décollement [ dekɔlmɑ̃ ] n. m.
• 1635; de décoller
♦ Action de décoller, état de ce qui est décollé. — Méd. Séparation d'un organe, ou d'une partie d'organe, des régions anatomiques qui lui sont normalement adhérentes. Décollement de la rétine.
● décollement nom masculin Action de décoller, de se décoller, fait d'être décollé : Le décollement des oreilles. Physique Modification de l'écoulement d'un fluide autour d'un obstacle, due à la création d'une zone où le fluide se sépare de la surface de l'obstacle. (Il est dû au ralentissement du fluide sous l'action des forces de viscosité et de pression, menant à des mouvements tourbillonnaires.) ● décollement (expressions) nom masculin Décollement de la rétine, dédoublement de la rétine, qui se produit entre la rétine visuelle et l'épithélium pigmentaire. (Le décollement de la rétine survient plus fréquemment chez les sujets myopes. Le traitement chirurgical ou par le laser doit être pratiqué dans les jours qui suivent pour éviter une cécité progressive.) Décollement épiphysaire, arrachement traumatique de l'épiphyse chez les enfants. (Il peut être cause de troubles graves de la croissance de l'os touché.)
décollement
n. m. Action de décoller, de se décoller; état de ce qui est décollé.
— MED Séparation d'un tissu, d'un organe, de la partie à laquelle il adhérait. Décollement de la rétine.
⇒DÉCOLLEMENT, subst. masc.
A.— Action de détacher ce qui est collé, état qui en résulte. Le décollement du papier peint; empêcher le décollement d'un meuble. Synon. décollage :
• 1. Je maintenais la chaise, encore trop consterné pour oser rire; lui, tirant de l'avant, disait : — Mon Dieu! Mon Dieu! Qu'est-ce que c'est encore que cette invention d'enfer? — Et tâchait, par-dessus son épaule, de surveiller le décollement, ce qui rendait sa face plus rouge encore. Tout se passa sans déchirure, heureusement, et sans dommage, que pour la molesquine dont il emportait avec lui tout l'apprêt, laissant sur le siège, imprimée, l'effigie de son volumineux derrière.
GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 460.
— P. ext. État des oreilles exagérément écartées du crâne. Le décollement des oreilles (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 765).
— Spéc. MÉD. Séparation anormale de deux organes ou de deux tissus qui adhéraient l'un à l'autre. Décollement du placenta, décollement épiphysaire. Le décollement de la rétine (BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 219).
B.— P. métaph.
1. Action de se détacher du réel, du passé, de s'élever intellectuellement. Un décollement de l'être par rapport à soi. La création qui est décollement du passé, du présent et du futur (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p. 80) :
• 2. Si (...) un de mes principaux projets est de progresser, c'est-à-dire d'être toujours et coûte que coûte plus avancé dans une certaine voie que je ne l'étais la veille (...) ce projet progressif entraîne une série de décollements par rapport à mon passé.
SARTRE, L'Être et le Néant, 1943, p. 585.
2. ÉCON. ,,Fait pour un pays sous-développé, d'entamer de façon irréversible un processus de développement`` (QUILLET Suppl. 1971).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1635 decolemant (MONET). Dér. de décoller2; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :8.
décollement [dekɔlmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1635, decolemant; de 2. décoller.
❖
♦ Action de décoller (2. Décoller, I.); état de ce qui est décollé. || Le décollement d'une affiche.
♦ Méd. Séparation d'un organe, ou d'une partie d'organe (des régions anatomiques qui lui sont normalement adhérentes). || Décollement de la rétine (cour.) : soulèvement de la rétine, repoussée vers le corps vitré. || Décollement des épiphyses des os longs. || Décollement du placenta (de la muqueuse utérine, lors de l'accouchement).
➪ tableau Lexique de la chirurgie.
❖
CONTR. Adhérence, collage.
Encyclopédie Universelle. 2012.