conforter [ kɔ̃fɔrte ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Vx Réconforter. ⇒ encourager.
2 ♦ (XIIIe) Vx Donner des forces physiques à. Absolt « la salade rafraîchit sans affaiblir, et conforte sans irriter » (Brillat-Savarin) .
3 ♦ (repris 1972) Mod. Donner de la force à (un régime politique, une thèse, etc.).
♢ Raffermir (qqn) dans une opinion. Être conforté dans son analyse, son interprétation. ⇒ confirmer.
⊗ CONTR. Débiliter. Affaiblir, ébranler.
● conforter verbe transitif (latin ecclésiastique confortare, renforcer) Renforcer quelque chose, le rendre plus solide : La monnaie a conforté sa position. Rassurer quelqu'un, le réconforter : Conforter un ami grâce à sa présence. Soutenir, renforcer quelqu'un dans son opinion, apporter, être le témoignage qui montre qu'il est dans le vrai : Ces révélations m'ont conforté dans la piètre opinion que j'avais de lui.
conforter
v. tr. Rendre plus ferme, plus solide, renforcer. Cela me conforte dans mon opinion.
⇒CONFORTER, verbe trans.
Conforter qqn
A.— Vieilli. Reconstituer ses forces physiques. On lui fit fête, on le conforta de lait chaud et de tartines, on le retapa du mieux qu'on put (POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 278).
B.— Littér., au fig. Soutenir quelqu'un moralement :
• 1. Le comte de Nevers, qui était jeune et qui sentait que c'était son devoir, comme chef, de soutenir et conforter les autres...
BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 2, 1821-24, p. 202.
• 2. ... alors, pour conforter le jeune lévite dans sa timide aisance, le marquis déployait des sciences extrêmes de courtoisie affable, de bonhomie gentille...
J. DE LA VARENDE, Le Centaure de Dieu, 1938, p. 13.
— Emploi pronom. réciproque. Se conforter. Donner du courage. Marie-Ange et Jean-Noël approchèrent, se tenant par la main pour le conforter (DRUON, La Chute des corps, 1950, p. 132).
Rem. 1. Ce mot considéré il y a peu de temps encore comme arch. connaît aujourd'hui un regain de vitalité surtout dans le lang. de la presse. Selon GIRAUD-PAMART Nouv. 1974 ,,on assiste ici au retour en grâce d'un vieux mot qui, sous sa forme substantive de confort, nous était déjà revenu vers 1815, mais cette fois via l'Angleterre, ce qui fait qu'il eut beaucoup de peine à surmonter l'ostracisme des Vaugelas de l'époque. Ceux qui attendaient de M. François Mitterrand qu'il s'en prît directement à M. Georges Marchais sont soit simplement déçus, soit confortés dans leur analyse d'une gauche française désormais enchaînée à Moscou (1972, Le Monde). [J.R.]``. 2. On rencontre ds la docum. confortant, part. prés. et adj. a) Qui (ré)conforte. Il écoutait avec attention, puis faisait signe quand c'était assez, se recueillait là-dessus, fermait les yeux et restait là à se pénétrer de ces douces et confortantes paroles saintes (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 348). Le bon père qui lui servait d'ange confortant (BREMOND, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 417). b) Synon. de confortatif. Un remède confortant ou, p. ell. un confortant (cf. Ac. 1832-1878).
Prononc. et Orth. :[], (je) conforte []. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. [Xe s. conforter qqc. « recommander quelque chose, encourager à faire quelque chose (par confusion entre confortare et conhortari d'apr. G. Paris ds Romania, t. 1, p. 310) » (St Léger, éd. J. Linskill, 119)]; ca 1050 « réconforter, soutenir quelqu'un [ici moralement] » (Alexis, éd. G. Paris, 474), qualifié de ,,vieux`` dep. RICH. 1680. Empr. au lat. chrét. confortare « renforcer » et « consoler, réconforter » également employé dans le domaine médical. Fréq. abs. littér. : 17.
DÉR. 1. Confortable, adj., vx. Qui conforte. J'ai lu avec une extrême reconnaissance, Monsieur le Comte, votre longue et confortable lettre du 4 (16) de ce mois (J. DE MAISTRE, Correspondance, 1806-07, p. 442). — []. — 1re attest. mil. XIIe s. (Ps. Cambridge, 282, 13 ds T.-L.); qualifié de vx dep. Ac. Compl. 1842; de conforter, suff. -able. 2. Confortation, subst. fém. Le fait d'être conforté ou réconforté. [On apporte un consommé à Vidocq] qui l'accepte et l'avale avec accompagnement de deux ou trois verres de malaga. Quand la confortation fut complète, Vidocq annonça le sujet de sa visite (L.-F. L'HÉRITIER, Suppl. aux Mémoires de Vidocq..., t. 2, 1830, p. 211). — []. — 1res attest. 1. XIVe s. confortacions « ce qui renforce, ici fortifications » (FROISSART, Chron., éd. Luce, t. VI, 10); 1600 « réparation en vue de consolider un édifice » (Ord. du prév. de Par. ds GDF. Compl.), attest. isolées; répertorié dep. Lar. 19e; 2. 1478 méd. « action de fortifier » (ds SIGURS, p. 528) — XVIe s. ds GDF. Compl., à nouv. dep. Ac. 1718; de conforter, suff. -(a)tion. Cf. lat. chrét. confortatio « réconfort, consolation ».
conforter [kɔ̃fɔʀte] v. tr.
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1 Vx. Réconforter, raffermir moralement (qqn). ⇒ Affermir, consoler, encourager, soutenir. || Conforter les affligés, les malades.
1 Je suis toujours ce Dieu qui console et conforte.
Corneille, l'Imitation de J.-C., 3172.
2 (XIIIe). Vx. Donner des forces physiques à (qqn; un organe). || Cela conforte l'estomac.
2 (…) la salade rafraîchit sans affaiblir, et conforte sans irriter (…)
A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, Omelette du curé.
3 (1972). Mod. Donner des forces à (un régime politique, une situation, une thèse, etc.). || Conforter sa situation. — Raffermir (qqn) dans une opinion. || Être conforté dans son analyse, son interprétation. || Cela l'a conforté dans son idée que… || « Conforter ici ce qui s'apparente à des rentes de situation historiques, aggraver là la situation de certains établissements » (Libération, 2 mars 1984, p. 18). — REM. Le mot, dans ce sens, constitue un cliché à la mode, issu du discours politique de bon ton.
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se conforter verbe pron.
1 Littér. Se réconforter.
3 (…) dans les moments où il avait à se conforter lui-même, Noël Schoudler aimait à rappeler la guerre brillante de François et les trois citations qu'il en avait rapportées, comme si le courage du fils avait servi pour deux.
M. Druon, les Grandes Familles, IV, II, p. 179.
4 Sans hâte, mais sans hésitation, avec une sorte de prescience infaillible, ils formaient toujours et partout, à eux deux, le cadre idéal où Lothar venait s'inscrire et se conforter.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 332.
2 Se raffermir dans une opinion (sens 3). || « Le vieil imam (Khomeiny) se conforte sans doute dans l'idée que le monde occidental est bel et bien pourri » (l'Express, 2 mars 1984, p. 21).
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CONTR. Débiliter, décourager. — Affadir, affaiblir.
DÉR. 1. Confort, confortant.
Encyclopédie Universelle. 2012.