compagnonnage [ kɔ̃paɲɔnaʒ ] n. m.
• 1719; de compagnon
♦ Organisation ouvrière caractérisée par des sociétés d'aide mutuelle et de formation professionnelle. Le musée du compagnonnage de Tours. Anciennt Temps du stage qu'un compagnon devait faire chez un maître.
● compagnonnage nom masculin (de compagnon) Temps pendant lequel un ouvrier sorti d'apprentissage doit travailler comme compagnon chez un maître avant de devenir maître lui-même. Association entre ouvriers d'un même corps d'état à des fins d'instruction professionnelle, d'assurance mutuelle et de moralisation.
compagnonnage
n. m.
d1./d Association d'instruction professionnelle et de solidarité entre ouvriers de même métier.
d2./d Période passée chez un maître par un compagnon après son temps d'apprentissage.
⇒COMPAGNONNAGE, subst. masc.
I. A.— Souvent péj. Relations de compagnons, entre deux ou plusieurs hommes ou entre un homme et une femme. Vivre sur un pied d'égalité et de compagnonnage avec les paysans (E. et J. DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, p. 247) :
• 1. Il s'était parfois demandé si ce compagnonnage amoureux dont il se contentait avec ses maîtresses n'était pas une forme assez incomplète de l'amour.
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 218.
B.— Fait d'avoir (quelqu'un) pour compagnon, d'être le compagnon (de quelqu'un) :
• 2. Le sage empereur [Marc-Aurèle] (...) traînait avec lui le sot collègue [Vérus] qu'il s'était donné (...) il ne se révolta pas une fois contre cet assommant compagnonnage.
E. RENAN, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 1881, p. 469.
— P. métaph. Je souffrais nuit et jour du compagnonnage de son souvenir [d'Albertine] (PROUST, Albertine disparue, 1922, p. 135).
II.— P. méton.
A.— Vx. Temps pendant lequel un ouvrier, après son apprentissage, doit travailler comme compagnon chez un maître avant de devenir maître lui-même.
B.— Association de solidarité entre ouvriers d'un même corps de métier; réunion des ouvriers en différentes associations. Le Compagnonnage est encore debout en France dans le peuple (BALZAC, Hist. des Treize, 1833, préf., p. 6).
— P. anal. :
• 3. Si rien ne change, d'ici à quelques années, il se formera entre les intelligences libérales un compagnonnage plus étroit que celui de toutes les sociétés clandestines. À l'écart de la foule, un mysticisme nouveau grandira.
FLAUBERT, Correspondance, 1853, p. 349.
Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. compagnonnique. Relatif au compagnonnage, aux associations entre ouvriers (cf. Romains ds Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1798 s.v. compagnonage. Ds Ac. 1835-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. 1719 « temps pendant lequel un ouvrier travaillait comme compagnon » (P. HELYOT, Hist. des Ordres Religieux, 6e partie, chap. 23, p. 180); 2. 1752 « association d'ouvriers compagnons » (Trév.). Dér. de compagnon; suff. -age. Fréq. abs. littér. :45.
compagnonnage [kɔ̃paɲɔnaʒ] n. m.
ÉTYM. 1719; de compagnon.
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1 Forme d'organisation ouvrière caractérisée par des sociétés d'aide mutuelle et de formation professionnelle dont les membres qualifiés se considèrent comme « compagnons » (et se désignent eux-mêmes par cette appellation). || Le compagnonnage, très vivant sous l'Ancien Régime, perpétue encore aujourd'hui ses traditions. || Le musée du Compagnonnage de Tours. || Le compagnonnage trouve son origine dans les métiers du bâtiment (tailleurs de pierre, charpentiers, maçons, etc.).
♦ Anciennt. Qualité de compagnon (5.). Temps du stage qu'un compagnon devait faire chez un maître.
2 Vieilli. (Souvent péj.). Relations de compagnons, entre deux ou plusieurs personnes. ⇒ Copinage. || Faire sa carrière grâce au compagnonnage.
Encyclopédie Universelle. 2012.