2. dalle (que) [ kədal ] loc.
• 1884; dail 1829 arg.; p.-ê. de daye dan daye (1644) refrain de chans.
♦ Fam. Rien. N'y voir, n'y entraver que dalle. ⇒ couic. — On écrit parfois que dal.
Arg. [Dans diverses loc. à cont. négatif] Rien.
A.— Loc. adv. Que dal(le). Ne comprendre, ne voir que dal(le). Ne rien comprendre, voir. Il y eut pas mal de Roumanis d'arrêtés. Séances de cour d'Assises. Condamnations. Mais personne n'y comprenait que dalle (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 371). Il n'y comprenait que dalle dans l'appareil judiciaire (TRIGNOL, Pantruche, 1946, p. 28).
♦ Pour que dal. ,,Gratis`` (ESN. 1966).
— Ne trouver que dalle. Tu devrais rentrer t'pager, tu trouveras qu'dalle ce soir (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 176).
B.— Interj. Que dalle! Il n'y a rien, c'est pure illusion, bien au contraire. Il compte sur moi (...) Que dalle!!! (CARABELLI, [Lang. pop.]). Il appuya sur son engin. Que dalle. Le percuteur claqua à blanc (LE BRETON, Rififi, 1953 p. 227).
— Plus rare. Dalle! Tout en draguant, j'arrive place Vendôme. Dalle! (SIMONIN, BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 188).
C.— Emploi subst. (avec que agglutiné). Que dal(le). Rien. Personne le suivait. Ni voiture, ni que dalle. Ça allait (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 56).
Prononc. et Orth. :[dal]. Gén. écrit dalle. Var. dail (cf. ESN. 1966 et HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 204). Étymol. et Hist. 1829 je n'entrave que le dail (d'apr. ESN.); 1884 que dal (ibid.). Orig. obsc.; un rattachement à dalle (FEW t. 15, 2, p. 50b) s'explique difficilement du point de vue sémantique. Bbg. GEORGE (K. E. M.). Formules de négation et de refus en fr. pop. et arg. Fr. mod. 1970, t. 38, p. 309.
Encyclopédie Universelle. 2012.