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condescendre

condescendre [ kɔ̃desɑ̃dr ] v. tr. ind. <conjug. : 41>
• 1350; bas lat. condescendere « descendre au même niveau »
Littér. Daigner consentir. Condescendre à une invitation. Condescendre aux désirs, à la volonté de qqn. accéder, se prêter. « Il semblait ne pas vouloir condescendre à discuter » (Martin du Gard). s'abaisser, daigner.

condescendre verbe transitif indirect (latin ecclésiastique condescendere, de descendere, descendre) Consentir à quelque chose en se faisant prier ; s'abaisser, daigner. ● condescendre (synonymes) verbe transitif indirect (latin ecclésiastique condescendere, de descendere, descendre) Consentir à quelque chose en se faisant prier ; s'abaisser, daigner.
Synonymes :
- consentir
- daigner
- s'abaisser à
- se plier à

⇒CONDESCENDRE, verbe intrans.
Consentir à quelque chose (par intérêt, complaisance, bonté ou faiblesse) en renonçant à sa supériorité et/ou à sa dignité.
A.— [La supériorité et la dignité sont d'ordre institutionnel, politique ou social] Pour lui faire honneur, le roi condescendrait à venir au-devant de lui [du duc de Touraine] (BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 2, 1821-24, p. 24) :
1. « Monsieur, me dit-il, en pesant tous les termes, dont il faisait précéder les plus impertinents d'une double paire de consonnes, l'entretien que j'ai condescendu à vous accorder, à la prière d'une personne qui désire que je ne la nomme pas, marquera pour nos relations le point final. »
PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, p. 554.
P. ext. [La supériorité est d'ordre intellectuel, culturel] Ils [les personnes compétentes en histoire de l'art] ne daignent jamais condescendre à faire part au public des motifs qui les dirigent (VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'archit., 1872, p. 179).
B.— [La dignité est d'ordre moral ou affectif] S'abaisser à. Il avait l'air de quelqu'un qui meurt de faim, mais qui se laissera mourir plutôt que de condescendre à de nouveau redemander (GIDE, Les Nouvelles Nourritures, 1935, p. 262).
Le plus souvent à la forme négative. Jamais ne condescends à dire une trivialité, ni à rire d'aucune (VERLAINE, Œuvres posthumes, t. 2, Voyage en France par un Français, 1896, p. 86) :
2. Non, je ne condescendrais pas à être le favori d'une princesse, et tout l'or d'Ophir ne me conduirait pas à l'autel. Bien différentes sont les qualités que je demande au doux être qui partagera mon existence.
MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, p. 132.
SYNT. (communs à A et à B). Condescendre aux désirs, aux exigences, à la prière de qqn; condescendre à écouter qqn. PARAD. Accepter, vouloir bien.
Prononc. et Orth. :[] ou [-]. Pour [e] fermé ou [] ouvert et pour [s] simple ou [ss] géminées, cf. condescendance. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1350 condescendre a « se laisser fléchir par quelque chose » (G. LE MUISIT, Poésies, I, 117 ds T.-L.); fin XVe s. condescendant à qqn part. prés. adj. « qui montre de la condescendance » (Ancienn. des Juifs, Ars. 5082, f° 99d ds GDF. Compl.); 1866, 10 janv. « s'abaisser à faire quelque chose » (AMIEL, Journal intime, p. 355). Empr. au lat. chrét. condescendere « se mettre au niveau de, à la portée de ». Fréq. abs. littér. :62.

condescendre [kɔ̃desɑ̃dʀ] v. tr. ind.
ÉTYM. 1866; « se laisser fléchir », 1350; condescendant à qqn « qui montre de la condescendance », fin XVe; du bas lat. condescendere, proprt « descendre au même niveau » de con- (cum), et descendere. → Descendre.
Littér. ou style soutenu. || Condescendre à (qqch., faire qqch.). || Daigner consentir, daigner accepter. || Condescendre à une invitation. || Il condescendit à lui faire part de ses projets. Daigner, vouloir (vouloir bien). || Condescendre aux désirs, à la volonté de quelqu'un. Accéder, complaire, prêter (se), rendre (se), supporter.
1 (…) faire condescendre une femme à vos vœux (…)
Molière, les Femmes savantes, II, 9.
2 Il semblait ne pas vouloir condescendre à discuter, avec des profanes, de choses qui lui tenaient à cœur.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 129.
DÉR. Condescendance, condescendant.

Encyclopédie Universelle. 2012.