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continence

continence [ kɔ̃tinɑ̃s ] n. f.
• fin XIIe; de 1. continent
1État de qqn qui s'abstient de tout plaisir charnel. La continence volontaire, considérée comme vertu. ascétisme , chasteté, pureté. Vivre dans la continence.
2Méd. État d'un sphincter continent.
⊗ CONTR. Incontinence, intempérance, luxure.

continence nom féminin (latin continentia, de continere, contenir) Abstinence des plaisirs sexuels. Discrétion, sobriété dans ses discours, ses écrits. État d'un sphincter qui fonctionne normalement. ● continence (synonymes) nom féminin (latin continentia, de continere, contenir) Abstinence des plaisirs sexuels.
Synonymes :
- chasteté
- pureté
Contraires :
- débauche
- impureté
- lascivité
- luxure
- stupre
- vice

continence
n. f.
d1./d Abstention de tout plaisir charnel.
d2./d MED Continence vésicale, rectale: fonction de rétention qu'assurent normalement les sphincters, en s'opposant au passage involontaire des urines ou des selles.

⇒CONTINENCE, subst. fém.
A.— [Concerne la vie sexuelle]
1. État d'abstention (volontaire ou non, partiel ou total) des plaisirs charnels. La continence de Scipion; garder la continence. Quasi-synon. abstinence. Une sensualité exacerbée dans la solitude et la continence (VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 284). On s'adapte à tout, à l'inconfort, au froid, à la continence, au risque quotidien (MONTHERLANT, Fils de personne, 1943, I, 4, p. 286).
SYNT. Une continence absolue, excessive, forcée ou volontaire; continence perpétuelle, exemplaire, sévère; condamner quelqu'un à la continence.
P. méton. Période de continence. Jetant aux femmes des regards plus vifs après les longues continences du large (LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, p. 39).
2. En partic., domaine mor. et relig. Abstinence sexuelle érigée en vertu. Observer la continence; faire (le) vœu de continence. Quasi-synon. chasteté; anton. incontinence. Un prélat hypocrite, qui prêchait le jeûne et la continence (LA MARTELIÈRE, Robert, chef de brigands, 1793, IV, 9, p. 51). Le don de continence (COURIER, Pamphlets pol., Réponses aux anonymes qui ont écrit des lettres à Paul-Louis Courier, vigneron, 2e réponse, 1822, p. 163).
SYNT. Le propos, la loi de continence des moines; des obligations de continence; pratiquer la continence; vivre dans la continence; faire (la) promesse de continence.
ETHNOL. Continence rituelle. Abstinence sexuelle réglée, dans certaines circonstances de la vie du couple (grossesse, deuil, etc.).
B.— P. métaph. ou au fig. [Gén. avec un adj. ou un compl. introd. par de indiquant le domaine où la continence se manifeste] Fait de s'abstenir (d'une activité). Continence sentimentale, verbale; continence du langage, du style, de la parole chez un écrivain. Quasi-synon. retenue, sobriété; anton. incontinence. Je vous préviens qu'Henri éternuera (...). Je ne demande à son nez que cinq minutes de continence, montre en main (É. AUGIER, L'Habit vert, 1849, p. 289). Talent sobre, d'une continence quasi anglaise (HUYSMANS, L'Art mod., 1883, p. 167).
En partic. État ou période d'inactivité, abstention dans le domaine de la création. Un de ces tempéraments poétiques qui s'imposent à volonté une continence de quinze ans, comme le fit (...) Racine (SAINTE-BEUVE, Portraits littér., t. 1, 1844-64, p. 44).
Rem. Le latinisme continence « capacité, contenance » est attesté ds Ac. 1798, 1835, de nombreux dict. du XIXe s., Lar. 20e et QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin du XIIe s. (Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, p. 72, 6). Empr. au lat. continentia, attesté à l'époque class. au sens de « maîtrise de soi, retenue », puis, à partir du IIIe s., au même sens qu'en fr. chez les auteurs chrétiens. Fréq. abs. littér. :89.

continence [kɔ̃tinɑ̃s] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe; de 1. continent.
1 Littér. ou style soutenu. État d'une personne qui s'abstient de tout plaisir charnel. || La continence volontaire, considérée comme vertu. Ascétisme, chasteté, pureté, sagesse. || Vivre dans la continence. || Une longue et pénible continence. || État de continence parfaite. || La Continence de Scipion, œuvre de Poussin.
1 Les auteurs attribuent avec raison à la continence de ces peuples durant leur jeunesse la vigueur de leur constitution et la multitude de leurs enfants.
Rousseau, Émile, IV.
2 Tous gardaient la continence, portaient le cilice et la cuculle, dormaient sur la terre nue après de longues veilles (…) accomplissaient chaque jour les chefs-d'œuvre de la pénitence.
France, Thaïs, I, p. 4.
Qualité d'une personne qui s'abstient de tout plaisir sensible. Abstinence, mortification, privation, tempérance.
2 Fig. Littér. et vieilli. || Continence du style, de la parole. Modération, sobriété.
3 Quant aux romans, ils ne manquent pas : il y a en plusieurs d'une femme (Mme Du Devant) qui prend le nom de George Sand et qui ont des parties charmantes. Je crois qu'avec un peu de continence, elle nous donnera de belles choses.
Sainte-Beuve, Correspondance, 272, 29 janv. 1833, p. 337.
CONTR. Concupiscence, débauche, impureté, incontinence, intempérance, luxure, volupté. — Prolixité.

Encyclopédie Universelle. 2012.