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corrida

corrida [ kɔrida ] n. f.
• 1804; mot esp.
1Course de taureaux se déroulant dans les arènes. novillada; tauromachie. Des corridas. La pique, les banderilles, les passes, la mise à mort d'une corrida. Amateur de corrida. aficionado.
2(1902) Dispute, lutte; série de difficultés, agitation. bagarre. Quelle corrida !

corrida nom féminin (espagnol corrida, de correre, courir) Spectacle tauromachique intégral au cours duquel les taureaux sont mis à mort. Familier. Bagarre, agitation tumultueuse : La réunion s'est terminée en corrida.corrida (difficultés) nom féminin (espagnol corrida, de correre, courir) Orthographe Avec deux r. - Au pluriel : des corridas. ● corrida (expressions) nom féminin (espagnol corrida, de correre, courir) Corrida pédestre, course de fond qui se déroule dans les rues d'une ville. ● corrida (synonymes) nom féminin (espagnol corrida, de correre, courir) Spectacle tauromachique intégral au cours duquel les taureaux sont mis...
Synonymes :
- course de taureaux

corrida
n. f.
d1./d Spectacle au cours duquel des hommes affrontent des taureaux dans une arène.
d2./d Fig., Fam. Agitation, dispute bruyante.

⇒CORRIDA, subst. fém.
A.— Jeu, originaire d'Espagne, se déroulant dans des arènes et opposant, successivement, plusieurs taureaux à un matador qui doit, grâce à un travail de cape, de piques et de banderilles, amener le taureau dans les conditions permettant sa mise à mort (par l'épée), terme attendu du combat. Corrida populaire; phases d'une corrida; aller, assister à une corrida. Synon. course de taureaux, tauromachie (vx). L'infamie des corridas (COURTELINE, Boubouroche, 1893, p. 119). La violence et le danger de ce jeu admirable qu'on appelle une corrida (T'SERSTEVENS, Itinér. espagnol, 1933, p. 156).
Rem. 1. Attesté par les principaux dict. gén. dep. Nouv. Lar. ill. 2. La docum. atteste l'expr. une corrida de taureaux (MOURTHÉ (C.), BELZUNCE (A.), La Vie quotidienne de la corrida, Paris, Hachette, 1972, p. 287).
P. métaph. Fait de traquer un adversaire, avant de l'éliminer. Durant le ministère Mendès France, j'ai suivi de près la corrida. Ce harcèlement féroce, inhumain, les victimes y consentaient (MAURIAC, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 67) :
1. Nous avons recommencé les affaires ensemble [Dupont et Liebert] (...) nous attendions l'heure de la mise à mort et ça a été une fameuse corrida dans laquelle, chacun notre tour nous jouions le matador et le taureau.
VIALAR, Le Bon Dieu sans confession, 1953, p. 111.
B.— P. ext., fam., parfois pop.
1. SP. Lutte acharnée dans une compétition sportive. Aucune corrida pendant 40 bornes (ESN. 1966). Ça y est, a dit mon voisin, ça va être la corrida. En effet, c'est la corrida (...) les deux boxeurs (...) poussent des épaules et des genoux, échangent leur sang et reniflent de fureur (CAMUS, Été, 1954, p. 42).
Rem. Corrida de la Saint-Sylvestre. Épreuve sportive consistant en une course à travers les rues de Sao Paulo et qui a lieu pendant la nuit de la Saint-Sylvestre.
Course à pieds, poursuite. Une corrida à panards (ESN. 1966). Il recommence à me courser [le père de Zazie] enfin bref, une vraie corrida (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 72).
2. Au fig.
a) Bagarre, querelle, dispute. Fameuse, grande, sérieuse, terrible, vraie corrida. Chercheurs de « corridas » (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 19) :
2. Ils [les Gorloge] s'engueulaient à pleins tuyaux (...) le petit Robert aussitôt que ça tournait au tragique, il se planquait vite sous l'établi (...) perdant rien de la corrida.
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 198.
b) Bousculade, désordre, agitation. À la sortie des bureaux c'est la corrida vers les stations de métro (DAVAU-COHEN 1972). Du moins aurai-je échappé aux premières corridas théâtrales; qu'a donc pu inventer Anouilh pour blesser à la fois tant de gens (...) qu'a-t-il pu écrire (...) qui a fait hurler la meute si fort? (MAURIAC, Bloc-notes, 1958, p. 273).
Prononc. :[(R)Rida]. [] simple ds DUB., Pt ROB., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; [RR] double ds BARBEAU-RODHE 1930 et WARN. 1968. Au plur. des corridas. Étymol. et Hist. 1. 1893 « course de taureaux » (COURTELINE, supra); 2. 1902 pop. « dispute » (à Alger ds ESN.). Esp. corrida « course » (1492, A. de Nebrija ds COR.) puis « course de taureaux » (signalé en cat. 1880 ds ALC.-MOLL., comme d'orig. castillane) dér. de correre, v. courir. Fréq. abs. littér. :59.

corrida [kɔʀida] n. f.
ÉTYM. 1804, dans une trad. de l'angl. du Voyage en Espagne de Fisher, in D. D. L.; le mot reste un emprunt pittoresque jusqu'au XXe; mot esp. « course », puis « course de taureaux » (corrida de toros); substantivé du v. corrir. → Courir.
1 Course de taureaux qui se déroule dans des arènes ( Taureau). || Des corridas. || Les toreros et les matadors d'une corrida. || Parade d'ouverture d'une corrida. Paseo. || Un passionné de corridas. Aficionado. || Arènes consacrées à la corrida. Plaza. || Taureau élevé pour la corrida. Toro.
1 Dimanche est le jour de la corrida. Sigismond a vu les taureaux assez passionnément, souvent, à Nîmes, à Béziers ou à Carcassonne, mais son bref séjour en Espagne lui a suffi pour comprendre combien la corrida était patronnée par le régime furhonculiste et combien elle aidait sa propagande.
A. Pieyre de Mandiargues, la Marge, p. 118.
2 (1902). Fam. Dispute, lutte violente ou désordonnée.
2 « Ça y est, a dit mon voisin, ça va être la corrida. » En effet, c'est la corrida. Couverts de sueur sous l'éclairage implacable, les deux boxeurs ouvrent leur garde, tapent en fermant les yeux, poussent des épaules et des genoux, échangent leur sang et reniflent de fureur.
A. Camus, l'Été, p. 823.
Fig. Série de difficultés, agitation. || Si tu les avais vus faire leur valise en cinq minutes, quelle corrida !
3 Du moins aurai-je échappé aux premières corridas théâtrales. Qu'a donc pu inventer Anouilh pour blesser à la fois tant de gens ? (…) Qu'a-t-il pu écrire cette fois-ci qui a fait hurler la meute si fort que je l'ai entendue de Malagar ?
F. Mauriac, Journal, 19 octobre 1956, t. I, p. 273.

Encyclopédie Universelle. 2012.