1. dauphin [ dofɛ̃ ] n. m.
• daufin 1150; bas lat. dalfinus, class. delphinus, gr. delphis
♦ Mammifère aquatique carnivore (cétacés), dont la tête se prolonge en forme de bec armé de dents. Dauphins marins, dauphins de rivière. « repiquer entre deux eaux comme un dauphin » (Aragon). L'intelligence, le langage des dauphins.
♢ Représentation schématisée de cet animal. Bras de fauteuil à dauphins. — Spécialt Extrémité recourbée d'un tuyau de descente pluviale.
dauphin 2. dauphin [ dofɛ̃ ] n. m.
• 1420; titre de seigneur du Dauphiné XIIIe; de Dauphiné
♦ Héritier présomptif de la couronne de France. Le Grand Dauphin : le fils de Louis XIV.
♢ (1953) Successeur prévu par un chef d'État, une personnalité importante. On dit que c'est son dauphin.
● dauphin nom masculin (latin populaire dalphinus, du latin classique delphinus, du grec delphis, -inos) Mammifère cétacé marin carnassier, excellent nageur, remarquable par ses facultés psychiques. Variété de maroilles, aromatisé aux fines herbes, fabriqué dans les environs d'Avesnes. Partie inférieure, recourbée, d'un tuyau de descente, qui sert à rejeter les eaux dans un caniveau. ● dauphin nom masculin (latin Dalphinus, nom propre) Titre porté par les souverains du Dauphiné du XIIe au XIVe s., puis, après la vente du Dauphiné à la France (1349), par l'héritier présomptif de la Couronne qui recevait la province en apanage. (Prend généralement une majuscule en ce sens.) ● dauphin, dauphine nom (de dauphin) Successeur présumé de quelqu'un dans le poste, relativement important, qu'il occupe et, en particulier, celui qu'il s'est choisi.
dauphin
n. m.
d1./d Cétacé odontocète (Fam. delphinidés), de 2 à 4 m de long, dont les mâchoires, étroites et très longues, forment une sorte de bec garni de nombreuses dents. (Toutes les espèces sont grégaires; leur sens social et leur psychisme sont très développés; ils communiquent et se repèrent à l'aide d'ultrasons.)
d2./d TECH Tube recourbé, en bas d'une descente d'eaux pluviales, pour évacuer ces eaux sur le sol.
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dauphin
n. m.
d1./d Titre donné à l'héritier du trône de France.
|| Personne portant ce titre; fils aîné du roi de France.
d2./d Par ext. Successeur présumé d'un chef d'état, d'un personnage important, d'un chef d'entreprise, choisi par lui.
I.
⇒DAUPHIN1, subst. masc.
A.— Cétacé carnivore au museau allongé, à la bouche garnie de dents. Ces gais dauphins aux geysers de mercure (LAFORGUE, Poés. complètes, 1887, p. 18). Le dauphin symbolisait l'Apollon delphique (DÉCHELETTE, Archéol. préhist., celt. et gallo-romaine, t. 2, 1914, p. 422) :
• 1. Les dauphins, dit-il, sont tout bonnement de petits cachalots que les marins appellent des oies de mer, à cause d'une certaine ressemblance dans la forme de la tête.
A. FRANCE, Le Lys rouge, 1894, p. 363.
B.— Emplois spéc.
1. ASTRON. ,,Constellation de l'hémisphère septentrional`` (Ac. 1835, 1878).
2. TECHNOL. Tuyau d'écoulement d'une fontaine, représentant la tête d'un dauphin. Ces dauphins moussus et tortillés bizarrement qui crachent l'eau à gros bouillons dans la vasque sonore des fontaines (ARÈNE, Veine arg., 1896, p. 157) :
• 2. Ton dauphin [d'une source] verdi par le lierre
Ne lance plus de ses naseaux,
En jets ondoyants de lumière,
L'orgueilleuse écume des eaux.
