dédire [ dedir ] v. tr. <conjug. : 37 sauf dédisez>
1 ♦ V. tr. Vx Désavouer les paroles, la conduite de (qqn). ⇒ contredire, démentir. Dédire qqn de qqch. « je n'ai pas osé l'en dédire » (Marivaux).
2 ♦ SE DÉDIREv. pron.Mod. Se rétracter, dire le contraire de ce que l'on a affirmé précédemment. ⇒ se contredire, se désavouer, revenir (sur). Se dédire d'une affirmation. Absolt « lorsqu'on a tort avec ses subalternes, on se garde surtout de se dédire » (P.-L. Courier). — Ne pas tenir (ce qui a été affirmé, promis). Se dédire d'une promesse, d'un engagement. ⇒ manquer (à), révoquer; se décommander. « Mais quand ce choix est fait, on ne s'en dédit plus » (P. Corneille). — Loc. fam. Cochon qui s'en dédit, formule qui accompagne un serment.
⊗ CONTR. Confirmer, engager (s'), maintenir, tenir (sa parole).
⊗ HOM. Dédis :dédie; dédirai :dédierai (dédier).
dédire (se)
v. Pron. Désavouer ce qu'on a dit; se rétracter. Les témoins se sont dédits.
⇒DÉDIRE, verbe trans.
A.— Emploi trans., vx. Désavouer quelqu'un, ou p. ext. ses propos, ses actes. Les personnes éclairées qui ont réfléchi sur ces matières ne me dédiront pas (DESTUTT DE TR., Idéol., 1, 1801, p. 222). Est-ce donc à vous de m'en dédire, de me prouver que je m'abusais (COURIER, Pamphlets pol., 1821, p. 131).
Rem. On rencontre ds les dict. dédire qqc. ,,Ne pas se conformer à ce que cette chose exige`` (LITTRÉ; attesté également ds Lar. Lang. fr.).
B.— Emploi pronom.
1. Désavouer, rétracter ce qu'on a dit auparavant :
• 1. Je ne demande pour moi que la levée de mes arrêts, et de passer à une autre armée; moyennant quoi je me dédis de tout ce que j'ai dit et écrit au général Dedon.
COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1807, p. 747.
2. Manquer à sa parole, à sa promesse :
• 2. La Vierge ne pouvait, au reste, se dédire. Elle avait accepté la lourde tâche que lui avait léguée Jésus, celle d'élever l'enfant né sur le lit de la croix.
HUYSMANS, L'Oblat, t. 2, 1903, p. 162.
— DR. COMMUN. Ne pas exécuter un contrat. Le vendeur a également la faculté de se dédire en restituant le montant du débit (Lex. pratique comm., REGIF, 1973, p. 141).
3. Expressions
a) Il n'y a pas (plus) à s'en dédire! Exclamation, souvent formulée en incise, qui signifie qu'il n'est pas (plus) question de remettre en cause sa parole, sa promesse. Moi je te donne mon consentement. Tu l'as, c'est promis et parole donnée. Il n'y a plus à s'en dédire. Allons, marie-toi! marie-toi vite! (AYMÉ, Jument, 1933, p. 202).
b) Cochon qui s'en dédit! Exclamation familière qui accompagne et souligne un serment, une affirmation. Il y en aura bien un demi-arpent (...) cochon qui s'en dédit! c'est juré! (ZOLA, Terre, 1887, p. 64).
— P. anal. C'est entendu, c'est tout vu, c'est convenu; à demain, monsieur le curé. Couillon qui s'en dédit (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Confession T. Sabot, 1883, p. 39). Et même que c'est la plus belle race du monde et bien cocu qui s'en dédit (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 12).
