coutre [ kutr ] n. m.
• cultre v. 1150; lat. culter, d'o. i.→ couteau
♦ Agric. Fer tranchant fixé à l'avant du soc de la charrue pour fendre la terre.
● coutre nom masculin (latin culter, -tri, couteau) Pièce travaillante de la charrue, qui découpe verticalement la bande de terre que retourne ensuite le versoir.
coutre
n. m. AGRIC Couteau situé en avant du soc de la charrue, qui fend la terre verticalement.
I.
⇒COUTRE1, subst. masc.
A.— AGRIC. Forte lame d'acier placée verticalement en avant du soc d'une charrue pour fendre la terre :
• Des pluies battantes, après de grands soleils, avaient durci l'argile du sol, si profondément, que le soc et le coutre détachaient avec peine la bande qu'ils tranchaient, dans ce labour à plein fer.
ZOLA, La Terre, 1887, p. 435.
♦ Coutre circulaire. Le coutre circulaire est composé d'un disque circulaire plan dont le pourtour est tranchant (BALLU, Machines agric., 1933).
Rem. L'opération effectuée à l'aide d'un coutre s'appelle le coutrage (cf. PASSELÈGUE, Machines agric., 1930, p. 157).
B.— MENUIS. Hache à bois destinée à tailler des lattes, des échalas ou à fendre le bois de chauffage. Merrain. Bois refendu au coutre (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 267). Le fendage des billes [de bois pour échalas] se fait sur un chevalet à l'aide d'un coutre que l'on enfonce au moyen d'un maillet (BRUNET, Matér. vitic., 1909, p. 90).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1835 et 1932. Étymol. et Hist. Ca 1150 cultre (Pélerinage de Charlemagne, éd. P. Aebischer, 285); ca 1220 coutre (G. DE COINCY, éd. Koenig, I Mir. 44, 504). Du lat. class. culter, —tri de même sens. Fréq. abs. littér. :20.
DÉR. Coutrière, subst. fém. agric. Pièce qui fixe le coutre à l'age de la charrue (cf. BALLU, Machines agric., 1933). Le coutre [dans la charrue] est fixé solidement à l'age au moyen d'une coutrière (PASSELÈGUE, Machines agric., 1930, p. 24). — 1re attest. 1900 (Nouv. Lar. ill.); de coutre1, suff. -ière.
BBG. — GOUG. Mots t. 3 1975, p. 198, 219. — KRATZ (B.). Zur Bezeichnung von Pflugmesser und Messerpflug in Germania und Romania. Beiträge zur deutschen Philol. 1966, t. 34, pp. 27-28; p. 49.
II.
⇒COUTRE 2, voir COTRE.
coutre [kutʀ] n. m.
ÉTYM. V. 1150, cultre; du lat. culter dont le dér. cultellus a donné couteau, mot d'orig. obscure (sans rapport avec le v. colere).
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♦ Technique.
1 Agric. Fer tranchant fixé à l'avant du soc de la charrue pour fendre la terre.
1 (…) on ne s'y servait pas déjà de mauvais coutres, comme en certaines parties de la France, et la houe suffisait au peu de labours qui s'y faisaient.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 364.
1.1 Ils étaient sur la limite d'un champ soigneusement ameubli : un cheval que l'on conduisait à la main traînait un large coffre monté sur trois roues. Sept coutres, disposés en bas, ouvraient parallèlement des raies fines, dans lesquelles le grain tombait par des tuyaux descendant jusqu'au sol.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Pl., t. II, p. 690.
2 Il a retrouvé son instinct de tueur de bêtes pour enfoncer brusquement le coutre aigu dans la terre.
J. Giono, Regain, II, II, p. 173.
♦ Fig. :
3 (…) mais que l'on considère la vie apparente de Dostoïevski comme le moyen de sa vie intérieure : toutes les duretés de la fortune, les injures du malheur, autant de coutres et de socs qui servent, tranchants, au labour de la beauté cachée, et que seul le déchirement du sein devait rendre visible.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », I, p. 208.
2 Hache à fendre le bois. ⇒ Merlin.
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DÉR. Coutrier, coutrière.
Encyclopédie Universelle. 2012.