cinéraire [ sinerɛr ] adj. et n. f.
• 1732; lat. cinerarius, de cinis, cineris « cendre »
I ♦ Adj. Qui renferme ou est destiné à renfermer les cendres d'un mort. Vase, urne cinéraire.
II ♦ N. f. Plante herbacée (composées), aux feuilles cendrées et aux petits capitules jaune doré. Cinéraire maritime. Cinéraire des jardins.
● cinéraire adjectif (bas latin cinerarius, du latin classique cinis, -eris, cendre) Destiné à contenir les cendres d'un corps incinéré : Urne cinéraire. ● cinéraire nom masculin Caveau mortuaire où se plaçaient les urnes renfermant les cendres des morts ; l'urne elle-même. ● cinéraire nom féminin (latin botanique cineraria, du latin classique cinis, -eris, cendre) Séneçon ornemental au feuillage cendré.
cinéraire
n. f. BOT Composée ornementale cultivée, selon l'espèce, pour ses feuilles gris cendré sur le revers ou pour ses fleurs.
————————
cinéraire
adj. Urne cinéraire, qui renferme les cendres d'un mort incinéré.
I.
⇒CINÉRAIRE1, adj.
Qui contient ou peut contenir les cendres d'un mort. Amphore, vase cinéraire. Le ciel avait là-bas le vert transparent des urnes cinéraires romaines (MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, p. 480).
— P. ext. Qui évoque l'idée de la mort. Le malade regarde et ne peut plus se réveiller, tant le choie le soir cinéraire! (CLAUDEL, Tête d'or, 1re version, 1890, p. 36).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1732 adj. urnes cinéraires (Supplément du Mercure de mai 1722 ds Trév. 1752). Empr. à l'adj. b. lat. cinerarius « relatif à la cendre (des morts) » (VIe s. ds TLL s.v., 1061, 74, cf. cinerarium adj. neutre substantivé « lieu où l'on conservait les cendres des morts » ds TLL s.v., 1062, 7) et lat. chrét. cinerarii adj. substantivé, désignation méprisante des chrétiens « ceux qui vénèrent les cendres des martyrs » (St Jérôme, ibid., 1061, 83). Fréq. abs. littér. :12.
II.
⇒CINÉRAIRE2, subst. fém.
BOT. Plante à petites fleurs groupées en capitules et à feuillage argenté. Cinéraire hybride, maritime, naine :
• Les cinéraires (...) promenaient le demi-deuil de leurs robes violettes et blanches, robes de velours rayé, robes de velours uni, d'une sévérité riche.
ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, p. 188.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. [1803 bot. cineraria (BOISTE)]; 1807 subst. fém. cinéraire (DUMÉRIL Hist. nat. t. 1, § 390). Empr. au lat. bot. cineraria (1778 LAMARCK, Flore fr., Paris, t. 2, § 113), dér. du rad. du lat. cinis, -eris (cendre), le dessous des feuilles de cette plante étant d'un gris cendré. Fréq. abs. littér. :10.
cinéraire [sineʀɛʀ] adj. et n. f.
ÉTYM. 1732; lat. bot. cineraria, du lat. cinis, cineris « cendre ». → Cendre.
❖
———
1 La lune, se levant dans un ciel pur, entre deux urnes cinéraires à moitié brisées.
Chateaubriand, René.
2 (…) Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore.
Mallarmé, Plusieurs sonnets, IV, Pl., p. 68.
———
II N. f. (1807; cineraria, 1803). Plante dicotylédone (Composacées) aux fleurs colorées, aux feuilles cendrées. || Cinéraire des jardins. || Cinéraire maritime.
3 Souvent, ayant vu à la boutonnière de M. de Montesquiou une fleur et l'ayant remarquée, ce connaisseur consommé des beautés artistiques de la nature d'un mot l'enflamma d'amour pour la rose mousseuse, le calice de la gentiane dont le bleu est si profond, l'admirable couleur des cinéraires.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 332.
Encyclopédie Universelle. 2012.