LAMARTINE, Harmonies, La Source dans les bois, 1830, p. 352.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Mil. XIIe s. daufin (Roman d'Alexandre, ms. Arsenal, 720 ds Elliott Monographs, t. 1, p. 38). Du lat. pop. dalphinus (710 ds H. SCHUCHARDT, Der Vokalismus des Vulgärlateins, t. 1, 214), lat. class. delphinus, gr. , de même sens. L'hyp. d'un empr. à l'a. prov. dalfi : XIIIe-XIVe s. ds RAYN. (J. Brüch ds Z. fr. Spr. Lit., t. 50, 1927, p. 327; BL. W.1-5) ne semble pas nécessaire, cf. aumône. Bbg. GOUG. Mots t. 3 1975, p. 75. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 114, 284. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 264.
II.
⇒DAUPHIN2, subst. masc.
A.— HIST. MÉDIÉV. Titre porté par les seigneurs du Dauphiné. Les Sarrasins du Fraxinet, par bandes, Infestent la Provence et le bas Dauphiné; Humbert, dauphin de Vienne, est chez lui confiné (HUGO, Légende, t. 6, 1883, p. 142).
B.— [À partir de 1349] Titre de l'héritier présomptif de la couronne de France. Monseigneur le Dauphin :
• ... il [Philippe VI] trouvera le moyen d'acquérir Montpellier et le Dauphiné, d'où les fils aînés des rois de France prendront le titre de dauphins.
BAINVILLE, Histoire de France, t. 1, 1924, p. 92.
— P. ext.
1. Successeur présumé d'un personnage important. Si Pierre Laval a été éliminé du gouvernement, s'il a cessé provisoirement d'être « dauphin », c'est qu'on avait la preuve de sa grande trahison (L'Œuvre, 20 janv. 1941).
2. P. anal. Mme Sarrasin, depuis le retour de l'enfant prodigue, son dauphin, le fils aîné de ses espérances, (...) était aussi complètement heureuse qu'on peut l'être ici-bas (VERNE, 500 millions, 1879, p. 171).
Prononc. et Orth. Cf. dauphin1. Étymol. et Hist. 1. Ca 1245 titre du seigneur de Dauphiné dalfin de Vïenois (PH. MOUSKET, Chron., 30067 ds T.-L.); 2. 1360 Dalphin de Viennois titre du fils aîné des rois de France (Ranç. de Jean, p. 132 ds GDF. Compl.); 1410 doffin (Mém. de P. de Fénin, ibid.); 1420 dauphin (Archives du Nord, B 4025, f° 2 ds IGLF); 1654 « fils et successeur du roi » (CYRANO DE BERGERAC, Pédant joué, 190, ibid.); 1690 (FUR. : On appelle figurément chez les bourgeois un Dauphin, le fils unique de la maison, ou celuy de la personne duquel on a grand soin); 1941 « successeur de quelqu'un » (L'Œuvre, 20 janv.). Cognomen des seigneurs du Dauphiné (dep. 1110-40 ds Bibliothèque de l'École des Chartes, t. 54, 1893, pp. 434-435) et d'Auvergne (dep. 1167, ibid., p. 449) devenu nom patronymique, puis titre (1281 en Auvergne, ibid., p. 450; 1282 en Dauphiné, ibid., p. 442) qui fut attribué au fils aîné du roi de France dep. la cession du Dauphiné à la France en 1349; du prénom b. lat. dalphinus (Ve s. ds TLL onomasticon, s.v. Delphinus2, 93, 24), delphinus (IVe s., ibid., 93, 26) porté en particulier par un évêque de Bordeaux de la fin du IVe s. L'apparition du dauphin sur les écus des comtes de Vienne et d'Auvergne est due à leur nom.
STAT. — Dauphin1 et 2. Fréq. abs. littér. :801. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 039, b) 476; XXe s. : a) 310, b) 370.
