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cogne

cogne [ kɔɲ ] n. m.
• 1800 arg.; de cogner
Pop. Agent de police, gendarme. flic.

cogne nom féminin (de cogner) Populaire. Action de cogner, de frapper quelqu'un, de se battre : Il va y avoir de la cogne.cogne nom masculin (de cogner) Populaire. Agent de police, gendarme.

⇒COGNE, subst. masc.
Arg. Gendarme, agent de police. Môme! On ne dit pas les sergents de ville, on dit les cognes (HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 165) :
HUGO. — Tu ne trouves pas que ces messieurs ont des gueules de cognes?
SLICK, marche sur lui et lui met la main sur l'épaule. — Fais gaffe, mon petit gars; parce que si c'est qu'on est des cognes, des fois on pourrait se mettre à cogner!...
SARTRE, Les Mains sales, 1948, 2, p. 91.
Rem. 1. On rencontre aussi cogne au fém. et les dér. cognade, subst. fém. et cognerie, subst. fém. pour désigner « la gendarmerie, la police » (cf. ESN. 1966). 2. Cogne (au fém.), cognerie peuvent aussi avoir le sens de « bagarre » (cf. ibid.). Il aperçut la Trouille, qui avait assisté à la bataille (...). — Ah! Caporal, quelle cogne! cria-t-elle. L'os a fait clac! c'était rien drôle! (ZOLA, La Terre, 1887, p. 286).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1800 « gendarme » (P. LECLAIR, Hist. des brigands et assassins d'Orgères, p. 133). Déverbal de cogner. Fréq. abs. littér. :1. Bbg. GUIRAUD (P.). Les Ch. morpho-sém. B. Soc. Ling. 1956, t. 52, pp. 274-277. — SAIN. Arg. 1972 [1907], passim. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 542.

1. cogne [kɔɲ] n. m.
ÉTYM. 1800, argot; déverbal de cogner.
Pop. Agent de police, gendarme. 2. Bourre, flic.
1 Le Parisien policé — ou « cogné » (ô étymologie !) a-t-il conscience du droit que lui donne la loi :
« Nul n'est obligé à prendre plaisir à être cogné et à ne rouspéter point, s'il n'est cogné par des “cognes” en uniforme. »
Jarry, Spéculations, « L'arme prohibée », Œ. compl., t. VII, p. 83 (1902).
2 Or, sous tous les cieux sans vergogne,
C'est un usag' bien établi,
Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout l'monde se réconcili'.
Georges Brassens, Hécatombe, in Poèmes et Chansons, p. 19.
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2. cogne [kɔɲ] n. f.
ÉTYM. 1887, Zola; déverbal de cogner.
1 Fam. Fait de cogner, bagarre. || « C'est pas des bagarres (…) on va attaquer un autre groupe (…) C'est déjà arrivé qu'on vienne chercher la cogne » (entretien avec un « rocker », févr. 1978, in le Nouvel Obs., 16 oct. 1978, p. 81).
2 Pop. et vx. || La cogne : la police (→ 1. Cogne).

Encyclopédie Universelle. 2012.