Prononc. et Orth. :[], (je) dédis [dedi]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme desdire; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Homon. formes du verbe dédier. Conjug. Parmi les dérivés de dire, comparez redire qui se conjugue, à la 2e pers. du plur. de l'ind. et de l'impér., comme le simple : (vous) redites, avec le reste des dérivés contredire, dédire, interdire, médire, prédire qui se conjuguent : (vous) contredisez, dédisez, interdisez, médisez, prédisez. Étymol. et Hist. Ca 1150 absol. « refuser, nier » (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 134); 1155 trans. « contredire quelqu'un » (ID., Brut, 6521 ds KELLER, p. 730); 1176-81 pronom. « revenir sur sa parole, se rétracter » (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 181). Dér. de dire; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :89.
dédire [dediʀ] v. tr.
CONJUG. Je dédis, nous dédisons, vous dédisez; impér. : dédis, dédisez; autres formes, conjug. dire.
ÉTYM. Fin XIIe, desdire; de 1. dé-, et dire.
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♦ Vx. Désavouer les paroles, la conduite de (qqn). ⇒ Contredire, démentir, désavouer. || N'allez pas me dédire. || Se permettre de dédire un supérieur.
1 (…) Nous allons voir s'il dédira sa mère.
Corneille, la Veuve, III, 5.
♦ En dédire qqn… || Je ne vous en dédirai pas.
2 Puisque je l'ai promis, ne m'en dédites (dédisez) pas.
Molière, Tartuffe, III, 4.
3 Et moi je n'ai pas osé l'en dédire, m'a dit Dorante, parce que j'aurais indisposé contre moi cette fille (…)
Marivaux, les Fausses Confidences, II, 12.
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se dédire v. pron.
♦ Se rétracter, dire le contraire de ce que l'on a affirmé précédemment. ⇒ Annuler, contredire (se), démentir, désavouer (se), rétracter (se), revenir (sur ce que l'on a dit). || Se dédire d'une affirmation. || Les témoins se sont dédits. || Après ce mensonge, vous êtes obligés de vous dédire (→ Cabale, cit. 7). || Il ne veut pas se dédire.
4 Ah ! pour cet article, j'ai tort.
Je m'en dédis (…)
Molière, Amphitryon, II, 3.
5 (…) lorsqu'on a tort avec ses subalternes, on se garde surtout de se dédire.
P.-L. Courier, Lettre au Gal d'Arancey, 13 sept. 1808, Pl., p. 771.
6 Ils lui ont fait une telle insulte que si je les tenais là, il faudrait qu'ils eussent à se dédire ou à se battre avec moi, jusqu'à ce qu'il en restât un de nous par terre.
G. Sand, la Petite Fadette, XXVIII, p. 189.
♦ Ne pas tenir sa parole; ne pas suivre sa décision. ⇒ Délier (se), désister (se), raviser (se), révoquer (→ Déclarer forfait, manquer à sa parole). || Se dédire d'une convention, d'un contrat, d'une promesse, d'un engagement. ⇒ Dédit.
7 Mais quand ce choix est fait, on ne s'en dédit plus.
Corneille, Sertorius, III, 2.
8 L'avenir se dédit, la gloire se dément (…)
Hugo, l'Année terrible, avril, VII.
♦ ☑ Loc. Il n'y a pas à s'en dédire : l'affaire est trop engagée, on ne peut reculer. — ☑ Fam. Cochon qui s'en dédit, formule qui accompagne un serment (→ Parier, cit. 3.1).
9 Hélas ! madame, repris-je, je n'ai suivi que vos conseils, il n'est plus temps de se dédire (…)
Marivaux, la Vie de Marianne, 9e partie, p. 442.
10 — Je parie, dit Narcense, que je devine quel métier vous faites. — Parions ! Dix francs que vous ne devinez pas ! — Dix francs que je devine ! — Cochon qui s'en dédit (…)
R. Queneau, le Chiendent, p. 68.
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CONTR. Appuyer, confirmer, démordre (ne pas en), engager (s'), maintenir, ratifier, sanctionner, tenir (sa parole).
DÉR. Dédit, dédite.
Encyclopédie Universelle. 2012.