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conscrit

conscrit [ kɔ̃skri ] adj. m. et n. m.
• 1355 pères conscrits; du lat. patres conscripti, lat. conscriptus, de conscribere « enrôler », de scribere « écrire »
1Antiq. PÈRES CONSCRITS :les membres du Sénat romain.
2 N. m. (1789) Cour. Inscrit au rôle de la conscription. Soldat nouvellement recruté. appelé, fam. bleu, recrue. Enrôler, incorporer des conscrits. Les conscrits de la classe 1990.
Fam. et vieilli Homme inexpert. bleu, novice. Il s'est laissé manœuvrer comme un conscrit.

conscrit nom masculin (latin conscriptus, inscrit sur la même liste) Recrue levée par le système de conscription. Jeune homme sur le point d'être incorporé. Familier et vieux. Homme inexpérimenté ou naïf : Se laisser berner comme un conscrit.conscrit adjectif masculin Pères conscrits, titre des sénateurs romains. ● conscrit (expressions) adjectif masculin Pères conscrits, titre des sénateurs romains.

conscrit
n. m. Soldat nouvellement incorporé.

⇒CONSCRIT, adj. masc. et subst.
I.— Emploi adj. masc., HIST. Pères conscrits. Membres du Sénat dans la Rome Antique.
P. ext., littér., vieilli. Membres du Parlement français (plus spéc. du Sénat). Le pouvoir parlementaire est chose si douce qu'instinctivement nos pères conscrits veulent le garder le plus longtemps possible (BALZAC, Œuvres diverses, t. 2, Lettres sur Paris, 1831, p. 121).
P. anal. Personnage important dans la vie politique. Cet homme vertueux (M. Rocco Marliani) est l'un des pères conscrits de cette ville (Milan) dans le fait si républicaine (STENDHAL, Rome, Naples et Florence, t. 1, 1817, p. 98).
P. plaisant. Les pères conscrits de la littérature (STENDHAL, Racine et Shakespeare, t. 2, 1825, p. 57).
II.— Emploi subst.
A.— Domaine milit.
1. Gén. au plur. Jeunes gens nés la même année, inscrits sur les rôles de l'armée en vue d'accomplir leur service militaire. L'incorporation des conscrits; conscrits bons pour le service.
Rem. Le subst. fém., généralement au plur., conscrite est employé dans certaines régions pour désigner les jeunes filles nées la même année que les conscrits. Les jeunes filles, nées de la même année, les conscrites des conscrits, furent invitées au premier repas (R. VAILLAND, 325 000 francs ds ROB. Suppl.). P. ext., fam. Le conscrit, la conscrite de qqn. Celui, celle qui est né la même année.
Loc. région. Faire les conscrits. Passer de maisons en maisons (dans le village) pour boire et manger au retour du conseil de révision.
2. Soldat récemment appelé sous les drapeaux; jeune soldat. Synon. nouvelle recrue, appelé, bleu (fam.). Toute leur armée, officiers et soldats, conscrits et vétérans (A. FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, p. 11).
Rem. Ce terme, demeuré dans le lang. usuel, n'est plus employé officiellement (ROB.).
3. HIST. Soldat recruté selon le système de la conscription. Un vieux conscrit; une levée de conscrits de 50 ans.
SYNT. Conscrits de l'an II; conscrits de l'Empire; conscrit de 1813; un conscrit du 27o (régiment); malheureux, jeunes, pauvres conscrits; troupes, bandes de conscrits.
Spéc. Jeune homme désigné par le sort pour faire partie de l'armée active (cf. conscription B).
Conscrit réfractaire. Conscrit désigné par le sort mais qui se soustrait à l'incorporation.
Racheter un conscrit [Quand il était légal de se faire remplacer dans la levée par un autre, à qui l'on versait une somme d'argent] Trouver, acheter un remplaçant.
B.— P. ext.
1. Arg. des grandes écoles, vx. Élève de première année dans les écoles militaires, à l'École Normale Supérieure (d'apr. ESN. 1966). Synon. bizut.
2. Fam. Homme inexpérimenté (dans un métier) ou naïf et crédule. Synon. novice, bleu (fam.). Je crois entrevoir dans mes souvenirs qu'il me traita de conscrit, ce qui me sembla une injure (STENDHAL, Vie de Henry Brulard, t. 2, 1836, p. 482). Sur la route, que j'ai jadis parcourue conscrit insouciant, je vais cheminer vétéran expérimenté (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 11).
Loc. Se faire (laisser) avoir comme un conscrit. Se laisser duper facilement.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1352-56 hist. romaine peres conscrips (BERSUIRE, Tite-Live, B.N. 20312 ter [XIVe s.], f° 28 r° ds GDF. Compl.); 2. 1789, 2 juin adj. « inscrit au rôle de la conscription » (C. DESMOULINS, Lettre à son père cité par BRUNOT t. 9, 2, p. 935, n. 5); d'où 1807, 25 avr. « personne entrant pour la première fois dans une collectivité » (Let. du Min. de l'Intér., ibid., p. 936, n. 9 : Dans les prisons, les nouveaux venus portent le nom de « conscrits »). Empr. au lat. class. Patres conscripti désignant les sénateurs de l'Ancienne Rome et [milites] conscripti, part. passé de conscribere « inscrire sur une liste, enrôler ». Fréq. abs. littér. :285. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 493, b) 706; XXe s. : a) 346, b) 204. Bbg. GOUG. Lang. pop. 1929, p. 21 — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. Les marins. Paris, 1859, p. 44.

conscrit [kɔ̃skʀi] adj. et n. m.
ÉTYM. 1355, pères conscrits, du lat. patres conscripti, lat. conscriptus, de conscribere « enrôler », de con- (cum), et scribere « écrire ».
1 Adj. Antiq. rom. || Les Pères conscrits : les membres du Sénat.
2 (1789). N. m. Inscrit au rôle de la conscription.Soldat nouvellement recruté. Recrue; bleu (fam.). || Enrôler, incorporer des conscrits. || Ajourner un conscrit au prochain conseil de révision ( Ajournement). || Les conscrits de la classe 1980 ( Classe). || Histoire d'un conscrit de 1813, roman d'Erckmann-Chatrian.
1 (…) dans une armée, on n'admet que des hommes valides, et ici tous sont conscrits dès le berceau.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, IV, III, II, p. 185.
2 J'aurai un ami, de ma promotion, un pays, un vieux conscrit, nous revivrons nos campagnes en comparant nos éraflures.
S. Beckett, Textes pour rien, p. 133.
Fam. et vieilli. Homme inexpert. Bleu, novice. || Il s'est laissé manœuvrer comme un conscrit. || « Il me traita de conscrit, ce qui me sembla une injure » (Stendhal, Vie d'Henry Brulard).
3 N. f. || Conscrite (régional, rural) : jeune fille née la même année que les conscrits.
3 Les jeunes filles nées de la même année, les conscrites des conscrits, furent invitées au premier repas, qui dura de midi à six heures, mais se retirèrent, comme il est de coutume, quand les garçons commencèrent à être ivres.
Roger Vailland, 325 000 francs, p. 74.

Encyclopédie Universelle. 2012.