constellé, ée [ kɔ̃stele ] adj.
• 1519 « aérien »; lat. constellatus, de constellatio
1 ♦ Parsemé d'étoiles. « elle leva la tête vers le ciel constellé » (Martin du Gard). ⇒ étoilé. — Anneau constellé : anneau magique fabriqué sous l'influence d'une constellation.
2 ♦ Parsemé d'objets ou de points brillants. Robe constellée de pierreries. — Veste constellée de taches.
constellé, ée
adj.
d1./d Parsemé d'étoiles. Un ciel constellé.
d2./d Parsemé d'objets, en général brillants. Une couronne constellée de diamants.
⇒CONSTELLÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de consteller.
II.— Emploi adj.
A.— ASTRON. Qui est couvert ou rempli de constellations. Sous ce ciel constellé (BARBEY D'AUREVILLY, 2e Mémorandum, 1838, p. 237). La nuit claire et constellée (G. SAND, Le Meunier d'Angibault, 1845, p. 240).
Rem. DAVAU-COHEN 1972 condamne comme pléonasme l'expr. un ciel constellé d'étoiles, DUPRÉ 1972 ne la tolère que dans la mesure où le subst. étoile est accompagné d'un adj. On la trouve cependant attestée chez certains auteurs, entre autres chez A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 465 : le ciel tout constellé d'étoiles.
— P. anal. [En parlant de choses concr. ou de pers. considérées dans leur aspect extérieur]
♦ Qui est parsemé de choses brillantes. Soies d'azur tendre pailletées d'or et constellées de perles (TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 332).
Absol. D'autres hommes, souriants, brodés, dorés, enrubannés, constellés (HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 42). Une petite reine de quatorze ans, très constellée, très fardée (LOTI, Un Pèlerin d'Angkor, 1912, p. 209).
♦ Qui est parsemé de choses sans éclat particulier. Leurs longues branches constellées de bourgeons (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 129).
P. iron. Un nez rehaussé, constellé de verrues et rouge du bout comme une guigne (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 205).
— P. métaph. [En parlant de choses abstr.] Qui est plein d'éclat intellectuel ou spirituel. Cette lettre constellée de bonheur et d'espérance (BALZAC, Lettres à l'Étrangère, t. 3, 1850, p. 175). Le cœur constellé d'amour (A. DE NOAILLES, Les Éblouissements, 1907, p. 13). Wagner en est tout constellé d'idées [à la suite de l'audition de la Dante-Symphonie] (G. DE POURTALÈS, La Vie de Franz Liszt, 1925, p. 190).
B.— ASTROL. Qui a été fait sous l'influence d'une constellation. Les vertus talismaniques des paroles constellées en usage dans les évocations (BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, p. 130) :
• 1. Les magiciens faisaient des anneaux sous l'influence des planètes... Avec des anneaux constellés, on opérait des merveilles.
A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, t. 2, 1908, p. 291.
— En partic. Symbole de l'inspiration artistique. Luth, lyre constellée :
• 2. Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé Porte le soleil noir de la mélancolie.
NERVAL, Les Chimères, El desdichado, 1854, p. 693.
Fréq. abs. littér. :152. Bbg. SPENCE (N.C.W.). Fr. St. 1972, t. 26, p. 495.
Encyclopédie Universelle. 2012.