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coulis

coulis [ kuli ] adj. m. et n. m.
• 1393; couleis 1256; de couler
I Adj. m. VENT COULIS : air qui se glisse par les ouvertures; courant d'air. II N. m. (XIIe)
1Sauce résultant de la cuisson concentrée de substances alimentaires passées au tamis. Coulis de tomates. Coulis d'écrevisses. bisque. Purée de fruits crus pour napper un entremets. Un, du coulis de framboises.
2Techn. Plâtre, mortier, métal fondu qu'on fait couler dans les joints pour les garnir.
⊗ HOM. Coolie.

coulis adjectif masculin (de couler) Vent coulis, vent qui se glisse par des fentes ou des clôtures mal jointes. ● coulis (expressions) adjectif masculin (de couler) Vent coulis, vent qui se glisse par des fentes ou des clôtures mal jointes. ● coulis (homonymes) adjectif masculin (de couler) coolie nom masculincoulis nom masculin (de couler) Purée liquide obtenue par cuisson lente de crustacés, de légumes, etc. Purée de fruits additionnée de sirop. Mortier assez fluide pour couler librement dans les joints et les cavités d'un ouvrage de maçonnerie, afin de le rendre homogène. ● coulis (difficultés) nom masculin (de couler) Orthographe Coulis de (+ nom de fruits). Le complément est toujours au pluriel : coulis de fruits rouges, coulis de framboises, coulis de tomates. ● coulis (homonymes) nom masculin (de couler) coolie nom masculin

coulis
adj. m. et n. m.
rI./r adj. m. Vent coulis, qui se glisse par les fentes.
rII./r n. m.
d1./d Suc, extrait obtenu en passant au tamis un aliment cru ou après cuisson lente et prolongée. Coulis de tomates.
d2./d CONSTR Substance assez fluide (mortier, plâtre, métal fondu) pour pénétrer dans les joints.

I.
⇒COULIS1, subst. masc.
A.— ART CULIN. Mets concentré obtenu par une cuisson lente d'aliments (légumes, poissons, viandes), qui sont ensuite pilés et finement passés. Coulis de perdrix, de tomates :
1. ... quatre entrées nouvelles, dont le fumet s'éleva jusqu'aux cieux. C'étaient des ris de veau au coulis d'écrevisses, des laitances aux truffes, un brochet piqué et farci, et des ailes de bartavelles à la purée de champignons.
BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 334.
P. ext. Bisque de crustacés (d'apr. LASNET 1970).
P. métaph. :
2. Si ces gargotiers d'âmes avaient du talent, s'ils servaient à leurs pensionnaires des nourritures fines, des essences de théologie, des coulis de prières, des sucs concrets d'idées, ils végéteraient incompris des ouailles. C'est donc pour le mieux, en somme. Il faut un clergé dont l'étiage concorde avec le niveau des fidèles; et certes, la Providence y a vigilamment pourvu.
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 4.
B.— TECHNOL. ,,Mélange de liants à faible viscosité, susceptible de durcir après injection, coulage`` (Clé Mots). Coulis réfractaire, coulis de ciment.
Prononc. :[kuli]. Homon. coolie. Étymol. et Hist. Cf. coulis2. Fréq. abs. littér. :22.
II.
⇒COULIS2, adj. et subst. masc.
I.— Adj. Vent coulis. Vent qui se glisse par des interstices, par des ouvertures mal jointes. Je m'arrêtai avec extase à renifler l'odeur d'un vent coulis qui passait par la porte. « Je vois que vous aimez les courants d'air », me dirent-ils (PROUST, Sodome, 1922, p. 944).
Rem. Le fém. coulisse, attesté ds les dict., est inusité.
P. métaph. [En parlant du souffle de la bouche] De petits vents coulis fusaient à travers ses lèvres mal jointes, elle bâillait sous son sourire (SARTRE, Âge raison, 1945, p. 156).
II.— Emploi subst. masc. (p. ell. du déterminé)
A.— [En parlant de l'air] Courant d'air. Il me semblait être touché, frôlé par (...) des coulis d'air glacé (GENEVOIX, Assassin, 1948, p. 160).
B.— P. ext. [En parlant d'autres éléments, terre, lumière] Glissement ou coulée. C'étaient des petits bruits pas à l'ordinaire : des coulis de terre, des choses molles qui passaient dans la tranchée comme du vent (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 195) :
Je me suis surtout intéressé à ce que je connaissais déjà. J'ai vu le portrait de Rembrandt. Un portrait de vieillard de lui qui vaut presque à mon avis le saint je ne sais plus qui avec l'ange. Même coulis de lumière jusque sur les mains, dans l'ombre.
ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec J. Rivière], 1905, p. 29.
Prononc. :[kuli], fém. [-is]. Homon. coolie. Étymol. et Hist. A. Adj. 1165-76 « qui glisse » portes de fer coleïces (CHR. DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 1242); XIVe s. [ms.] las coulis (Isopet II de Paris, éd. J. Bastin [ms. Bibl. nat. fr. 24432] XXXVIII, 26) — XVIe s. ds HUG.; qualifié de ,,vx`` ds Lar. Lang. fr.; 1552 vent couliz (RABELAIS, Quart Livre, éd. Marty-Laveaux, chap. 43). B. Subst. 1. [XIIe s. d'apr. FEW t. 2, p. 878b]; ca 1256 art culin. couleïs de char (A. DE SIENNE, Régime du corps, 78, 8 ds T.-L.); 1393 coulis d'un poulet ... coulis d'escrevices (Ménagier, II, 242, ibid.); 2. 1694 technol. (CORNEILLE). Dér. du rad. de couler; suff. -is. Fréq. abs. littér. :23. Bbg. RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 386.

