, ée p. p. adj.
1 Cheval déhanché, dont la hanche est déplacée, abaissée à la suite d'une fracture de l'os iliaque.
2 (Personnes). Qui ne semble pas d'aplomb sur ses hanches; qui se balance sur ses hanches avec affectation. — Fig. :
2 La raison va toujours et torte, et boiteuse, et déhanchée.
Montaigne, les Essais, II, 12.
3 Qui se déhanche (3.). — Par ext. :
3 Son corps est légèrement déhanché, reposant davantage sur la jambe droite, la gauche un peu fléchie et le genou ramené en avant par-dessus l'autre genou.
A. Robbe-Grillet, la Maison de rendez-vous, p. 139.
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DÉR. Déhanchement.
Encyclopédie Universelle. 2012.