conteste (sans) [ sɑ̃kɔ̃tɛst ] loc. adv.
• 1656; n. f. 1584; de contester
♦ Sans contredit, sans discussion possible. ⇒ assurément, incontestablement. Il est, sans conteste, le meilleur.
conteste
(sans) loc. adv. Sans aucun doute, incontestablement.
⇒CONTESTE, subst. fém.
A.— Vx et rare. Débat, discussion, dispute. Un sujet de conteste; c'est là notre seul point de conteste. Synon. contestation. Après tant de bassesse une hausse éternelle; Après tant de conteste un règne incontesté (PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, p. 74) :
• 1. ... le temps m'a souvent apporté son concours et, dans maintes contestes, l'opposant s'est retiré sans qu'il me fût besoin de marquer sa déconfiture.
GIDE, Ainsi soit-il, 1951, p. 1174.
— Loc. Être en conteste avec qqn.
B.— Usuel, loc. adv. Sans conteste.
1. Sans que le sujet y contredise. Accepter quelque chose sans conteste.
— P. anal. Le troupeau obéissait sans conteste (VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 2, 1868, p. 105).
2. P. ext. Sans que personne y contredise. Être le plus fort sans conteste; gouverner, régner sans conteste. Synon. assurément, certainement. Une dame qui était la beauté et la distinction sans conteste de la gare (ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 140) :
• 2. Les femmes surtout demandaient du spectacle et elles étaient impitoyables, les garces, pour les amateurs déconcertés. La guerre, sans conteste, porte aux ovaires, elles en exigeaient des héros, et ceux qui ne l'étaient pas du tout devaient se présenter comme tels ou bien s'apprêter à subir le pire et le plus ignominieux des destins.
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 114.
— Plus rare. Hors de conteste. Il est hors de conteste (...) que la déposition du colonel devenait nécessaire (PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 240).
Rem. 1. Selon les dict. de langue, conteste s'emploie essentiellement dans la loc. adv. sans conteste (Ac. 1932 ne donne que cette loc.). 2. Lar. 19e et LITTRÉ notent que conteste est parfois masc., en partic. chez Chateaubriand.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694 puis Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. [1584 dans le domaine suisse (Roset et Chevalier aux syndics et conseil de Genève ds H. FAZY, L'Alliance de 1584 entre Berne, Zurich et Genève, p. 66 : il y eut conteste entre les parties qui seroit acteur)]; 1587 (N. DE CHOLIÈRES, Les Après dinées, f° 55 r° ds GDF. Compl.), qualifié de ,,vieux`` dep. FÉR. 1768; cf. déjà ,,ne se dit guère`` ds Ac. 1694; seulement en usage dans le syntagme sans conteste 1656 (MOLIÈRE, Le Dépit amoureux, II, 6). Déverbal de contester. Fréq. abs. littér. :93.
conteste [kɔ̃tɛst] n. f.
ÉTYM. 1585; de contester.
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1 Vx ou littér. Discussion, débat, désaccord. ⇒ Contestation. || Point, sujet de conteste.
1 (…) il avait, tout de suite, pensé appeler à ce Conseil sans distinction de partis et d'origines, les hommes dont la valeur lui paraîtrait sans conteste et la capacité précieuse.
Louis Madelin, De Brumaire à Marengo, VIII, p. 125.
2 En cas de conteste, la victoire le plus souvent demeure à celui qui parle le plus fort ou le plus longtemps, ou le dernier.
Gide, Journal, Feuillets, p. 865.
♦ Mod. (déverbal de contester). Contestation (2.).
2 ☑ Loc. adv. (1656). Sans conteste : sans contredit, sans discussion possible. ⇒ Assurément, incontestablement (→ 1. Bon, cit. 61). || Shakespeare est, sans conteste, le plus grand dramaturge anglais.
3 Si votre monde n'est pas un pour le bien, il l'est sans conteste pour le mal.
Emmanuel Berl, le Virage, p. 32.
Encyclopédie Universelle. 2012.