coulis, coulisse [kuli, kulis] adj. et n. m.
ÉTYM. 1393; couleis, v. 1256; de couler, et -is.
———
I Adj.
1 Vx. Qui coule, qui glisse.
1 Amadis (…) ouvrit un cadenas qui fermait une porte coulisse.
Amadis, I, 19, in Huguet.
2 Loc. mod. Vent coulis : vent qui coule, qui se glisse par les ouvertures, les fentes. || Il vient un vent coulis de cette fenêtre. Courant (d'air).
2 Un vent coulis me donna tellement contre une hanche (…)
Ambroise Paré, VIII, 41, in Littré.
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II N. m.
1 Rare. Courant d'air.
2.1 La fenêtre mansardée joignait mal et laissait passer des coulis d'air froid. Quand le vent soufflait du nord, on l'entendait ronfler entre la toiture et la cloison inclinée.
M. Aymé, le Passe-muraille, p. 200.
2 Techn. Glissement, coulée. || Des coulis de terre.
3 Techn. Produit qu'on fait couler dans les joints pour les garnir.
Produit d'injection (suspension de ciment dans l'eau) employé pour consolider un terrain. || Coulis instables, stables.
4 (1393). Cuis. et cour. Substance qu'on obtient par la cuisson concentrée de substances alimentaires que l'on pile et que l'on passe au tamis. || Coulis de tomates. || Coulis de perdrix.Coulis d'écrevisses, obtenu en pilant des écrevisses. Bisque.Purée de fruits crus pour napper un entremets. || Un coulis de framboises.
3 Elle avalait, en se couchant, d'excellents coulis.
A. R. Lesage, Gil Blas, III, 2.
4 (…) une cuisine toute composée de jus, de coulis, d'épices, de brûlots, un sublimé de succulence (…).
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe siècle, t. II, p. 142.
5 On racontait qu'en 1814 il avait apporté à Louis XVIII, détalant vers Gand, d'une main la caisse de son arrondissement, et de l'autre un coulis de truffes qui semblait avoir été cuisiné par les sept diables des péchés capitaux, tant il était délicieux (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées ».
6 Des bouteilles sur lesquelles Angélo se précipita. C'étaient des bouteilles de coulis de tomate. Il en prit trois.
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 124.
DÉR. Coulisse.
HOM. Coolie. — (Du fém.) Coulisse.

Encyclopédie Universelle. 2012.