contre-pied [ kɔ̃trəpje ] n. m. VAR. contrepied
1 ♦ Vén. Fausse piste suivie par les chiens.
2 ♦ Cour. Ce qui est diamétralement opposé à (une opinion, un comportement). ⇒ contraire, contrepartie, inverse, opposé. Vos opinions sont le contre-pied des siennes. Des contre-pieds, des contrepieds. Prendre le contre-pied de (une attitude, une affirmation) : faire, soutenir exactement le contraire. ⇒ contredire. « Prendre en tout le contre-pied de ce qui est raisonnable » (F. Mauriac).
3 ♦ Sport À CONTRE-PIED : sur le mauvais pied (pour une action). La balle l'a surpris à contre-pied.
● contre-pied, contre-pieds nom masculin Ce qui est diamétralement opposé à quelque chose ; le contraire : Prendre le contre-pied d'une affirmation. Action d'envoyer la balle ou de se diriger du côté opposé à l'attente de l'adversaire. ● contre-pied, contre-pieds (expressions) nom masculin Prendre le contre-pied, en parlant des chiens, suivre à rebours les voies d'un animal, ou, en parlant de celui-ci, revenir sur sa voie.
contre-pied
n. m. Chose contraire. Prendre le contre-pied de ce que dit, fait qqn, soutenir le contraire de ce qu'il dit, faire le contraire de ce qu'il fait. Des contre-pieds.
|| SPORT Loc. adv. à contre-pied: dans la direction opposée à celle de l'élan.
⇒CONTRE-PIED, subst. masc.
A.— 1. VÉN. Direction contraire de celle indiquée par les empreintes de la bête.
— P. ext. :
• 1. Edmond pensa qu'au lieu d'être arrivé à la fin il n'était peut-être, tout au contraire, qu'au commencement; il prit en conséquence le contrepied et retourna sur ses pas.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 282.
2. Sens contraire du pas, de l'équilibre de la marche. Prendre à contre-pied.
— Résultat de l'action de prendre à contrepied. La feinte apporte au football moderne l'intérêt primordial du contrepied, donc du déséquilibre (J. MERCIER, Football, 1966, p. 43).
B.— Au fig. Prendre qqc. à contre-pied, prendre le contre-pied de qqc. Penser ou agir contre une opinion reçue, répandue :
• 2. Les déterminations foudroyantes auxquelles procède son œil vont parfois jusqu'au défi, en prenant le contre-pied de notre attente.
HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, p. 197.
Rem. 1. Noter, pour désigner une personne qui est le contraire d'une autre personne (rare). Popinot, cet admirable contrepied de Du Tillet (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 72). 2. Au sens de « second pied » : ,,Pied de forme ou de chaussure à un stade quelconque de la fabrication, qui, réuni à un pied de sens donné — droit avec gauche ou gauche avec droit — constitue avec lui une paire complète`` (RAMA 1973).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1. 1561 vén. « sens opposé à la direction de la bête » (J. DU FOUILLOUX, Vénerie, 14, 33 ds F. REMIGEREAU, Recherches sur la langue de la vénerie et l'influence de Du Fouilloux, p. 68); 2. fin XVIe-début XVIIe s. « position, avis contraire » (A. D'AUBIGNÉ, Hist., I, 244 ds LITTRÉ). Composé de contre- et de pied. Fréq. abs. littér. :87.
contre-pied [kɔ̃tʀəpje] n. m.
ÉTYM. 1561; de contre-, et pied.
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1 Vén. Fausse direction prise par les chiens qui croient suivre la bête. || Les chiens ont pris le contre-pied du sanglier.
2 (Fin XVIe). Cour. Ce qui est diamétralement opposé à (une opinion, un comportement). ⇒ Contraire, contrepartie, inverse, opposé. || Vos opinions sont le contre-pied des siennes. — ☑ Loc. Prendre le contre-pied de qqn, de ses idées. ⇒ Contradiction, opposition (→ Classicisme, cit. 2). || Prendre le contre-pied d'une attitude, d'une affirmation.
1 Les gens avaient pris justement
Le contre-pied du testament.
La Fontaine, Fables, II, 20.
2 Faire de l'homme un dieu nous semble le contre-pied de la religion.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, p. 35.
3 En face de celui-ci (le gouvernement), il (Bonaparte) s'était dressé en maître, transgressant ses volontés, prenant le contre-pied de ses instructions, et le contraignant à l'approuver cependant et à le féliciter de lui avoir désobéi.
Louis Madelin, l'Ascension de Bonaparte, XIV, p. 209.
4 (…) on n'a qu'à prendre en tout le contre-pied de ce qui est raisonnable.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, VI, p. 102.
5 Par une réaction prévisible, le fils prend en tout le contre-pied du père : Michel, de deux épouses et bon nombre de maîtresses, a en tout deux enfants; Michel-Joseph sera père d'une famille nombreuse.
M. Yourcenar, Archives du Nord, p. 297.
3 (1921, tennis, in Petiot). Sports. || Être à contre-pied, sur le mauvais pied (pour une action). || La balle l'a surpris à contre-pied.
♦ ☑ Fig. Prendre qqn à contre-pied, le déconcerter, agir lorsqu'il n'est pas prêt à la réplique. ⇒ Contre-poil (à), rebours (à).
Encyclopédie Universelle. 2012.