BBG. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 390.
1. dauphin [dofɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1150, daufin, refait en dauphin d'après le lat. class.; du bas lat. dalfinus, altér. du lat. class. delphinus, du grec delphis.
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♦ Mammifère marin carnivore (Cétacés; Odontocètes) scientifiquement appelé delphinus, dont la tête se prolonge en forme de bec armé de dents. ⇒ Delphinidés; épaulard, souffleur. || Le dauphin est muni d'une nageoire pectorale en forme de faux; sa taille est d'environ deux mètres; il vit par bandes dans les mers de l'hémisphère nord. || Apprivoiser, dresser un dauphin. || Utilisation scientifique, militaire des dauphins (à cause de leur aptitude à communiquer par moyens acoustiques. → Sonar).
1 Un navire en cet équipage
Non loin d'Athènes fit naufrage.
Sans les dauphins tout eût péri.
Cet animal est fort ami
De notre espèce.
La Fontaine, Fables, IV, 7.
2 Les dauphins (…) sont tout bonnement de petits cachalots que les marins appellent des oies de mer à cause d'une certaine ressemblance dans la forme de la tête.
France, le Lys rouge, XXXII, p. 244.
REM. Cette citation est évidemment sans rapport avec la vérité scientifique.
3 Hier des poissons volants. Aujourd'hui des troupeaux de dauphins. Le commandant les tire de la passerelle.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 684.
4 Jung rapproche l'étymologie grecque de delphis, le dauphin, et de delphus, l'utérus, et rappelle que le trépied delphique, delphinis, reposait sur trois pieds en forme de dauphins.
Gilbert Durand, les Structures anthropologiques de l'imaginaire, p. 245.
➪ tableau Noms de mammifères.
♦ Ornement en forme de dauphin. || Dauphin d'église, de fontaine. || Un petit dauphin d'argent.
♦ Blason. Représentation de cet animal courbé en demi-cercle.
➪ tableau Termes de blason.
♦ Par ext. Représentation schématique de cet animal. || Bras de fauteuil en dauphins.
♦ Astron. Constellation de l'hémisphère boréal, figurant un dauphin.
♦ Mar. ⇒ Jottereau. — Techn. Extrémité recourbée d'un tuyau de descente pluviale (figurant à l'origine un dauphin).
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2. dauphin [dofɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1420, au sens 2; dalfin, v. 1245, au sens 1; du lat. pop. Dalfinus, lat. Dalphinus, surnom puis nom des comtes d'Albon, puis nom de dignité en Auvergne et dans la province appelée à cause de ce nom Dauphiné.
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1 Hist. Titre des seigneurs du Dauphiné. || Monseigneur le Dauphin.
2 (Dalphin, 1360). Fils aîné des rois de France. || Le Grand Dauphin : le fils de Louis XIV. || Le menin, gentilhomme attaché au service du Dauphin. || La mort du Dauphin, conte d'A. Daudet.
1 Le petit Dauphin est malade, le petit Dauphin va mourir (…) Quand l'aumônier a fini, le petit Dauphin reprend avec un gros soupir : « Tout ce que vous me dites là est bien triste, monsieur l'abbé; mais une chose me console, c'est que là-haut, dans le paradis des étoiles, je vais être encore le Dauphin… Je sais que le bon Dieu est mon cousin et ne peut pas manquer de me traiter selon mon rang. »
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « La mort du Dauphin ».
♦ N. f. (Daufine, 1297). || La Dauphine : la femme du Dauphin. || Madame la Dauphine.
2 Monsieur le Dauphin demande à M. de Montausier quand Madame la Dauphine sera grosse.
Mme de Sévigné, 774, 24 janv. 1680.
3 Par ext. (1953). Successeur choisi par un chef d'État, une personnalité importante. || Le dauphin du Président.
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DÉR. Dauphinat. V. Dauphine.
Encyclopédie Universelle. 2012.