curer [ kyre ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Nettoyer (qqch.) en raclant. Curer un fossé, un canal. Curer un puits, une citerne. Outil servant à curer. ⇒ curette. — Région. Curer une casserole, un chaudron. ⇒ récurer.
♢ Se curer les dents : retirer au moyen d'un cure-dent, ou d'un objet analogue, les débris d'aliments coincés entre les dents. — Se curer les oreilles : retirer le cérumen sécrété dans le conduit de l'oreille externe. Se curer les ongles. ⇒ nettoyer.
⊗ CONTR. Encrasser, salir.
⊗ HOM. Curé, curée.
● curer verbe transitif (latin curare, soigner) Nettoyer en grattant, en raclant : Curer une pipe. Curer un canal. ● curer (difficultés) verbe transitif (latin curare, soigner) Emploi 1. Curer = nettoyer par grattage ou raclage, en enlevant un dépôt, des déchets, des sédiments. Curer sa pipe ; curer un fossé, un étang. 2. Récurer = nettoyer en frottant (un objet ménager, en particulier). Récurer l'évier, récurer des casseroles ; poudre à récurer. Remarque Récurer a eu pour synonyme écurer, aujourd'hui sorti de l'usage. ● curer (homonymes) verbe transitif (latin curare, soigner) curé nom masculin curée nom féminin
curer
v. tr. Nettoyer (qqch) en grattant. Curer un étang.
|| v. Pron. Se curer les dents, les ongles.
⇒CURER, verbe trans.
A.— Usuel. [Le compl. d'obj. désigne ce qui est à nettoyer, le plus souvent une cavité] Nettoyer quelque chose en grattant, en raclant et en enlevant les corps étrangers. Curer un égout, une pipe, des sabots. En curant ses chicots avec des bouts d'épingles (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 171). Renée entassait sa vaisselle dans un tian [« écuelle dans laquelle on lave la vaisselle »] et versait de l'eau bouillante, lavait, curait, essuyait (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 283) :
• Borneau s'est fâché avec Mougneau à propos d'un puits commun. Ils s'étaient entendu pour le faire curer : Borneau a fait le travail. Venu le moment de payer, Mougneau dit qu'il n'a rien promis.
RENARD, Journal, 1905, p. 979.
SYNT. Curer un canal, un fossé, une mare, un ruisseau; curer une écurie, une étable; curer une charrue; curer un trou; curer un bois.
♦ Emploi pronom. réfl. indir. Se curer les ongles, les dents, la gorge, le nez. Un crayon dont il mâchonne le bout et au moyen duquel, à d'autres instants, il se gratte et se cure l'oreille (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p. 172).
— P. métaph. Quand une mère Mandru fait une fille on dirait que celle-là en sortant lui a curé le ventre de toute sa provision de beauté (GIONO, Chant monde, 1934, p. 120). À mon âge, on devrait pouvoir curer sa mémoire; juste comme tu cures ton puits, tout pareil (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1440).
B.— Rare. [Le compl. d'obj. désigne ce qui est à enlever] En curant cette boue comme engrais pour les champs (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p. 122).
♦ P. métaph. Ces longs séjours déposent de tels sédiments, que rien ne parvient jamais à les curer (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 396).
Rem. La docum. atteste un emploi, vraisemblablement par fig. étymol., de (se) curer, verbe pronom. réfl. « se soigner, faire une cure ». Et puis quoi? Je ne vous propose pas de vous interner à jamais dans un cloître... (...) Mais bien d'y rester une huitaine, juste le temps nécessaire pour vous y curer (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 223).
Prononc. et Orth. :[], (je) cure []. Ds Ac. 1718-1932. Homon. curé, curée. Étymol. et Hist. A. Av. 1105 judéo-fr. « nettoyer » (RASCHI Blondh., glose 297); ca 1160 [ici « enlever la chair des os »] (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 29555). B. Ca 1160 « soigner, prendre soin de » (ID., ibid., 135); ca 1220 « guérir » (G. DE COINCY, Mir. Vierge, éd. F. Kœnig, 1 mir. 10, 840). Empr. au lat. class. curare « nettoyer » et « soigner » dér. de cura, v. cure1. Fréq. abs. littér. :159. Bbg. GOUG. Lang. pop. 1929, p. 134. — ROCHE (P.). L'Arg. de l'Éc. de l'air. Vie Lang. 1961, p. 172.
curer [kyʀe] v. tr.
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1 a Nettoyer (qqch.) en raclant. ⇒ Nettoyer, racler. || Curer un fossé, un étang, un canal. || Curer un puits, un égout. || Curer une citerne. — Agric. || Curer une charrue : nettoyer le soc de la terre qui s'y est attachée.
b Spécialt. || Curer ses dents, ses ongles.
1 (…) le mouchoir s'attardant ensuite une seconde à curer le creux de chaque narine.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, I, p. 5.
d Techn. || Curer un bois, le débarrasser des branches mortes ou cassées, des souches malvenues.
♦ Curer une vigne en pied, retrancher du cep le bois inutile.
e Absolt. || Outil qui sert à curer. ⇒ Curette. || Elle passe son temps à gratter, à curer. ⇒ Récurer.
2 Enlever (ce qui salit) en grattant. || Curer de la boue, de la vase.
3 Se curer (et compl.) : se nettoyer (une partie du corps). || Se curer les dents : retirer au moyen d'un cure-dent, ou d'un objet analogue, les fragments de nourriture logés dans les dents. — Se curer les oreilles : retirer le cérumen sécrété dans le conduit de l'oreille externe. || Se curer les ongles. Fam. || Se curer le nez.
2 (…) et il se curait les dents avec un cure-dents dont le seul mérite était d'être en or, ou parfois, quand il se croyait soudain à l'abri de chacun des trois cents regards, avec sa main entière, d'or aussi et de pierreries.
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 221.
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CONTR. Encrasser, salir.
DÉR. Curage, curandier, cureter, curette, cureur, curure.
COMP. Écurer, récurer. — Cure-dent, cure-môle, cure-ongle, cure-oreille, cure-pied, cure-pipe.
HOM. Curé, curée.
Encyclopédie Universelle. 2012.